Au Burkina Faso, les policiers sont très mécontents de leur situation sur le terrain face aux menaces terroristes, surtout dans la région du Sahel. Ils se disent victimes du comportement de certains responsables militaires qu’ils accusent de détenir des armes destinées aux unités d’élite de la police dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Selon les fonctionnaires de police, aucun texte juridique n’interdit la dotation de la police en armement nécessaire à cette lutte.
À Djibo, dans le nord du pays, suite au repli quasi-total des détachements militaires, les policiers doivent éviter que la ville ne tombe entre les mains des groupes armés terroristes, selon Bonsdawendé Zongo, le secrétaire général de l’Union police nationale (Unapol). « L'essentiel aujourd'hui est de trouver les moyens pour empêcher que Djibo ne tombe, déclare-t-il. C'est pourquoi nous demandons les armes que nous avons réclamées pour permettre aux forces de police de se déployer convenablement dans la ville de Djibo et dans toute la région. »
L’Union police nationale demande l’intégration de la police dans le plan de lutte contre le terrorisme, comme prévu par le G5 Sahel. Les responsables syndicaux exigent une augmentation de la puissance de feu de la police, sinon les agents se sentiront obligés d’abandonner certaines positions.
« L'Unapol est scandalisée et indignée que dans un contexte sécuritaire en déliquescence, il y ait encore des vélléités de détournement des armes d'un corps par un autre corps, poursuit Bonsdawendé Zongo. C'est pourquoi l'Unapol, à l'unanimité de ses délégués à l'issue de la rencontre du 15 septembre, a voté la résolution suivante : la restitution immédiate des armes détournées dans un bref délai. À défaut de cette restitution, les policiers quitteront de leur propre initiative les zones où l'utilisation de ces armes allait leur permettre une meilleure efficacité. »
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