Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

L'impact des Flux financiers illicites en Afrique au centre d'une rencontre de la PPLAAF à Dakar ce jeudi



Les lanceurs d'alerte, ces figures signalant des activités préjudiciables à l'intérêt général, sont confrontés à des risques énormes. Menaces, pressions, licenciements, et parfois même des procédures judiciaires abusives tentant de faire taire leurs révélations, sont des réalités auxquelles ces individus intrépides doivent faire face.

Consciente de ces difficultés et risques, la Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAF), a organisé ce jeudi une rencontre pour faire une sensibilisation et faire connaître le rôle essentiel des lanceurs d'alerte dans la révélation des pratiques néfastes liées aux flux financiers illicites (FFI) ainsi que leur impact dévastateur sur le continent africain.

« Les FFI (Flux Financiers Illicites) constituent une menace majeure pour l'Afrique, avec près de 88,6 milliards de dollars s'échappant du continent chaque année. Ces flux, dépassant le montant de l'aide au développement et des investissements étrangers directs reçus par l'Afrique, ont des conséquences néfastes sur le financement des services publics et alimentent la corruption, le financement du terrorisme, et même certains conflits, en grande partie alimentés par les richesses minières telles que l'or et les diamants », a expliqué Elimane Kane.

Lutte contre les FFI

Selon M. Kane, la lutte contre ces pratiques destructrices nécessite des efforts concertés au niveau national, régional et international. « Il est essentiel d'instaurer une plus grande transparence dans les entreprises, de réformer les traités fiscaux, de lutter contre la fraude fiscale et le blanchiment d'argent, tout en protégeant les lanceurs d'alerte et les journalistes d'investigation ».

Le rapport de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) révèle que ces flux illicites minent les ressources essentielles nécessaires au financement des services publics en Afrique. Les gouvernements des pays touchés par ces FFI dépensent moins pour la santé et l'éducation, compromettant ainsi les Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU.

Combattre le fléau

Des mesures telles que la Convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures fiscales et des préconisations pour intensifier la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent, ainsi que le soutien aux lanceurs d'alerte, sont des avancées notables. Cependant, malgré ces initiatives, des lacunes demeurent. À en croire la coordonnatrice de la PPLAAF, Marie Paul Conare, les risques qu’encourent les lanceurs d’alerte sont les raisons pour lesquelles il y’a pas « alerteurs public au Sénégal ». A cela aussi s’ajoute le manque de loi de protection pour ces personnes qui agissent dans l’intérêt public. 

« L'enjeu financier de la lutte contre les FFI est énorme, mais c'est également une question cruciale de justice sociale. L'élimination de ces pratiques dépend de mesures nationales et internationales, de la lutte contre la corruption, de la transparence dans les transactions, des réformes fiscales, et de l'amélioration des inégalités économiques. En combinant des efforts concertés et des politiques robustes, il est possible de mettre un terme à ces flux financiers illicites », a expliqué Alé Birama Fall de l'Office national de Recouvrement des Avoirs criminels (ONRAC).

Cette rencontre a été une étape significative dans la sensibilisation à l'impact des FFI en Afrique et dans la reconnaissance du rôle vital des lanceurs d'alerte pour contrer ces pratiques destructrices. 


Jeudi 23 Novembre 2023 - 14:39


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter