Dans un communiqué publié cette semaine, Amnesty international dénonce « une répression sans relâche » contre les militants de Hirak et accuse les autorités algériennes de « réprimer les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique ». Certes, Alger a fait quelques concessions en libérant une centaine de détenus, mais pour Amjad Namin, directeur régional adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, joint par Christina Okello de la rédaction Afrique, le tableau reste sombre.
« Malheureusement, il n'y a pas beaucoup de raisons de se réjouir. Nous avions eu de grands espoirs pour l'Algérie, au moment de la nouvelle Constitution en 2020. Elle disait beaucoup de choses positives sur le respect de la liberté d'expression et nous espérions ardemment que cela serait traduit dans la loi. Malheureusement, encore aujourd'hui, les gens continuent à être arrêtés simplement pour vouloir manifester. Les lois antiterroristes sont utilisées contre eux pour étouffer la moindre dissidence.
Il y a peut-être des signes d'ouverture de la part des autorités, mais il ne faut oublier qu'il y a beaucoup de gens encore en prison, simplement pour avoir demandé des réformes politiques. Prenez le cas de Mohamed Tadjadit, appelé le "poète du Hirak". Il a été emprisonné simplement pour avoir organisé et filmé une réunion. Il y a aussi le journaliste Ihsane El Kadi, emprisonné simplement pour avoir publié des informations dans son journal.
On n'a pas besoin de dire des choses dérangeantes pour être arrêté. Il suffit juste que ce soit quelque chose que les autorités n'aiment pas.»
En juin 2023, la cour d'appel d'Alger a alourdi une peine infligée au patron de presse Ihsane El Kadi, en le condamnant à sept ans de prison, dont cinq ans ferme. En première instance, M. El Kadi, poursuivi pour « financement étranger de son entreprise », avait écopé le 2 avril de cinq ans de prison dont trois ans ferme.
Le 22 février 2019 débutait en Algérie un important mouvement de contestation, d'abord contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, puis contre le système au pouvoir. Le Hirak a abouti au départ de l'ancien chef de l'État (décédé en septembre 2021), après vingt ans à la tête du pays. L'élection présidentielle contestée organisée fin 2019, qui a vu l'arrivée au pouvoir d'Abdelmadjid Tebboune, n'a pas mis un coup d'arrêt aux contestations. Ces marches pacifiques s’arrêtent en mars 2020, en raison de la pandémie de coronavirus. Après près d'une année d'interruption, de nouvelles manifestations ont lieu au printemps 2021, mais sans l'ampleur des années précédentes en raison de la répression.
« Malheureusement, il n'y a pas beaucoup de raisons de se réjouir. Nous avions eu de grands espoirs pour l'Algérie, au moment de la nouvelle Constitution en 2020. Elle disait beaucoup de choses positives sur le respect de la liberté d'expression et nous espérions ardemment que cela serait traduit dans la loi. Malheureusement, encore aujourd'hui, les gens continuent à être arrêtés simplement pour vouloir manifester. Les lois antiterroristes sont utilisées contre eux pour étouffer la moindre dissidence.
Il y a peut-être des signes d'ouverture de la part des autorités, mais il ne faut oublier qu'il y a beaucoup de gens encore en prison, simplement pour avoir demandé des réformes politiques. Prenez le cas de Mohamed Tadjadit, appelé le "poète du Hirak". Il a été emprisonné simplement pour avoir organisé et filmé une réunion. Il y a aussi le journaliste Ihsane El Kadi, emprisonné simplement pour avoir publié des informations dans son journal.
On n'a pas besoin de dire des choses dérangeantes pour être arrêté. Il suffit juste que ce soit quelque chose que les autorités n'aiment pas.»
En juin 2023, la cour d'appel d'Alger a alourdi une peine infligée au patron de presse Ihsane El Kadi, en le condamnant à sept ans de prison, dont cinq ans ferme. En première instance, M. El Kadi, poursuivi pour « financement étranger de son entreprise », avait écopé le 2 avril de cinq ans de prison dont trois ans ferme.
Le 22 février 2019 débutait en Algérie un important mouvement de contestation, d'abord contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, puis contre le système au pouvoir. Le Hirak a abouti au départ de l'ancien chef de l'État (décédé en septembre 2021), après vingt ans à la tête du pays. L'élection présidentielle contestée organisée fin 2019, qui a vu l'arrivée au pouvoir d'Abdelmadjid Tebboune, n'a pas mis un coup d'arrêt aux contestations. Ces marches pacifiques s’arrêtent en mars 2020, en raison de la pandémie de coronavirus. Après près d'une année d'interruption, de nouvelles manifestations ont lieu au printemps 2021, mais sans l'ampleur des années précédentes en raison de la répression.
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