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Disparition de Diary Sow: pourquoi la police française fait preuve de retenue

​Chaque année selon les chiffres du ministère français de l’intérieur, plus de 40.000 à 50.000 personnes sont portées disparues en France. Et la majorité écrasante de ces disparus sont des adultes pour diverses raisons (fugue, abandon domicile familial ou conjugal, voyage à l’étranger etc.). Les recherches entreprises pour les retrouver sont généralement à l’initiative des parents. Heureusement que dans l’affaire Diary Sow, la diplomatie sénégalaise a pesé de son poids pour pousser la police française à ouvrir une enquête.



Généralement, une disparition comme celle de notre brillante compatriote Diary Sow étudiante à Paris est inquiétante puisque la concernée avait pour habitude d’avoir des contacts réguliers avec ses parents, ses amis et ses camarades d’école. Et soudain, elle ne fait plus signe de vie sans raison apparente. D’où l’angoisse de tout le peuple sénégalais et particulièrement de notre diaspora d’Ile-de-France qui s’est mobilisée pour retrouver celle qui fut sacrée meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019.

Selon certaines dispositions de la législation française, la liberté internationale d’aller et de venir est un droit fondamental. Comme quoi, toute personne est libre de quitter n’importe quel pays ou endroit, à n’importe quel moment, sans aviser personne. Les chiffres du ministère français de l’Intérieur l’attestent : chaque année, plus de 40.000 à 50.000 personnes disparaissent sur l’ensemble du territoire français. Et la majorité écrasante sont des adultes (majeurs) pour diverses raisons : fugue, abandon domicile conjugal ou familial, voyage à l’étranger etc.

Cette liberté d’aller et venir est protégée par la loi française. Comme l’avaient expliqué un expert en sciences criminelles dans « Le Témoin » du mercredi 13 janvier 2021, si la Police française s’était vraiment mobilisée, Diary Sow serait déjà retrouvée ! Ce, en moins de 24 heures compte tenu des moyens très efficaces dont elle dispose en matière d’investigations criminelles. « S’il s’agissait d’un terroriste ou d’une personne malintentionnée susceptible de porter atteinte à la sécurité publique ou à la sûreté de l’Etat français, l’affaire serait vite réglée. Mais quand il s’agit d’une affaire « dans l’intérêt des familles » (pour utiliser le jargon de la police) comme c’est le cas concernant Diary Sow, les autorités de police trainent souvent les pieds. Donc, il faut que le gouvernement du Sénégal mette la pression sur la France pour que les recherches de Diary Sow soient intensifiées avec tous les moyens requis » avait estimé ce commissaire de police à la retraite et ancien directeur sénégalais de la police judiciaire.

Justement, si la police française a ouvert une enquête administrative visant à localiser l’étudiante Diary Sow, c’est parce que l’Etat du Sénégal a saisi la France dans ce sens. En effet, l’efficacité de la diplomatie sénégalaise a fini par pousser la police française à sauter la « règle » pour faire de l’affaire Diary Sow une exception. « Dans ce genre d’affaire concernant la disparition d’une personne majeure, la police se contente en général d’ouvrir une enquête administrative de routine pour essayer de localiser la personne portée disparue et non essayer de la ramener. Car les services de police sont très rigoureux dans le respect de vie privée de tout citoyen ou étranger. Et surtout dans sa liberté d’aller et venir. D’ailleurs, certaines dispositions de la législation française ont poussé la Police à faire preuve de retenue dans les avis de recherche d’adultes. Ce, pour éviter qu’un jour, l’intéressé se retourne contre les policiers ou gendarmes qui le traquaient. Sauf si la disparition laisse apparaitre des indices à caractère criminel » ajoute ce spécialiste de la police scientifique et criminelle.

La liberté d’aller et venir…
Notre spécialise ne savait pas si bien dire puisqu’en matière de disparition d’un adulte sur le sol français, les recherches sont à l’initiative des parents, et non celle de la police ou la gendarmerie. « Généralement, les parents sont orientés, du moins s’ils en ont les moyens, vers les agences privées spécialisées dans les recherches de personnes disparues. Ou alors sont invités à faire paraître des avis de recherche dans les réseaux sociaux. Certes, l’avis de disparition peut faire l’objet d’une « main courante » ou d’une mention dans les services de la police. Mais sans intérêt car aucune recherche ne serait faite. En revanche, quand il s’agit d’un mineur, les services de police et de gendarmerie ouvrent une enquête judiciaire et interviennent dans les recherches » nous précise-t-on.

Dans de nombreux cas de disparitions en France, les familles ont du mal à comprendre qu’on leur réponde au niveau des brigades de gendarmerie ou des commissariats de police que la liberté d’aller et venir permet à chaque adulte de disparaître librement et de réapparaitre librement. Heureusement qu’au Sénégal, nous n’avons pas cette culture de liberté. Ce qui justifie la forte mobilisation autour de l’affaire Diary Sow que notre jeune compatriote surdouée soit retrouvée saine et sauve le plus rapidement possible.

Le Témoin


Vendredi 15 Janvier 2021 - 11:16


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