Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Dr Amadou Mohtar Dieye crie son ras-le-bol devant le Cese: « Sans le laboratoire, le médecin devient aveugle ! »

Le laboratoire biologique semble être le « parent pauvre » du système sanitaire national alors qu’il devait être au cœur du dispositif vu son importance. Le directeur des Laboratoires, Dr Amadou Mohtar Dièye, a crié mardi son ras-le-bol au cours de son audition par les conseillers du Cese, l’institution dirigée par Mme Aminata Touré…



Dans beaucoup pays qui se respectent, le laboratoire biologique occupe une place de choix dans le dispositif sanitaire. Ce n’est hélas pas le cas au Sénégal où le Laboratoire ne semble pas faire partie des priorités de nos gouvernants. profitant de son face-à-face hier avec les conseillers du Conseil Économique, Social et Environnemental (Cese), le Directeur des Laboratoires du Sénégal, Dr Amadou Mokhtar Dièye, a exprimé son ras-le-bol. « Les gens disent souvent qu’on n’a pas de cardiologues, de gynécologues ou autres. Mais vous n’entendez jamais les gens dire qu’on n’a pas de laboratoires. Or, sans le laboratoire, le médecin devient aveugle. il n’y a aucun laboratoire du système public qui était capable de faire des tests de la Covid-19. Seul l’institut pasteur et l’iRESSEF avaient les capacités requises. Les trois laboratoires publics dont nous disposons n’ont commencé à faire des tests qu’au mois de juillet 2020. il faut qu’on mette les gens dans de conditions acceptables pour les maintenir dans le système. Sinon, on aura beau former les gens mais ils finiront par quitter le système s’ils voient d’autres offres », a indiqué Dr Amadou Mokhtar Dièye.

Poursuivant, il a rappelé que la Direction des laboratoires a été créée en 2012. L’une de ses missions, selon lui, c’est de mettre en œuvre et de suivre la politique et « les programmes et de contrôler les laboratoires de biologie médicale et privés ; de superviser tous les laboratoires publics et privés… » poursuivant, il indique que « ses principales activités dans la riposte contre la Covid-19 sont la mise en place de la commission technique de biologie médicale ; l’élaboration de la procédure de demande d’autorisation de mise sur le marché pour les tests de diagnostic rapide de la Covid-19, la sélection des tests de diagnostic de la Covid-19 à utiliser au Sénégal par le Comité ; le pilotage du laboratoire national de santé de Thiès pour faire des tests à Thiès ; le pilotage d’un projet de décentralisation des tests de diagnostics de la Covid-19 à Saint-Louis, Ziguinchor et Tambacounda sur financement du Fonds mondial. Nous avons déjà commencé à acheter le matériel… »

« Sans le laboratoire, le médecin devient aveugle ! »
Le Directeur des Laboratoires a profité de la tribune offerte mardi par le Cese pour aussi faire un plaidoyer en faveur de sa structure et des laboratoires qu’elle supervise. « En effet, nous demandons un programme spécial de développement des laboratoires au Sénégal. C’est comme ça qu’on peut booster le système de laboratoires au Sénégal. Car, comme vous le savez, c’est le laboratoire qui est au cœur du système de santé. Ce, du fait qu’il permet de déceler une maladie et de confirmer que la maladie est guérie. parfois, des prélèvements sont faits ici au Sénégal mais les analyses sont faites à l’étranger parce que nous ne bénéficions pas de laboratoires pour faire le test. Cela retarde souvent le traitement », déplore le « patron » des laboratoires du Sénégal

. Dr Dièye a donc recommandé aux autorités de doter le système de laboratoires en ressources humaines de qualité. pour ce faire, il faut, selon lui, recruter des ressources humaines multidisciplinaires (pharmaciens ou médecins biologistes…) ; « il faut créer des laboratoires de référence dans chaque région ; il faut renforcer le Laboratoire national de santé publique ; il faut sécuriser l’approvisionnement en réactifs de laboratoire… »

«Il faut 100 millions à 200 millions pour ouvrir un laboratoire »
Le docteur Amadou Mokhtar Dièye a aussi révélé que, pour ouvrir un laboratoire, il faut au moins 100 millions à 200 millions de francs CFA. C’est pourquoi, pense-t-il, il est difficile pour certains d’ouvrir des laboratoires parce qu’ils n’ont pas les moyens. « Il faut donc mettre un fonds d’accompagnement. Il nous faut aujourd’hui même avoir des laboratoires gérés par des techniciens... », a préconisé en conclusion le Directeur des Laboratoires.

Le Témoin


Mercredi 23 Septembre 2020 - 09:58


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter