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Pourquoi la saisie des avoir russes gelés en Occident tarde à se réaliser

La saisie des avoirs russes gelés sur des comptes occidentaux depuis le début de la guerre en Ukraine continue à diviser le G7. Les Américains ont du mal à lever les réticences des Européens. Le sujet sera discuté lors de la réunion du G7 Finances qui se tient ce mercredi à São Paulo au Brésil.



Saisir du jour au lendemain 260 milliards d’euros et les remettre à l’Ukraine, c’est tentant. Surtout au moment où les Occidentaux peinent à maintenir le niveau de l'aide nécessaire à l'Ukraine pour résister à l'offensive russe. Une telle opération s'est déjà faite, mais pas sur un montant aussi important et pas non plus au détriment d'un belligérant aussi belliqueux. Les Européens ont la main sur les deux tiers des avoirs gelés de la banque centrale russe, ils estiment par conséquent être plus exposés aux éventuelles ripostes de cette saisie record. Comme une avalanche de poursuite judiciaire et des mesures de rétorsion financière de nature à fragiliser l'euro.
 
Les craintes des Européens à relativiser ?
À en croire Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, qui a réaffirmé hier, mardi 27 février, que la saisie était la meilleure option possible, l’opération est sans risque pour le dollar comme pour les autres devises occidentales. Les banques centrales des pays émergents, qu’elles soient chinoises ou autres, n’ont pas vraiment d’alternatives pour diversifier leurs réserves, fait-elle remarquer. Les monnaies convertibles les plus échangées et donc les plus recherchées sur le marché des changes ne sont pas encore le renminbi (nom officiel de la monnaie chinoise NDLR) et encore moins le rouble, mais bien le dollar, la livre sterling, le franc suisse, le yen et l’euro. L’histoire récente conforte l'approche de la secrétaire au Trésor. La saisie des avoirs russes n'a pas engendré de retraits paniques et massifs de la part des banques centrales des pays émergents.
 
La menace sur les sociétés étrangères encore présentes en Russie
La Russie menace également de s’en prendre aux avoirs des sociétés occidentales encore présentes sur son territoire. Là aussi le pouvoir de nuisance parait faible puisque le mal est déjà fait. Les sociétés étrangères sont de fait empêchées de rapatrier leurs avoirs. Sur le plan économique, les retombées redoutées par les Européens sont exagérées, estime l'analyste Alexander Kolyandr dans une tribune publiée par la fondation américaine Carnegie pour la paix internationale. Les Européens ont fait un premier geste en décidant de remettre à l'Ukraine les intérêts produits par ces avoirs. Ils ont besoin de gage supplémentaire pour aller au-delà. Si leur monnaie venait à chuter du fait de cette saisie, c’est le coût de la dette qui s’envole, un fardeau supplémentaire pour la région déjà très affaiblie par la guerre à ses portes.
 
Pour sortir de l'impasse, ces avoirs pourraient non pas être saisis, mais utilisés comme garantie à un emprunt émis par Kiev d’un montant équivalent pour financer sa reconstruction, proposent un collectif d'experts juridiques. L’administration américaine veut aboutir à une solution avant l’élection présidentielle de novembre qui pourrait compromettre ce scénario si Donald Trump venait à l'emporter. L'objectif est donc de trouver à un consensus au sommet du G7 prévu en Italie au mois de juin.

RFI

Mercredi 28 Février 2024 - 11:37


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