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À Jérusalem-Est, deux attaques armées ravivent le risque d'une escalade

Deux personnes ont été blessées par balles lors d'une attaque samedi dans un quartier de Jérusalem-Est, au lendemain d'une fusillade ayant fait sept morts près d'une synagogue. Ces deux attaques, qui surviennent après un raid israélien mortel jeudi à Jénine, ravivent le risque d'une escalade de violence meurtrière entre Israéliens et Palestiniens.



Vers un nouvel engrenage de violence entre Israéliens et Palestiniens ? Deux personnes ont été blessées par balles lors d'une attaque samedi 28 janvier dans un quartier de Jérusalem-Est, a rapporté le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, au lendemain d'une fusillade ayant fait sept morts près d'une synagogue.
 
Le MDA a indiqué avoir reçu un appel téléphonique à 10 h 42 "faisant état d'une attaque terroriste" à Silwan, un quartier palestinien en bordure de la Vieille ville. "Un homme de 23 ans dans un état grave et un autre de 47 ans dans un état de modéré à grave, avec des blessures par balles dans le haut du corps", a déclaré un porte-parole du MDA.
 
"Nous étions vite sur les lieux et avons vu deux victimes d'une attaque armée", a déclaré dans un communiqué Fadi Dekidek, médecin au MDA. Il a précisé que les victimes étaient "conscientes" et avaient été conduites à l'hôpital.
 
L'auteur des coups de feu ayant blessé deux personnes, un père et son fils, est un Palestinien âgé de 13 ans, a indiqué la police israélienne dans un communiqué. L'attaque a été perpétrée sur le site archéologique de la Cité de David, dans le quartier palestinien de Silwan, et l'adolescent, originaire de la partie de la Ville sainte occupée et annexée par Israël, a été "neutralisé et blessé".
 
"L'une des pires attaques subies ces dernières années"
La veille, vendredi 27 janvier au soir, un Palestinien a tué sept personnes dans une attaque près d'une synagogue à Jérusalem-Est. Une fusillade qui survient un jour après un raid israélien jeudi à Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée, qui a fait neuf morts palestiniens.
 
L'attaque de vendredi soir – dont l'auteur a été abattu – est survenue à Neve Yaakov, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte annexée par Israël, sur fond d'appels internationaux à empêcher une nouvelle escalade après plus d'un jour et demi de violences en Cisjordanie, à Gaza et en Israël, et au soir de la Journée mondiale à la mémoire des victimes de la Shoah.
 
Quarante-deux personnes ont été arrêtées en vue d'être interrogées, a annoncé samedi la police israélienne. "La police a arrêté 42 suspects pour les interroger, certains font partie de la famille du terroriste", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
 
"Il est particulièrement abject que cette attaque se soit produite sur un lieu de culte, et [en ce] jour de commémoration" du génocide des juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré le porte-parole d'Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies.
 
"Sept personnes innocentes ont été massacrées" par l'assaillant, un Palestinien résident de Jérusalem-Est âgé de 21 ans, qui a ouvert le feu dans la rue vers 20 h 15 (18 h 15 GMT), selon la police. Il s'agit de "l'une des pires attaques que nous ayons subies ces dernières années", a déclaré sur place à la presse le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai.
 
Selon la police, "le terroriste a été neutralisé et déclaré mort" après une course-poursuite en voiture et une fusillade avec des policiers.
 
Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a dit avoir recensé au total dix victimes touchées par balles, parmi lesquelles un homme de 70 ans et un adolescent de 14 ans. Un photographe de l'AFP a vu sur place trois corps allongés dans la rue.
 
Washington, Paris et Rome condamnent cette "attaque terroriste"
La nouvelle de l'attentat a été suivie par des scènes de liesse à Ramallah et dans la bande de Gaza par des habitants brandissant des drapeaux palestiniens, selon des journalistes de l'AFP.
 
Tandis que sur les lieux de la fusillade, des dizaines d'Israéliens ont accueilli le Premier ministre israélien aux cris de "Mort aux Arabes !" S'exprimant ensuite à la télévision, Benjamin Netanyahu a promis "des mesures immédiates", sans plus de précisions, et a appelé les Israéliens à ne pas se faire justice par eux-mêmes mais à s'en remettre à l'armée et à la police.
 
L'attaque de Jérusalem "est une réaction naturelle aux crimes de l'occupation (Israël, NDLR) contre notre peuple palestinien", a déclaré à Gaza Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hamas.
 
L'attentat a été condamné par le président américain, qui a appelé le Premier ministre israélien pour l'assurer de "l'engagement à toute épreuve des États-Unis pour la sécurité d'Israël". Joe Biden a fustigé cette "atroce attaque terroriste" la qualifiant d'"attaque contre le monde civilisé", selon un communiqué de la Maison Blanche.       
 
Le porte-parole adjoint du département d'État, Vedant Patel, a confirmé le programme du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui doit se rendre à partir de dimanche en Égypte puis lundi et mardi à Jérusalem et Ramallah. Pendant ce voyage au Proche-Orient, Antony Blinken discutera "de mesures à prendre pour une désescalade des tensions", a dit M. Patel.
 
Paris a, pour sa part, condamné "l'effroyable attaque terroriste" à Jérusalem-Est, et Rome "un lâche attentat terroriste".
 
Raid israélien mortel, roquettes du Hamas et frappes aériennes
Outre les neuf morts, le raid de l'armée israélienne à Jénine jeudi matin a également fait plusieurs dizaines de blessés. Israël l'a présenté comme une action préventive contre une cellule du Jihad islamique qui planifiait une attaque en Israël.
 
Les Nations unies n'ont pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.
 
Un dixième Palestinien a été tué jeudi par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, selon le ministère palestinien de la Santé.
 
En représailles, des roquettes ont été tirées dans la nuit de jeudi à vendredi vers Israël à partir de la bande de Gaza, territoire palestinien sous le contrôle du Hamas depuis 2007. Israël a répliqué dans la nuit par des frappes aériennes contre ce que l'armée a présenté comme "une usine souterraine de fabrication de roquettes" du Hamas à Gaza. Aucune victime n'a été recensée dans ces échanges de missiles.
 
En réaction au raid israélien à Jénine, l'Autorité palestinienne a décidé de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.

France24

Samedi 28 Janvier 2023 - 10:44


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