Des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées vendredi soir dans un vacarme assourdissant, devant le Parlement dans le centre Tbilissi à l'appel de l'opposition pro-européenne, après l'arrestation d'une quarantaine de manifestants la nuit précédente à l'issue d'une dispersion violente de la manifestation.
La peur est là, mais les manifestants ont décidé de la surmonter, comme Gvantsa, étudiante en médecine, qui témoigne au micro de notre correspondant à Tbilissi, Régis Gente : « Mon gouvernement est en train de me voler mon futur, et c’est pourquoi je suis là ce soir. Ça m’inquiète que mon futur pourrait ne pas être européen. Je pense que cela va tourner violent, je le sais, mais je suis quasi toujours ici lorsqu’il y a une manifestation. »
Gvantsa avait raison : à 23 h pétantes vendredi soir, les forces de l’ordre ont commencé à bouger, comme la veille. La police anti-émeute a de nouveau utilisé gaz lacrymogène et canons à eau contre les manifestants, qui de leur côté jetaient des œufs et lançaient des fusées d'artifice. Le gouvernement a annoncé ce samedi que 107 personnes avaient été arrêtées lors du deuxième jour de manifestations. Le ministère de l'Intérieur a précisé qu'elles avaient été placées en détention pour « désobéissance aux ordres de la police » et pour « des actes de hooliganisme ».
Le gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse, a déclenché cette vague de mobilisation en annonçant, jeudi 28 novembre, le report jusqu’en 2028 de toute négociation d’intégration européenne. La présidente Salomé Zourabichvili, bien que disposant de pouvoirs limités, a exprimé son soutien : « Nous resterons unis jusqu'à ce que la Géorgie atteigne ses objectifs : revenir sur la voie européenne. »
Jeudi soir et vendredi matin, la police anti-émeute avait tiré des balles en caoutchouc et fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, frappant des manifestants et des journalistes devant le Parlement. En face, les manifestants avaient érigé des barricades qu'ils ont enflammées. Selon le ministère de l'Intérieur, « 43 personnes ont été arrêtées » dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon lui, 32 policiers ont été blessés « à la suite des actions illégales et violentes des manifestants ».
Le Conseil de l'Europe a condamné la « répression brutale des manifestations » à Tbilissi, s'alarmant aussi de la décision du gouvernement géorgien de suspendre ses négociations avec l'UE. Amnesty International a dénoncé une volonté de « supprimer toute dissidence par le recours illégal à la force policière ».
L'Ukraine, qui avait elle-même connu en 2014 une révolution pro-européenne après que les autorités de l'époque avaient tenté sous la pression de Moscou de suspendre le rapprochement avec l'UE, a dénoncé un « recours à la force » et une « limitation des processus démocratiques » opérés selon elle « pour plaire à Moscou ».
Jeudi, le Parlement européen a adopté une résolution rejetant les résultats des élections législatives géorgiennes, dénonçant des « irrégularités significatives ». Il demande un nouveau scrutin sous supervision internationale dans un délai d’un an et appelle à des sanctions contre des hauts responsables, dont Irakli Kobakhidzé, président du parti Rêve géorgien.
La France a appelé au « respect du droit de manifester pacifiquement » et réaffirmé son soutien aux « aspirations européennes » de la Géorgie, qu’elle estime « ne pas devoir être trahies ».
La peur est là, mais les manifestants ont décidé de la surmonter, comme Gvantsa, étudiante en médecine, qui témoigne au micro de notre correspondant à Tbilissi, Régis Gente : « Mon gouvernement est en train de me voler mon futur, et c’est pourquoi je suis là ce soir. Ça m’inquiète que mon futur pourrait ne pas être européen. Je pense que cela va tourner violent, je le sais, mais je suis quasi toujours ici lorsqu’il y a une manifestation. »
Gvantsa avait raison : à 23 h pétantes vendredi soir, les forces de l’ordre ont commencé à bouger, comme la veille. La police anti-émeute a de nouveau utilisé gaz lacrymogène et canons à eau contre les manifestants, qui de leur côté jetaient des œufs et lançaient des fusées d'artifice. Le gouvernement a annoncé ce samedi que 107 personnes avaient été arrêtées lors du deuxième jour de manifestations. Le ministère de l'Intérieur a précisé qu'elles avaient été placées en détention pour « désobéissance aux ordres de la police » et pour « des actes de hooliganisme ».
Une journaliste hospitalisée
La chaîne de télévision indépendante Pirveli a rapporté qu'une de ses journalistes avait été hospitalisée avec des blessures graves après avoir été battue avec son cameraman par la police, indique l'AFP. Le ministère de l'Intérieur a de son côté affirmé que deux de ses hommes avaient été blessés et que « les mesures prévues par la loi avaient été prises pour calmer la situation ».Le gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse, a déclenché cette vague de mobilisation en annonçant, jeudi 28 novembre, le report jusqu’en 2028 de toute négociation d’intégration européenne. La présidente Salomé Zourabichvili, bien que disposant de pouvoirs limités, a exprimé son soutien : « Nous resterons unis jusqu'à ce que la Géorgie atteigne ses objectifs : revenir sur la voie européenne. »
Jeudi soir et vendredi matin, la police anti-émeute avait tiré des balles en caoutchouc et fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, frappant des manifestants et des journalistes devant le Parlement. En face, les manifestants avaient érigé des barricades qu'ils ont enflammées. Selon le ministère de l'Intérieur, « 43 personnes ont été arrêtées » dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon lui, 32 policiers ont été blessés « à la suite des actions illégales et violentes des manifestants ».
« Répressions brutales »
Le Conseil de l'Europe a condamné la « répression brutale des manifestations » à Tbilissi, s'alarmant aussi de la décision du gouvernement géorgien de suspendre ses négociations avec l'UE. Amnesty International a dénoncé une volonté de « supprimer toute dissidence par le recours illégal à la force policière ». L'Ukraine, qui avait elle-même connu en 2014 une révolution pro-européenne après que les autorités de l'époque avaient tenté sous la pression de Moscou de suspendre le rapprochement avec l'UE, a dénoncé un « recours à la force » et une « limitation des processus démocratiques » opérés selon elle « pour plaire à Moscou ».
Jeudi, le Parlement européen a adopté une résolution rejetant les résultats des élections législatives géorgiennes, dénonçant des « irrégularités significatives ». Il demande un nouveau scrutin sous supervision internationale dans un délai d’un an et appelle à des sanctions contre des hauts responsables, dont Irakli Kobakhidzé, président du parti Rêve géorgien.
La France a appelé au « respect du droit de manifester pacifiquement » et réaffirmé son soutien aux « aspirations européennes » de la Géorgie, qu’elle estime « ne pas devoir être trahies ».
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