Le motif de la convocation du directeur de la RPA – « éclaircissements sur le dossier et produire, devant le ministère public, le criminel à sa disposition » - annonçait déjà la couleur. Aussi, pendant les huit heures de son interrogation, Bob Rugurika s’est évertué à expliquer qu’il ne détenait pas cet homme qui électrise le Burundi avec ses aveux depuis une semaine, mais en vain.
Le substitut du procureur n’a voulu rien entendre. Il a décidé de l’inculper pour trois chefs d’accusation à savoir : manquement à la solidarité publique ; violation du secret d’instruction ; et surtout complicité d’assassinat, un crime passible de vingt ans de prison et qui a secoué tout le monde à Bujumbura.
Il faut dire que les aveux de ce fameux témoin – qui reconnaît avoir tué de ses mains la troisième religieuse – ont mis à mal la version de la police burundaise qui n’a jamais convaincu personne dans l’assassinat des trois religieuses italiennes, en septembre 2014.
La police du Burundi avait alors arrêté un homme présenté comme l’assassin, mais qui passe pour un « déséquilibré mental » dans le quartier de Kamenge où s’est déroulé ce drame. Le témoin de la RPA, lui, met plutôt en cause un des piliers burundais, le général Adolphe Nshimirimana.
Aujourd’hui, le directeur de cette station a été écroué à la prison de Mpimba, mais sa radio continue de défier le pouvoir burundais en faisant parler la même voix.
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