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Sénégal : quelle solution pour une meilleure gestion du système sanitaire



Sénégal : quelle solution pour une meilleure gestion du système sanitaire
Ces dernières années, le système sanitaire au Sénégal est maillé par des incidents a n’en point finir jusqu’à couter la vie à des patients surtout des enfants. En avril 2021, quatre (4) bébés avaient déjà péri dans un incendie à l’hôpital de Linguère. Un an après, Astou Sokhna est morte après avoir vainement attendu dans de très grandes souffrances une césarienne à l’hôpital de Louga. Et mercredi soir, c’est le summum. Onze (11) bébés sont morts calcinés dans un incendie à l’hôpital néonatal de Tivaouane.
 
Ces évènements tragiques ont ravivé le débat sur le système sanitaire au Sénégal longtemps jugé catastrophique. Indigné par ces incidents comme tous les Sénégalais, l’expert en management Mactar Dabo et Secrétaire général du Syndicat national des cadres et employés et l’administration publique, estime que la nomination de médecins aux postes d’administratifs et de directeurs d’hôpitaux, en est la cause. Contacté par PressAfrik, il a proposé des solutions pour une meilleure gestion des hôpitaux.
 
« Le Sénégal présente un ratio d’1 médecin pour 10 000 habitants, avec un total de 1 618 médecins répertoriés au Sénégal selon les statistiques de 2020, correspond à 10 médecins pour 100 000 habitants. Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que moins de 2,3 médecins pour 1 000 personnes ne permettent pas de couvrir les besoins primaires en termes de soins de santé d'une population donnée », a d’emblée expliqué M. Dabo.
 
Ce faisant, l’expert en management, trouve donc notre système de santé « traverse un déficit criard de médecins pour soigner nos populations ». Et cette situation, selon lui, est « dramatique et préjudiciable pour notre système. Et si nous analysons selon la règle de Pareto l’on pourrait dire que 80 % des structures médicales sont constituées d’un personnel non médical. Une situation qu’il faut vite corriger pour sauver notre système de santé », conseille-t-il.
 
Partant du fait que la nomination de médecins aux postes d’administratifs et de directeurs d’hôpitaux, soit la faiblesse du système de santé, Mactar Dabo a proposé quelques solutions. D’abord, il propose le rappel des médecins à revenir occuper les postes de soins, tout en invitant le gouvernement à mieux les traiter sur le plan salariale afin qu’ils s’occupent de mieux soigner nos populations.
 
« Aujourd’hui plusieurs hôpitaux et Établissements publics non hospitaliers sont dirigés par des directeurs médecins de profession alors que l’hôpital est une entreprise. Vous croyez que aller faire un master en gestion hospitalière ferait d’un médecin un véritable manager. C’est vraiment manquer de respect à tous les managers du monde », pense-t-il.
 
Aujourd’hui, poursuit-il, « plusieurs poste administratif à savoir directeur, chef service administratif et financier et même des postes de contrôleur de gestion sont gérés par des Médecins. Et au ministère presque tous les postes de directeurs nationaux sont gérés par les médecins. « Tout ce que l’on sait s’annonce bien et, les mots pour le dire arrivent aisément ».
 
C’est à cause de toutes ces analyses que ce manager réaffirme que la Nomination de médecins aux postes d’administratifs et de directeurs d’hôpitaux, est la faiblesse du système de santé. Il s’est dit « persuadé que les moyens et les équipements qui sont mis dans notre système seraient mieux performants avec la nomination de véritable managers, car le Sénégal est en train de devenir un hub médical incontournable pour la sous-région africaine ».
 
A l’en croire, les ressources humaines ne manque pas, car « le Sénégal dispose suffisamment d’experts en management et de managers capables de rendre fier notre système de santé. « Le système de santé du Sénégal est victime de directeurs nationaux, de médecins chefs de région et de médecins chef de districts inamovibles font pour certains 5 ans jusqu’à 15 ans et plus dans leur poste sans affectation.
Cette situation favorise là l’oisiveté et pousse les intéressés à atteindre le seuil de la saturation et de l’incompétence », a-t-il conclu.
 

Salif SAKHANOKHO

Jeudi 26 Mai 2022 - 18:36


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