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Dakar: Maram Kaïré scelle deux accords pour propulser l’industrie spatiale



À Dakar, une nouvelle étape a été franchie dans l’ambition de devenir un acteur émergent du secteur spatial africain. En marge de la première édition du Symposium sur le spatial, dénommé "Sénégal Space Week" et placé sous le thème : « Le spatial, levier de développement durable », le directeur général de l’Agence d’études spatiales (ASES), Maram Kaïré, a signé ce jeudi deux protocoles d’accord avec des partenaires stratégiques.

Le premier mémorandum a été conclu avec Fadilou Keïta, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Il vise la mise en place d’un écosystème d’infrastructures spatiales : observatoires astronomiques, centre d’opérations spatiales, incubateur régional, ainsi que des laboratoires de recherche destinés à la formation dans le domaine géospatial.

Le second accord s’inscrit dans une logique d’innovation. Il a été signé avec Ren Uechi, directeur général de Solafune, une entreprise japonaise spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée aux données satellitaires. Ce partenariat permettra de développer des solutions concrètes dans des secteurs clés : agriculture, gestion des catastrophes, surveillance maritime, ressources minières et halieutiques.

Devant un parterre de chercheurs, de décideurs politiques et d’acteurs du secteur, Maram Kaïré a souligné l’importance stratégique de l’Agenda de Transformation 2050. Il n’a pas manqué de pointer les défis majeurs auxquels le continent est confronté : sous-financement, infrastructures limitées, manque de ressources humaines qualifiées et cadre légal insuffisant.

« Chaque dollar investi dans le spatial peut générer jusqu’à cent dollars en retour », a-t-il déclaré, se voulant résolument optimiste.

Le symposium, qui se tient sur deux jours à Dakar, a également donné la parole au professeur Mamadou Sangaré, défenseur de longue date de l’enseignement scientifique. Il a rappelé que la conquête de l’espace passe avant tout par la maîtrise des mathématiques : « On a toujours imploré le ciel en cas de problème. Mais pour lui parler, encore faut-il le faire dans sa langue : celle des mathématiques. »

Le professeur a plaidé pour l’introduction de programmes d’excellence dès le primaire, et une réforme structurelle du calendrier scolaire, trop souvent perturbé par les grèves. Un message adressé directement au gouvernement.

Présent à la cérémonie, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, a salué l’initiative de l’ASES : « La jeunesse africaine doit renouer avec la tradition scientifique et d’innovation qui a, jadis, contribué à l’éclat de notre continent », a-t-il affirmé.

Le ministre a rappelé les engagements déjà pris par l’État en matière spatiale : un centre MAIT (Assemblage, Intégration et Test de microsatellites), des stations de réception satellitaire, un incubateur pour startups, un centre d’innovation technologique, une station de surveillance à Kédougou, un observatoire à Khombole, ainsi qu’un musée de l’aéronautique et de l’espace.

En conclusion, il a annoncé l’organisation prochaine d’un concours scientifique national, où le spatial occupera une place centrale, avec l’ambition de faire émerger une nouvelle génération de chercheurs et d’innovateurs. 

Fana CiSSE

Jeudi 15 Mai 2025 - 20:36


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