​Les travailleurs de la justice en colère : ils oublient la fête pour sortir des « crèves de la faim » et menacent de paralyser le système judiciaire

C'est un jour symbolique qui marque la fête du 31 décembre, mais les travailleurs de la justice n'ont pas le cœur aux festoiements. C'est plutôt le rassemblement devant le palais de justice de Dakar. Ils étaient là, greffiers, assistants, interprètes, bref, tous les travailleurs de la justice à l'exception des magistrats qui n'ont pas le droit de grève. Pour montrer leur colère, ils ont fait un sit-in caractérisé par un arrêt de travail pour deux heures de temps.

Une situation lourde de conséquence pour les citoyens qui sont venus chercher de papiers au niveau du palais de justice. Ils étaient nombreux à prendre leur mal en patience dans le temple de la justice. Ils n'ont pas dû être les seul, car le mouvement était généralisé dans tous les services judiciaire du Sénégal.

Ce personnel affilié au Syndicat des travailleurs de la justice (Sutjust) réclame le paiement de leurs heures supplémentaire et les indemnités de logement. Ce mouvement est motivé par le fait que pendant prés de deux ans, nous sommes omis des heures supplémentaires qui sont effectuées par les travailleurs. Ce sont des sommes qui varient entre 25 000 à 40 000 francs Cfa. C'est certes une somme qui n'est pas trop consistante mais c'est parce que nous sommes de la catégorie professionnelle de ceux qu'on peut appelle, « les gagnes peu, pour ne pas dire des crèves de la faim. Parmi nous, y en a certain qui de 25 000 fcfa de moins sur le salaire, il ne gagne pas plus que les « employés de maison ». En plus, il y a une indemnité de logement pour certains d'entre nous auxquels ils n'arrivent pas accéder » résume le secrétaire général du Sytjust, Me El Hadji Ayé Boun Malick Diop.

Ces travailleurs pointent du doigt le ministère de l'Économie et des finances et la direction de la solde et des rentes viagères. Me Idrissa Ndiaye secrétaire administratif du syndicat enfonce les services du ministre en disant que ce qui a valu l'arrêt de travail de ses camarades, c'est le laxisme de la direction de la solde et des rentes viagères qui font preuve de désinvolture. « Elle a un comportement révérenciel et cavalier à l'égard des travailleurs de la justice ».

D'après le secrétaire général, Me Ayé Boun Malick Diop, ils sont allés rencontrer le directeur à deux reprises pour surmonter la difficulté dans la paix et le dialogue, mais hélas rien n'y fait. « On ne nous lasse pas le choix, donc on a choisi la voie protestation » lance Me Diop.

« Dans ces conditions comment peut-on demander aux travailleurs de la justice de faire preuve de probité et d'intégrité. Si cela perdure, nous allons passer par la grève généralisée » lance le secrétaire général. Pourvu qu’on n’en arrive pas à ce niveau vu que les membres du Sytjut n'hésitent pas à parler de paralysie du système pour une durée illimitée.