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Guinée-Bissau: les électeurs ont «joué leur partition» dans le calme

750 000 électeurs étaient appelés aux urnes, dimanche 13 avril, pour le premier tour de la présidentielle et pour les législatives bissau-guinéennes.

Le scrutin a été reporté a plusieurs reprises. Les observateurs attendent beaucoup de ces élections. Ils espèrent qu'elles permettront le retour de la stabilité dans ce pays dont l'histoire est jalonnée par des coups d'Etat. La mobilisation des électeurs a été forte et particulièrement celle des jeunes.



Dans un bureau de vote du quartier de Bairro, à Bissau, ce dimanche 13 avril 2014. Photo : RFI / Carine Frenk
Dans un bureau de vote du quartier de Bairro, à Bissau, ce dimanche 13 avril 2014. Photo : RFI / Carine Frenk

La mobilisation a été forte pour le scrutin de dimanche. Les Bissau-guinéens votaient pour des élections présidentielles et législatives. Le vote s’est déroulé dans le calme, sans heurts ni tension. Dès 6 h 30, les préparatifs allaient bon train dans les bureaux de vote de Bissau. Installation des urnes, des isoloirs... Tout devait être prêt pour l’ouverture des portes, à 7 h.

→ A (RE) LIRE : Affluence dans les bureaux de vote à Bissau

A l’école Che Guevara, Luis est l’un des premiers à avoir voté, ce dimanche matin. « Je suis venu ici à 5 h et demi. Je suis pressé d’aller voter et d’aller attendre les résultats », lance-t-il dans un rire enthousiaste. Comme lui, à Bissau, beaucoup d’électeurs étaient plutôt heureux de voter. Partout, de petites files d’attentes se sont formées. Et les jeunes ont, eux aussi, répondu à l’appel. Et leur message est clair : « Je suis venu voter aujourd’hui pour dire aux militaires : arrêtez les coups d’Etat », pose Abdoulaye, 24 ans. « Nous sommes fatigués », insiste-t-il, avant de plaider pour que les politiciens « laissent les militaires dans les camps militaires et que les personnes qui auront perdu l’élection l’accepte, comme ça, notre pays, peut-être, restera tranquille ».

« On aura joué notre partition »

Tranquille, comme le fut le déroulement du vote, dimanche. Le moment redouté maintenant, est celui de la proclamation des résultats. La commission nationale électorale a une semaine pour annoncer les résultats au regard de la loi, mais son président les promet d’ici vendredi. « Les élections, ça va bien se passer. C’est après les élections, un an après, ou deux ans après, que je pense qu’il peut y avoir encore des troubles », craint Hospère qui est venue voter avec sa fille. Malgré cela, elle a tout de même décidé de glisser son bulletin dans l’urne, ce dimanche. « Je vote, parce que je veux que ça change. C’est dur pour nous », insiste Hospère. « Moi, je n’y crois pas trop, mais au moins, on aura joué notre partition, on aura joué notre rôle de citoyen et on aura essayé de faire changer les choses à notre façon, à travers le vote », glisse sa fille, Dan.

Message aux militaires

Dimanche soir, dans un bureau de vote du quartier populaire de Cupilum, les opérations de dépouillement ont démarré dans le calme. Deux urnes sont posées une table, quelques chaises au pied d’un immense manguier. Pour Faustin Pereira, président du bureau de vote numéro 1, cercle électoral 24, la journée a été longue, et elle n’est pas encore terminée. « Je suis très fatigué, mais il faut renforcer l’énergie patriotique. C’est très important pour nous », martèle-t-il avant d’entamer les opérations de dépouillement.

Dans ce bureau de vote, dans chaque urne, 367 bulletins ont été déposés sur 400 électeurs inscrits. La participation est massive. Un à un, les bulletins sont présentés sous le regard attentif de plusieurs dizaines de personnes, restées pour assister au dépouillement. C’est le cas de Dolé. « C’est la première fois que je vote », raconte la jeune femme de 23 ans. « Ce soir, j’ai beaucoup d’espoir que le dépouillement se passe bien, parce que le vote s’est bien passé aujourd’hui, insiste-t-elle. Je pense que les militaires vont comprendre le message : que l’on doit laisser (celui) qui va gagner conduire le pays. Parce que tout est sous les ordres des militaires. On ne peut rien faire, sans les militaires. J’espère bien qu’ils vont arrêter les coups d’Etat ».

Source : Rfi.fr
 



Lundi 14 Avril 2014 - 08:46


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