
Objet : Mauvaise Gestion du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), une perte de plus de 6 Milliards pour l’exercice 2024
Monsieur le premier Ministre,
Depuis plus de quatre années à travers plusieurs correspondances adressées aux ministres des finances successifs, nous avons alerté sur les multiples violations des dispositions statutaires et réglementaires perpétrées au CMS dont la plus flagrante était relative à la modification de l’article 42 des statuts du CMS encadrant la nomination et la durée du mandat du DG. En effet malgré son installation illégale à la tête du CMS par le biais d’un CDI, les statuts de 2017 en vigueur au moment de la venue de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop en juin 2019 ne lui permettait d’effectuer au plus que deux mandats de trois ans. Une modification irrégulière des statuts de 2017 fut alors opérée le 29 Juin 2022 dans le but désespéré de légitimer Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop d’un mandat d’une durée interminée comme DG à la tête du Crédit Mutuel du Sénégal.
Monsieur le premier Ministre,
Près d’une année après l’audience qui nous a été accordée par le ministre de la microfinance sur votre instruction pour évoquer la situation du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), la délégation syndicale regroupant les deux syndicats du CMS vient à nouveau porter à votre attention la situation de dégradation continue dans laquelle se trouve notre institution.
Fondé en 1988 à Thiaré pour promouvoir l’épargne et le crédit, la mauvaise gestion érigée en règle par l’actuelle équipe dirigeante et les scandales financiers répétitifs qui se sont succédés depuis l’arrivée de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop ont fini de plonger le Crédit Mutuel du Sénégal dans une crise profonde. Le 16 Mai dernier le Conseil d’Administration a arrêté les comptes de l’exercice clos le 31décembre 2024 avec une perte dépassant la barre des 6 milliards. Ce déficit inédit et subite qui contraste avec la dynamique de performance prônée par la direction générale nous amène d’ailleurs à nous interroger sur la sincérité des chiffres avancés par le Directeur Général du CMS ces dernières années.
Le style managérial autoritaire de l’actuel DG et ses décisions stratégiques remettent en cause la stabilité et les valeurs originelles de l’institution qui ont porté son développement. Plusieurs dysfonctionnements majeurs sont observés :
1. Inefficacité structurelle et gestion opaque :
Des structures superflues et une masse salariale qui explose : La multiplication des départements et des postes non stratégiques (ex. « Super Directeur Exécutif, Direction recouvrement… ») alourdit la masse salariale sans améliorer la performance de l’institution. L’organigramme, plus complexe que celui de l’État, révèle une bureaucratie contre-productive.
- Absence de suivi et d’évaluation :
-Les dispositifs mis en place ne font l’objet d’aucun contrôle rigoureux et favorisent le gaspillage des ressources.
2. Priorités détournées et fragilisation financière**
Dès l’arrivée de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop guidé par des intérêts affairistes et politiques, le CMS a commencé à changer d’orientation abandonnant petit à petit le sérieux qu’il accordait à son cœur de métier pour se concentrer sur des dossiers sans grand impact sur le développement de son activité. Une course effrénée vers des acquisitions et des investissements non prioritaires a vu le CMS s’éloigner de sa mission historique de collecte d’épargne et de distribution de crédit pour se focaliser sur des projets inopportuns affaiblissant ainsi sa structure financière et mettant en danger les avoirs de plus d’un million deux cent mille épargnants.
Cette période a vu la dégradation des indicateurs clés de gestion du CMS, Les fonds propres se sont affaiblis, tandis que le portefeuille à risque a quadruplé (passant de 7 à plus de 30 milliards de FCFA), signe d’une production non maitrisée et d’un recouvrement défaillant.
3. Management non participatif et confusion des rôles
La Centralisation excessive des pouvoirs avec des décisions imposées à la base cheville ouvrière de l’institution sans consultation préalable a fini par étouffer l’initiative collective qui jadis était la principale force du Crédit Mutuel du Sénégal.
La méconnaissance du secteur de la microfinance avec la mise en place d’un nouvel organigramme inadapté à la réalité du secteur a engendré des chevauchements dans les attributs des différentes fonctions. A cela s’ajoute un circuit de crédit avec des responsabilités mal définies et des interprétations abusives des décisions des comités de crédit, entraînant ainsi plusieurs non-conformités. Les délégués du personnel ont d’ailleurs dernièrement sollicité un diagnostic approfondi de l’actuel processus de crédit.
4. Dérives de gouvernance et injustices sociales
L’écart observé sur les niveaux de rémunérations a atteint des proportions inégalées sous le magistère de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop. Les salariés cadres recrutés par ses soins percevant des rémunérations attractives sans lien avec leur niveau de contribution, tandis que le personnel trouvé sur place « créateurs de valeur » est négligé. Ces niveaux de rémunérations inéquitables ont notamment accentué la fraction au sein du personnel et participent à la démotivation généralisée des ressources humaines principales pliées de l’institution.
A cette disparité dans le traitement salarial s’ajoute la répression systématique de toutes voix discordantes dénonçant la mauvaise gestion de l’institution. Les syndicalistes font essentiellement les frais de cette gestion autoritaire et subissent licenciements, mutations forcées ou intimidations sous le regard complice des instances dirigeantes que sont le Conseil d’Administration et le Conseil de Surveillance.
5. Urgence d’une refonte stratégique
Le Crédit Mutuel du Sénégal compte plus d’un million trois cent mille (1.300.000) sociétaires-clients avec quelques mille deux (1.200) salariés. Les intérêts des sénégalais qui continuent de faire confiance au CMS doivent être sauvegardés avant que l’irréparable ne se produise. La défaillance de notre institution fait courir un risque systémique à tout le secteur de la microfinance eu égard à la place qu’elle y occupe. La survie du Crédit Mutuel du Sénégal dépend désormais d’un retour aux fondamentaux et d’une gouvernance transparente, alignée sur l’intérêt collectif avec la prise de mesure urgente afin de :
- Mettre fin à cette gouvernance défaillante ;
- Mandater un audit indépendant de l’UCCMS, tant sur la gestion administrative que financière ;
- Protéger les agents et les représentants syndicaux contre les représailles et sanctions abusives ;
- Ouvrir une enquête sur l’ensemble des responsabilités liées aux pertes et aux irrégularités ;
- Engager un plan de redressement sérieux et crédible, impliquant les parties prenantes, pour sauver l’institution.
Espérant que ces mesures urgentes seront prises pour la préservation exclusive des dépôts de nos membres, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.
POUR DELEGATION SYNDICALE SDE.CMS / SNTMECAC SECTION CMS
Monsieur le premier Ministre,
Depuis plus de quatre années à travers plusieurs correspondances adressées aux ministres des finances successifs, nous avons alerté sur les multiples violations des dispositions statutaires et réglementaires perpétrées au CMS dont la plus flagrante était relative à la modification de l’article 42 des statuts du CMS encadrant la nomination et la durée du mandat du DG. En effet malgré son installation illégale à la tête du CMS par le biais d’un CDI, les statuts de 2017 en vigueur au moment de la venue de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop en juin 2019 ne lui permettait d’effectuer au plus que deux mandats de trois ans. Une modification irrégulière des statuts de 2017 fut alors opérée le 29 Juin 2022 dans le but désespéré de légitimer Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop d’un mandat d’une durée interminée comme DG à la tête du Crédit Mutuel du Sénégal.
Monsieur le premier Ministre,
Près d’une année après l’audience qui nous a été accordée par le ministre de la microfinance sur votre instruction pour évoquer la situation du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), la délégation syndicale regroupant les deux syndicats du CMS vient à nouveau porter à votre attention la situation de dégradation continue dans laquelle se trouve notre institution.
Fondé en 1988 à Thiaré pour promouvoir l’épargne et le crédit, la mauvaise gestion érigée en règle par l’actuelle équipe dirigeante et les scandales financiers répétitifs qui se sont succédés depuis l’arrivée de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop ont fini de plonger le Crédit Mutuel du Sénégal dans une crise profonde. Le 16 Mai dernier le Conseil d’Administration a arrêté les comptes de l’exercice clos le 31décembre 2024 avec une perte dépassant la barre des 6 milliards. Ce déficit inédit et subite qui contraste avec la dynamique de performance prônée par la direction générale nous amène d’ailleurs à nous interroger sur la sincérité des chiffres avancés par le Directeur Général du CMS ces dernières années.
Le style managérial autoritaire de l’actuel DG et ses décisions stratégiques remettent en cause la stabilité et les valeurs originelles de l’institution qui ont porté son développement. Plusieurs dysfonctionnements majeurs sont observés :
1. Inefficacité structurelle et gestion opaque :
Des structures superflues et une masse salariale qui explose : La multiplication des départements et des postes non stratégiques (ex. « Super Directeur Exécutif, Direction recouvrement… ») alourdit la masse salariale sans améliorer la performance de l’institution. L’organigramme, plus complexe que celui de l’État, révèle une bureaucratie contre-productive.
- Absence de suivi et d’évaluation :
-Les dispositifs mis en place ne font l’objet d’aucun contrôle rigoureux et favorisent le gaspillage des ressources.
2. Priorités détournées et fragilisation financière**
Dès l’arrivée de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop guidé par des intérêts affairistes et politiques, le CMS a commencé à changer d’orientation abandonnant petit à petit le sérieux qu’il accordait à son cœur de métier pour se concentrer sur des dossiers sans grand impact sur le développement de son activité. Une course effrénée vers des acquisitions et des investissements non prioritaires a vu le CMS s’éloigner de sa mission historique de collecte d’épargne et de distribution de crédit pour se focaliser sur des projets inopportuns affaiblissant ainsi sa structure financière et mettant en danger les avoirs de plus d’un million deux cent mille épargnants.
Cette période a vu la dégradation des indicateurs clés de gestion du CMS, Les fonds propres se sont affaiblis, tandis que le portefeuille à risque a quadruplé (passant de 7 à plus de 30 milliards de FCFA), signe d’une production non maitrisée et d’un recouvrement défaillant.
3. Management non participatif et confusion des rôles
La Centralisation excessive des pouvoirs avec des décisions imposées à la base cheville ouvrière de l’institution sans consultation préalable a fini par étouffer l’initiative collective qui jadis était la principale force du Crédit Mutuel du Sénégal.
La méconnaissance du secteur de la microfinance avec la mise en place d’un nouvel organigramme inadapté à la réalité du secteur a engendré des chevauchements dans les attributs des différentes fonctions. A cela s’ajoute un circuit de crédit avec des responsabilités mal définies et des interprétations abusives des décisions des comités de crédit, entraînant ainsi plusieurs non-conformités. Les délégués du personnel ont d’ailleurs dernièrement sollicité un diagnostic approfondi de l’actuel processus de crédit.
4. Dérives de gouvernance et injustices sociales
L’écart observé sur les niveaux de rémunérations a atteint des proportions inégalées sous le magistère de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop. Les salariés cadres recrutés par ses soins percevant des rémunérations attractives sans lien avec leur niveau de contribution, tandis que le personnel trouvé sur place « créateurs de valeur » est négligé. Ces niveaux de rémunérations inéquitables ont notamment accentué la fraction au sein du personnel et participent à la démotivation généralisée des ressources humaines principales pliées de l’institution.
A cette disparité dans le traitement salarial s’ajoute la répression systématique de toutes voix discordantes dénonçant la mauvaise gestion de l’institution. Les syndicalistes font essentiellement les frais de cette gestion autoritaire et subissent licenciements, mutations forcées ou intimidations sous le regard complice des instances dirigeantes que sont le Conseil d’Administration et le Conseil de Surveillance.
5. Urgence d’une refonte stratégique
Le Crédit Mutuel du Sénégal compte plus d’un million trois cent mille (1.300.000) sociétaires-clients avec quelques mille deux (1.200) salariés. Les intérêts des sénégalais qui continuent de faire confiance au CMS doivent être sauvegardés avant que l’irréparable ne se produise. La défaillance de notre institution fait courir un risque systémique à tout le secteur de la microfinance eu égard à la place qu’elle y occupe. La survie du Crédit Mutuel du Sénégal dépend désormais d’un retour aux fondamentaux et d’une gouvernance transparente, alignée sur l’intérêt collectif avec la prise de mesure urgente afin de :
- Mettre fin à cette gouvernance défaillante ;
- Mandater un audit indépendant de l’UCCMS, tant sur la gestion administrative que financière ;
- Protéger les agents et les représentants syndicaux contre les représailles et sanctions abusives ;
- Ouvrir une enquête sur l’ensemble des responsabilités liées aux pertes et aux irrégularités ;
- Engager un plan de redressement sérieux et crédible, impliquant les parties prenantes, pour sauver l’institution.
Espérant que ces mesures urgentes seront prises pour la préservation exclusive des dépôts de nos membres, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.
POUR DELEGATION SYNDICALE SDE.CMS / SNTMECAC SECTION CMS
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