RFI : Vous avez été proche de Lumumba, avant même l'indépendance. Ici à Kisangani, vous avez même été chef de section de son parti, le MNC. Racontez-nous votre première rencontre avec ce héros de l'indépendance congolaise.
Léon Nkanga : C’était un accident. J’ai suivi la conférence panafricaine qui s'est tenue au Ghana, à Accra. Lumumba était l'un de ceux qui ont participé à cette réunion et j'ai été curieux de l'entendre et le voir moi-même. Il fera d’ailleurs la restitution de cette conférence panafricaine.
Il a tenu des meetings à Kisangani aussi. Je travaillais dans une banque. Lorsque j’ai demandé à mon chef de m'autoriser d'aller écouter Lumumba dans son meeting, il a refusé catégoriquement. Il m'a même proféré des menaces : si je m'y rendais, je risquais d’être révoqué. J’ai fait la sourde oreille.
À l’hôtel où s’est tenu le premier meeting de Lumumba, celui-ci a fait comprendre à l'assistance pourquoi on devait demander l'indépendance, qu'est-ce qu’était « l'indépendance ».
C'est là que nous avons compris que l'indépendance, c’était le changement, être libre parce que nous étions dans une colonie belge. Et lorsqu’il est arrivé à la délégation de la Chefferie Wagenia, il a été surpris de voir que, parmi les autochtones de la ville de Kisangani, il y avait seulement deux personnes. Ils n’étaient pas nombreux. Et il me posa la question : « Est-ce que vous autres, les Wagenia, vous ne voulez pas de l'indépendance ? » Je lui ai sèchement répondu qu'il y avait beaucoup de gens qui ne comprenaient pas ce qu’était l'indépendance. Il nous remettra une carte de visite pour que nous puissions aller le voir.
Et le samedi, nous nous sommes rendus [chez lui], mais c'était difficile d’y avoir accès. Lorsque je me suis approché de la porte, celui qui était là ne voulait pas que je puisse même lui présenter la carte de visite. J'étais un peu trop jeune et je lui ai asséné un coup de poing au nez. À ce moment-là, à l’intérieur, [ils ont compris] que les gens se battaient. C'est moi qui ai provoqué cet incident et c'est à cause de cet incident que nous avons été reçus.
Patrice Emery Lumumba était entouré de secrétaires, Mr Salumu Bernard, mais aussi par le gouverneur Jean-Pierre Finant. À ce moment-là, il a commencé à nous expliquer ce qu’était l’indépendance.
Léon Nkanga : C’était un accident. J’ai suivi la conférence panafricaine qui s'est tenue au Ghana, à Accra. Lumumba était l'un de ceux qui ont participé à cette réunion et j'ai été curieux de l'entendre et le voir moi-même. Il fera d’ailleurs la restitution de cette conférence panafricaine.
Il a tenu des meetings à Kisangani aussi. Je travaillais dans une banque. Lorsque j’ai demandé à mon chef de m'autoriser d'aller écouter Lumumba dans son meeting, il a refusé catégoriquement. Il m'a même proféré des menaces : si je m'y rendais, je risquais d’être révoqué. J’ai fait la sourde oreille.
À l’hôtel où s’est tenu le premier meeting de Lumumba, celui-ci a fait comprendre à l'assistance pourquoi on devait demander l'indépendance, qu'est-ce qu’était « l'indépendance ».
C'est là que nous avons compris que l'indépendance, c’était le changement, être libre parce que nous étions dans une colonie belge. Et lorsqu’il est arrivé à la délégation de la Chefferie Wagenia, il a été surpris de voir que, parmi les autochtones de la ville de Kisangani, il y avait seulement deux personnes. Ils n’étaient pas nombreux. Et il me posa la question : « Est-ce que vous autres, les Wagenia, vous ne voulez pas de l'indépendance ? » Je lui ai sèchement répondu qu'il y avait beaucoup de gens qui ne comprenaient pas ce qu’était l'indépendance. Il nous remettra une carte de visite pour que nous puissions aller le voir.
Et le samedi, nous nous sommes rendus [chez lui], mais c'était difficile d’y avoir accès. Lorsque je me suis approché de la porte, celui qui était là ne voulait pas que je puisse même lui présenter la carte de visite. J'étais un peu trop jeune et je lui ai asséné un coup de poing au nez. À ce moment-là, à l’intérieur, [ils ont compris] que les gens se battaient. C'est moi qui ai provoqué cet incident et c'est à cause de cet incident que nous avons été reçus.
Patrice Emery Lumumba était entouré de secrétaires, Mr Salumu Bernard, mais aussi par le gouverneur Jean-Pierre Finant. À ce moment-là, il a commencé à nous expliquer ce qu’était l’indépendance.
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