Pour les juges, Thomas Lubanga, 53 ans, est bel et bien coupable d'avoir enrôlé des enfants-soldats lorsqu'il dirigeait les rebelles de l’Union des patriotes congolais (UPC) en Ituri, dans le nord-est de la RDC. Ces enfants-soldats étaient enrôlés dans la branche armée de l'organisation, le Front patriotique pour la libération du Congo. Ils ont été soumis à un entraînement où on leur apprenait à tuer et à violer.
Ils ont également été forcés de participer à des combats, en particulier contre une autre faction rebelle. Ces combats ont pris place lors de la deuxième guerre du Congo qui a opposé, pour l'essentiel, le gouvernement de l'ancien président congolais Laurent-Désiré Kabila et les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), basé dans l'est du pays.
La chambre d'appel de la Cour pénale internationale a donc maintenu la condamnation de Thomas Lubanga pour crimes de guerre et confirmé la sentence de 14 ans de prison. Il lui en reste six à purger puisqu'il est emprisonné depuis huit ans au centre de détention des Nations unies, à Schéveningue dans les faubourgs de La Haye. Il y restera jusqu'à ce qu'un autre pays accepte de l'accueillir pour purger le restant de sa peine.
Cependant, comme cela arrive dans les instances de la justice pénale internationale, la décision de la chambre d'appel a été prise non à l'unanimité, mais à la majorité, car la juge Ekatérina Trendafilova rejette les conclusions de ses quatre collègues. « J'estime que les preuves dans cette affaire n'étaient pas suffisantes pour établir que plusieurs enfants au moins dans les rangs de l'UPC FPLC avaient moins de 15 ans », a-t-elle déclaré.
Un homme calme qui aimait être entouré de ses jeunes recrues
Pour les victimes en République démocratique du Congo, voir le chef de milice condamné est un soulagement. Mais la frustration n’est pas loin. Pour beaucoup, la condamnation n’est pas assez sévère pour être dissuasive.
D’anciens enfants soldats décrivent le chef rebelle comme un homme calme qui contrôlait tout et aimait être entouré de ses jeunes recrues. L’un de ses ex-gardes du corps raconte comment il devait tous les jours faire un rapport à Thomas Lubanga sur le nombre d’enfants qui avaient déserté le mouvement ou ce qu’ils disaient.
Mais le travail de la justice internationale dans l’est de la RDC est largement inachevé.
Thomas Lubanga est le seul à avoir été reconnu coupable de crimes commis à plusieurs. Ses complices, eux, n'ont pas encore été jugés. Bosco Ntaganda, par exemple, attend désormais son jugement à La Haye depuis mars 2013.
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