Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Faye,
Monsieur le Premier Ministre Ousmane Sonko,
Ô vous, espoirs incarnés de toute une génération, et de tout un peuple, à qui la Providence a offert le privilège et la charge de conduire les destinées de notre pays, à vous je m’adresse très solennellement. Excellences, c’est un modeste éducateur comme il en existe des milliers au Sénégal qui s’adresse à vous. Quand bien même ma voix risquerait de n’avoir aucune portée du fait de mon statut et de ma position de négligé sur l’étendue du territoire national… Monsieur le Président de la République, si vous pensez que les remèdes du Sénégal sont entre les mains des économistes, probablement vous vous trompez. Si vous pensez que les soins de premier ordre dont notre pays a besoin ce sont des finances publiques saines, vous vous trompez encore plus que jamais. Si vous pensez que l’agrobusiness qui est en vogue et avec lequel on fait grand bruit dans ce pays règlera définitivement nos soucis, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.
Monsieur le Président, il est de bon ton et de nobles intentions que d’encourager tous ceux qui fournissent des efforts pour tirer ce cheval rétif que représente notre Sénégal, lequel avance difficilement dans le droit chemin. Mais ce cheval récalcitrant risque de mourir à la peine, si vous continuez, comme vos prédécesseurs, à ignorer les cris et les alertes des éducateurs, qui du haut de leur sagesse et de leur connaissance de la nature humaine, voient venir mieux que quiconque les travers qui guettent un pays qui n’est pas sur la bonne voie.
Excellences, les citoyens sénégalais ont besoin de boire et de manger pour pouvoir tenir debout. La jeunesse sénégalaise a besoin de travail pour se prendre en charge elle-même, et se sentir utile et valorisée. Toutefois, ni du pain et du beurre partout, ni du travail pour tous ne pourront changer ce pays durablement et éliminer les habitudes malsaines des Sénégalais qui sont des entraves tangibles et inamovibles à toute possibilité de développement.
Ce dont ce pays a vitalement besoin, c’est de l’éducation : l’ÉDUCATION DU PEUPLE. L’éducation pour tous, car « l’éducation est la composante de base de toute société. C’est le meilleur investissement que peuvent faire les pays pour fonder une société prospère, saine et équitable »1 . Mais hélas, notre pays a choisi d’autres voies d’investissement qui consacrent beaucoup de temps à des guéguerres inutiles, aux mensonges, à la petitesse, au folklore, au désordre social, au népotisme et aux grands bruits qui ne riment à rien, parce que simplement nous nous croyons trop malins.
Excellences, quand allons-nous comprendre enfin que l’éducation est la locomotive sans laquelle, il n’y a aucun mouvement allant dans le sens du progrès qui vaille? L’éducation est l’antidote le plus sérieux de l’incivisme. L’éducation est la clef principale du patriotisme.
L’éducation doit être à la fois le socle et la clef de voute de tout projet de développement.
Excellence Diomaye D Faye,
Excellence Ousmane Sonko,
Dans un passé récent, vous aviez invité la jeunesse du Sénégal à prendre d’assaut les rues dans tous les coins du pays pour les nettoyer. Quelle belle, mais vaine initiative!
Excellences, retournez partout où les jeunes ont fait le ménage. Vous allez être étonnés au point de penser alors qu’ils ne sont jamais passés en ces lieux pour les nettoyer. Qu’ils nettoient mille fois, et mille fois les déchets reviendront plus nombreux que jamais. Nettoyer n’est pas la solution durable; c’est éduquer qui est le clou final et pérenne.
Pour combattre l’insalubrité et l’indiscipline dans ce pays, la recette n’est pas dans un éternel recommencement. Il n’est pas nécessaire d’acheter des milliers de camions à ordures, des pelles et des râteaux et de mobiliser des milliers de jeunes gens volontaires pour des besognes qu’il faut toujours recommencer. Tout cet argent pourrait mieux servir ailleurs et de manières beaucoup plus utiles en éducation. En effet, pour du changement durable, il faut commencer par nettoyer le cerveau des Sénégalais avec la serviette de l’éducation. C’est dans l’esprit de nos citoyens que se trouvent les nids de tous les hideux problèmes de notre pays. Du matin au soir, chaque Sénégalais cherche à montrer à l’autre qu’il est plus malin que lui. Sur les routes du pays, la priorité et le bon sens n’y roulent point : chaque chauffard se croit plus pressé et plus rusé que les autres. Tout le monde est persuadé de mériter plus que ce qu’il gagne et pense normal de voler sans vergogne son prochain. Les gendarmes et les policiers dépouillent au quotidien les conducteurs de véhicules qui, à leur tour, se rabattent sur leurs clients en vue de récupérer leur manque à gagner. Et les clients, qui médecins, qui boutiquiers, qui préposés à l’état civil, et bien d’autres encore, attendent de pied ferme, quelque part, gendarmes, policiers, transporteurs, et autres spoliateurs pour leur soutirer de l’argent quand viennent leurs tours d’accueillir et de servir les citoyens. Tout compte fait, voici pourquoi tout coûte cher au Sénégal. Voilà pourquoi tout est compliqué. Tout est enfer dans notre pays.
Le Sénégal est pris dans un engrenage où chacun cherche à enfariner l’autre pour s’en sortir. Le cercle vicieux de la malignité à grande échelle finira à coup sûr par tuer notre beau pays... Chaque Sénégalais ne pense qu’à lui-même et à ses avantages propres, ne se souciant guère du bien-être des autres et de leurs éventuelles difficultés. En vérité, c’est le cœur et l’esprit des gens du pays qui ont besoin d’être balayés, récurés à fond pour enlever négativité et méchanceté, je-m’en-foutisme et laxisme, égoïsme et à-plat-ventrisme, fatalisme et cynisme…
Excellences, investir dans le ramassage des ordures par des esprits pollués d’ordures, c’est investir dans un éternel recommencement ; c’est nettoyer à répétition une plaie qui suinte sans arrêt. Or investir dans l’éducation, c’est investir à régler durablement les sempiternels maux du Sénégal. C’est attaquer à la racine le mal du pays, c’est dégoupiller le subconscient des Sénégalais afin que prenne feu, s’enflamme et s’évapore tout ce qui est ordure ou ordurier dans la mentalité profonde des gens du pays.
Excellences, les économies que l’État fait en sevrant l’éducation ne sont pas des économies : ce sont des coups de poignard sur l’avenir de notre jeunesse. Les investissements qui se font au détriment du secteur éducatif ne sont rien d’autre qu’une négation de la place et de l’importance du Savoir dans le paysage sénégalais.
Excellences, le Sénégal a reçu des pluies de milliards ces dernières décennies. Qu’est-ce que cela a véritablement comblé? Les Sénégalais sont-ils plus riches ou plus heureux? Chose certaine, notre endettement a aujourd’hui la taille de l’océan, et les difficultés cernent de partout notre îlot de misère.
Excellences, puisque vous venez à peine d’arriver au pouvoir, qu’il nous soit permis de vous dresser de façon caricaturale le portrait de notre système éducatif qui, toute proportion gardée, ressemble à un animal qui a une tête d’une souris, un ventre d’une baleine bleue et des pattes de mouches. Notre système éducatif est lamentablement difforme et déséquilibré. Environ 80% du budget de l’éducation reste dédié à la masse salariale, et 15% du même budget est alloué au fonctionnement de la machine éducative. Sortons alors la calculette pour savoir ce qui reste comme ultime force à l’animal difforme pour tenir sur ses pattes et avancer avec assurance!
Au demeurant, une éducation des adultes structurée n’est ni dans le portrait ni dans les plans de notre ministère de l’éducation. Le taux d’analphabétisme de ce pays est effarant. Et nous prétendons rêver de développement! Sacré pays.
Bref, que ceux qui s’étonnent des maux et des tares de notre système éducatif arrêtent de l’être : en réalité, c’est sa performance seule qui devrait nous étonner tous. Les abris provisoires des écoles sénégalaises sont encore là pour 50 ans. L’insatisfaction des enseignants sera toujours grandissante et la déscolarisation plus massive que jamais. Les routes du désert et les pirogues subrepticement placées la nuit au bord de l’Océan seront sans cesse prises d’assaut. Voilà notre prometteur avenir, à moins de changer de perspective et de vision sur les priorités, en comprenant que ce n’est pas l’Économie ou les Finances qui sont le socle du développement d’un pays, mais plus plutôt l’Éducation pour tous.
Excellences, j’ai parlé.
À mon nom propre et au nom de tous les éducateurs du Sénégal, j’ai parlé!
Mamadou Bamba TALL, Spécialiste en planification et gestion de l'éducation.
Consultant international en Gestion de l'éducation. Bambatall@yahoo.fr Cell: 514-604-2263
Monsieur le Premier Ministre Ousmane Sonko,
Ô vous, espoirs incarnés de toute une génération, et de tout un peuple, à qui la Providence a offert le privilège et la charge de conduire les destinées de notre pays, à vous je m’adresse très solennellement. Excellences, c’est un modeste éducateur comme il en existe des milliers au Sénégal qui s’adresse à vous. Quand bien même ma voix risquerait de n’avoir aucune portée du fait de mon statut et de ma position de négligé sur l’étendue du territoire national… Monsieur le Président de la République, si vous pensez que les remèdes du Sénégal sont entre les mains des économistes, probablement vous vous trompez. Si vous pensez que les soins de premier ordre dont notre pays a besoin ce sont des finances publiques saines, vous vous trompez encore plus que jamais. Si vous pensez que l’agrobusiness qui est en vogue et avec lequel on fait grand bruit dans ce pays règlera définitivement nos soucis, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.
Monsieur le Président, il est de bon ton et de nobles intentions que d’encourager tous ceux qui fournissent des efforts pour tirer ce cheval rétif que représente notre Sénégal, lequel avance difficilement dans le droit chemin. Mais ce cheval récalcitrant risque de mourir à la peine, si vous continuez, comme vos prédécesseurs, à ignorer les cris et les alertes des éducateurs, qui du haut de leur sagesse et de leur connaissance de la nature humaine, voient venir mieux que quiconque les travers qui guettent un pays qui n’est pas sur la bonne voie.
Excellences, les citoyens sénégalais ont besoin de boire et de manger pour pouvoir tenir debout. La jeunesse sénégalaise a besoin de travail pour se prendre en charge elle-même, et se sentir utile et valorisée. Toutefois, ni du pain et du beurre partout, ni du travail pour tous ne pourront changer ce pays durablement et éliminer les habitudes malsaines des Sénégalais qui sont des entraves tangibles et inamovibles à toute possibilité de développement.
Ce dont ce pays a vitalement besoin, c’est de l’éducation : l’ÉDUCATION DU PEUPLE. L’éducation pour tous, car « l’éducation est la composante de base de toute société. C’est le meilleur investissement que peuvent faire les pays pour fonder une société prospère, saine et équitable »1 . Mais hélas, notre pays a choisi d’autres voies d’investissement qui consacrent beaucoup de temps à des guéguerres inutiles, aux mensonges, à la petitesse, au folklore, au désordre social, au népotisme et aux grands bruits qui ne riment à rien, parce que simplement nous nous croyons trop malins.
Excellences, quand allons-nous comprendre enfin que l’éducation est la locomotive sans laquelle, il n’y a aucun mouvement allant dans le sens du progrès qui vaille? L’éducation est l’antidote le plus sérieux de l’incivisme. L’éducation est la clef principale du patriotisme.
L’éducation doit être à la fois le socle et la clef de voute de tout projet de développement.
Excellence Diomaye D Faye,
Excellence Ousmane Sonko,
Dans un passé récent, vous aviez invité la jeunesse du Sénégal à prendre d’assaut les rues dans tous les coins du pays pour les nettoyer. Quelle belle, mais vaine initiative!
Excellences, retournez partout où les jeunes ont fait le ménage. Vous allez être étonnés au point de penser alors qu’ils ne sont jamais passés en ces lieux pour les nettoyer. Qu’ils nettoient mille fois, et mille fois les déchets reviendront plus nombreux que jamais. Nettoyer n’est pas la solution durable; c’est éduquer qui est le clou final et pérenne.
Pour combattre l’insalubrité et l’indiscipline dans ce pays, la recette n’est pas dans un éternel recommencement. Il n’est pas nécessaire d’acheter des milliers de camions à ordures, des pelles et des râteaux et de mobiliser des milliers de jeunes gens volontaires pour des besognes qu’il faut toujours recommencer. Tout cet argent pourrait mieux servir ailleurs et de manières beaucoup plus utiles en éducation. En effet, pour du changement durable, il faut commencer par nettoyer le cerveau des Sénégalais avec la serviette de l’éducation. C’est dans l’esprit de nos citoyens que se trouvent les nids de tous les hideux problèmes de notre pays. Du matin au soir, chaque Sénégalais cherche à montrer à l’autre qu’il est plus malin que lui. Sur les routes du pays, la priorité et le bon sens n’y roulent point : chaque chauffard se croit plus pressé et plus rusé que les autres. Tout le monde est persuadé de mériter plus que ce qu’il gagne et pense normal de voler sans vergogne son prochain. Les gendarmes et les policiers dépouillent au quotidien les conducteurs de véhicules qui, à leur tour, se rabattent sur leurs clients en vue de récupérer leur manque à gagner. Et les clients, qui médecins, qui boutiquiers, qui préposés à l’état civil, et bien d’autres encore, attendent de pied ferme, quelque part, gendarmes, policiers, transporteurs, et autres spoliateurs pour leur soutirer de l’argent quand viennent leurs tours d’accueillir et de servir les citoyens. Tout compte fait, voici pourquoi tout coûte cher au Sénégal. Voilà pourquoi tout est compliqué. Tout est enfer dans notre pays.
Le Sénégal est pris dans un engrenage où chacun cherche à enfariner l’autre pour s’en sortir. Le cercle vicieux de la malignité à grande échelle finira à coup sûr par tuer notre beau pays... Chaque Sénégalais ne pense qu’à lui-même et à ses avantages propres, ne se souciant guère du bien-être des autres et de leurs éventuelles difficultés. En vérité, c’est le cœur et l’esprit des gens du pays qui ont besoin d’être balayés, récurés à fond pour enlever négativité et méchanceté, je-m’en-foutisme et laxisme, égoïsme et à-plat-ventrisme, fatalisme et cynisme…
Excellences, investir dans le ramassage des ordures par des esprits pollués d’ordures, c’est investir dans un éternel recommencement ; c’est nettoyer à répétition une plaie qui suinte sans arrêt. Or investir dans l’éducation, c’est investir à régler durablement les sempiternels maux du Sénégal. C’est attaquer à la racine le mal du pays, c’est dégoupiller le subconscient des Sénégalais afin que prenne feu, s’enflamme et s’évapore tout ce qui est ordure ou ordurier dans la mentalité profonde des gens du pays.
Excellences, les économies que l’État fait en sevrant l’éducation ne sont pas des économies : ce sont des coups de poignard sur l’avenir de notre jeunesse. Les investissements qui se font au détriment du secteur éducatif ne sont rien d’autre qu’une négation de la place et de l’importance du Savoir dans le paysage sénégalais.
Excellences, le Sénégal a reçu des pluies de milliards ces dernières décennies. Qu’est-ce que cela a véritablement comblé? Les Sénégalais sont-ils plus riches ou plus heureux? Chose certaine, notre endettement a aujourd’hui la taille de l’océan, et les difficultés cernent de partout notre îlot de misère.
Excellences, puisque vous venez à peine d’arriver au pouvoir, qu’il nous soit permis de vous dresser de façon caricaturale le portrait de notre système éducatif qui, toute proportion gardée, ressemble à un animal qui a une tête d’une souris, un ventre d’une baleine bleue et des pattes de mouches. Notre système éducatif est lamentablement difforme et déséquilibré. Environ 80% du budget de l’éducation reste dédié à la masse salariale, et 15% du même budget est alloué au fonctionnement de la machine éducative. Sortons alors la calculette pour savoir ce qui reste comme ultime force à l’animal difforme pour tenir sur ses pattes et avancer avec assurance!
Au demeurant, une éducation des adultes structurée n’est ni dans le portrait ni dans les plans de notre ministère de l’éducation. Le taux d’analphabétisme de ce pays est effarant. Et nous prétendons rêver de développement! Sacré pays.
Bref, que ceux qui s’étonnent des maux et des tares de notre système éducatif arrêtent de l’être : en réalité, c’est sa performance seule qui devrait nous étonner tous. Les abris provisoires des écoles sénégalaises sont encore là pour 50 ans. L’insatisfaction des enseignants sera toujours grandissante et la déscolarisation plus massive que jamais. Les routes du désert et les pirogues subrepticement placées la nuit au bord de l’Océan seront sans cesse prises d’assaut. Voilà notre prometteur avenir, à moins de changer de perspective et de vision sur les priorités, en comprenant que ce n’est pas l’Économie ou les Finances qui sont le socle du développement d’un pays, mais plus plutôt l’Éducation pour tous.
Excellences, j’ai parlé.
À mon nom propre et au nom de tous les éducateurs du Sénégal, j’ai parlé!
Mamadou Bamba TALL, Spécialiste en planification et gestion de l'éducation.
Consultant international en Gestion de l'éducation. Bambatall@yahoo.fr Cell: 514-604-2263
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