Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Procès Sonko-Mame Mbaye Niang: une audience tendue qui a débouché sur une condamnation "mesurée"

Le sort d’Ousmane Sonko a été scellé ce jeudi 30 mars après trois renvois consécutifs, le procès pour « diffamation », « injures » et « faux et usage de faux ». Il a été déclaré coupable et condamné par le juge de la chambre Correctionnelle Mamadou Yakham Keita à une peine de 2 mois de prison avec sursis et a payé une somme s’élevant à 200 millions en guise de dommages et intérêts au ministre Mbaye Mbaye Niang.



Fin de l'audience en première instance opposant le leader de Pastef Ousmane Sonko et l’actuel ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Ce dernier avait saisi la justice d’une plainte pour « diffamation et injures », contre l’opposant. La première audience a été convoquée le 2 février 2023. Elle a été renvoyée au 16 février, ensuite au 16 mars, puis "spécialement" à ce jeudi 30 mars devant la Chambre correctionnelle de Dakar. Le juge Pape Mohamed Diop qui a présidé les trois audiences précédentes a été dessaisi du dossier et remplacé par Mamadou Yakham Keita.

Le leader du Pastef a affirmé après plusieurs sorties détenir un rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) qui établirait la preuve d’un détournement, par le ministre, de 29 milliards de FCFA du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). La tenue de ce procès a été émaillée d'incidents et de heurts entre les forces de l’ordre et militants du parti Pastef sur tout le territoire national. Ceux-ci sont sortis dans les rues, brûlant des pneus pour dire protester contre « l’injustice », dirigée contre leur leader Ousmane Sonko. Des morts ont été aussi notés à Dakar et Bignona a l’issu ces émeutes. 

L’audience d'aujourd'hui s’est déroulée sans la présence du prévenu Ousmane Sonko qui est resté chez lui. Plus d’une quinzaine d’avocats ont été constitués afin de plaider pour lui. Toutefois, au environ de 10 H, ses avocats ont quitté la salle accompagnés des députés de la coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi ( YAW). Ils ont boudé l’audience après que le juge ait refusé de leur accorder une suspension de 30 minutes pour se concerter. Ce, suite au rapatriement de leur confrère Juan Branco provenant de France et de la suspension de Me Ousseynou Fall. Ce dernier qui était présent lors du procès a qualifié les événements au tribunal de « mascarade » et de « décision venant d’en haut ».

Après le boycott des conseils de Sonko, les avocats de Mame Mbaye Niang ont commencé les plaidoiries. Au total, ils étaient sept (7) à défendre l’actuel ministre du Tourisme. Venu de France, Me Pierre Olivier Sur, qui s’est constitué avocat la partie civile a réclamé que le « législateur sanctionne la diffamation et la sanction doit être lourde pour que plus jamais cela ne se reproduise. Les mots sont des pistolets chargés et votre rôle monsieur le juge, c’est d’être notre rempart et notre protecteur. Les accusations disant que Mame Mbaye Niang a été épinglé sont fausses. Elles portent atteinte à son honneur. Nous réclamons que vous rendez la justice afin qu’il puisse reprendre le cours de sa vie normalement ».

Lors de sa plaidoirie, Me Baboucar Cissé a révélé que le mis en cause a été entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs. « M. Sonko s’est rendu à la Division des investigations criminelles (DIC) à sa deuxième convocation muni d’un classeur. Il a déclaré qu’il contenait ses preuves, mais qu’il ne les présenterait que devant un juge. Quand les enquêteurs ont insisté, il a souligné qu’il montrera les documents si Mame Mbaye Niang persiste dans sa plainte », a indiqué Me Cissé qui a réclamé que la somme de 29 milliards leur soit versée en guise de dommages et intérêts.

Le procureur Abdou Karim Diop, de son côté a requis la condamnation d’Ousmane Sonko à une peine de 2 ans dont 1 an ferme pour les faits de « diffamation et usage de faux », ainsi qu’à 3 mois ferme pour « injures », accompagné d’un mandat d’arrêt immédiat. « Ousmane Sonko doit être arrêté tout de suite. Il ne se passe une journée sans qu’il n’insulte les gens et force restera à la loi. Plus rien ne lui sera pardonné désormais », a indiqué le parquet qui a demandé à ce que l’affaire soit vidé sur le champ.

Finalement, le juge n’a pas suivi le réquisitoire de Abdou Karim Diop. Il a déclaré Ousmane Sonko coupable de « diffamation » et l’a condamné à une peine de 2 mois de prison avec sursis, le mis en cause doit payer aussi la somme de 200 millions au plaignant Mame Mbaye Niang. Le juge a relaxé l'opposant sénégalais des délits de Faux et Injures.

Une condamnation très mesurée qui ne devrait pas priver Ousmane Sonko de ses droits civiques.


Jeudi 30 Mars 2023 - 14:10


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter