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Nouvelle-Calédonie: Emmanuel Macron se dit prêt au référendum sur la réforme contestée du corps électoral

Dans un entretien accordé au quotidien français Le Parisien dans l'avion au retour de Nouméa, le président Emmanuel Macron se dit prêt à soumettre au référendum national la réforme électorale qui a mis le feu aux poudres dans l’archipel du Pacifique Sud.



« Je peux aller à tout moment au référendum », a fait valoir Emmanuel Macron au cours d'un entretien au quotidien français Le Parisien dans l'avion qui le ramenait de Nouvelle-Calédonie. L'archipel est secoué par des émeutes depuis le 13 mai. En cause : une réforme qui prévoit l'élargissement du corps électoral local pour les scrutins provinciaux et qui, selon les partisans de l'indépendance, risque de minorer le peuple autochtone kanak, qui représente plus de 41% de la population.
 
Lors de cet entretien, le chef de l’État a toutefois rappelé sa volonté de voir les élus calédoniens s'entendre sur « un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté au Parlement ». Il a pour cela donné jusqu'à la fin juin aux deux camps, aidés par une mission de médiation de trois hauts fonctionnaires, avant d’effectuer un point d’étape.
 
Jeudi, à l'occasion d'une visite éclair à Nouméa, Emmanuel Macron s'est engagé à ce que la réforme « ne passe pas en force ». S'il poursuit son parcours parlementaire, le texte devra être adopté par l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès pour être validé. Mais « il n’y a pas que le Congrès », rappelle le président dans les colonnes du Parisien. « Je peux aller à tout moment au référendum, puisqu’il y a un vote conforme des deux assemblées. »
 
« J'assume un geste d'apaisement mais je ne prendrai jamais la décision de report ou de suspension sous la pression de la violence »
 J'assume un geste d'apaisement et d'ouverture mais je ne prendrai jamais la décision de report ou de suspension sous la pression de la violence », a réaffirmé Emmanuel Macron au journal le Parisien. « Le dégel [électoral] fait partie des mesures transitoires prévues par les accords passés. Cette avancée, elle est juste », maintient-il. Le président s’estime par ailleurs « fasciné », toujours dans les colonnes du Parisien, « de voir certaines forces politiques, à gauche, trouver des discours odieux quand ils sont prononcés dans l’Hexagone mais les légitimer quand ils viennent de Nouméa ! Si on disait à Paris : On va limiter le corps électoral, sinon on va être remplacés… Ça ne semblerait pas bizarre ? J’assume totalement » martèle-t-il.
 
De leur côté, les indépendantistes réclament toujours le retrait de la réforme, après les pires violences qu'ait connues l'archipel depuis les années 1980. Des affrontements entre partisans et opposants à l'indépendance avaient alors fait près de 80 morts et craindre la plongée de la Nouvelle-Calédonie dans la guerre civile.
 
Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), principale composante indépendantiste, a admis samedi qu'« aujourd'hui, l'objectif principal du mouvement indépendantiste est d'apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour notre pays ».
 
L'état d'urgence reste en vigueur en Nouvelle-Calédonie où la tension reste palpable. Certains quartiers du Grand Nouméa échappent toujours au contrôle des forces de l'ordre malgré la volonté de « rétablir l'ordre » d'Emmanuel Macron. La fermeture aux vols commerciaux de l'aéroport international de Nouméa, en vigueur depuis le 14 mai, est prolongée jusqu'au dimanche 2 juin. Sept personnes ont perdu la vie depuis le début de la crise dans l’archipel.

RFI

Dimanche 26 Mai 2024 - 12:13


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