Après le suicide de Matar Diagne et la tentative de suicide d'une autre étudiante, l'UFR Crac (Civilisations, Religions, Arts et Communication) a organisé, jeudi, une séance inédite de thérapie collective. Présidée par le Dr Ibrahima Giroux, professeur en psychologie cognitive, cette rencontre a offert aux étudiants un espace d'expression pour mettre des mots sur leur mal-être.
D’après L’Observateur, cette initiative du Réseau santé mentale visait à aider les étudiants de l’UGB à extérioriser leurs peines et à évacuer le choc provoqué par ces drames. Depuis le décès tragique de Matar Diagne, le professeur Giroux ne cesse de recevoir des étudiants affectés. « Je reste assis jusqu'à 2h du matin pour écouter ceux qui ont été en contact avec le défunt ou qui sont profondément touchés par la situation », a-t-il confié.
Le traumatisme est tel qu’il a fallu organiser cette thérapie de groupe pour répondre aux besoins les plus urgents et encourager la libération de la parole. De nombreux étudiants ont profité de cette occasion pour partager leurs douleurs. Maïmouna Baldé a évoqué son combat contre le manque d'écoute et de compréhension à l’université. Issaga Sy, étudiant en Master, a longuement souffert de la pression familiale avant de la transformer en une source de motivation.
D’autres témoignages poignants ont marqué la séance. Un étudiant, sous anonymat, a confié son mal-être face aux jugements constants sur son physique et sa personnalité, qui l’ont conduit à perdre toute confiance en lui. Astou Faye, étudiante en Licence, a révélé avoir subi du harcèlement moral.
"Le mal-être est profond à l’université"
Le professeur Giroux a tenu à rappeler aux étudiants que la réussite académique ne doit jamais se faire au détriment du bien-être.
Depuis la mort de Matar Diagne, nous avons reçu plus d'une centaine d'étudiants. Il s'avère que le mal-être est très profond à l'Université. Parfois, les étudiants ont du mal à partager leur vécu. Certains ont peur de parler parce que cela peut se retrouver sur la place publique. On s'est rendu compte qu'il n'y a pas suffisamment d'écoutes, a-t-il dit.
Cette problématique, récurrente dans l’enseignement supérieur, a été maintes fois dénoncée par le clinicien Serigne Mor Mbaye, qui plaide depuis plus de 20 ans pour la mise en place de bureaux d’écoute universitaire. Selon lui, l’absence de soutien psychologique favorise une souffrance chronique pouvant devenir toxique et entraîner des conséquences dramatiques sur la santé mentale des étudiants.
Le professeur Giroux a également souligné la difficulté de diagnostiquer la détresse psychologique en raison d’une culture de la santé mentale encore trop peu développée.
«Cela n'est pas facile à diagnostiquer dans la mesure où nous n'avons pas une culture de santé mentale évoluée. Un des symptômes de la dépression reste les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. C'est la dernière phase de la dépression. Il faut savoir qu'il y en a à l'Université », a-t-il expliqué.
Face à l’urgence de la situation, le Réseau santé mentale a annoncé la mise en place de séances hebdomadaires de thérapie collective pour continuer à accompagner les étudiants et prévenir de nouvelles tragédies.
D’après L’Observateur, cette initiative du Réseau santé mentale visait à aider les étudiants de l’UGB à extérioriser leurs peines et à évacuer le choc provoqué par ces drames. Depuis le décès tragique de Matar Diagne, le professeur Giroux ne cesse de recevoir des étudiants affectés. « Je reste assis jusqu'à 2h du matin pour écouter ceux qui ont été en contact avec le défunt ou qui sont profondément touchés par la situation », a-t-il confié.
Le traumatisme est tel qu’il a fallu organiser cette thérapie de groupe pour répondre aux besoins les plus urgents et encourager la libération de la parole. De nombreux étudiants ont profité de cette occasion pour partager leurs douleurs. Maïmouna Baldé a évoqué son combat contre le manque d'écoute et de compréhension à l’université. Issaga Sy, étudiant en Master, a longuement souffert de la pression familiale avant de la transformer en une source de motivation.
D’autres témoignages poignants ont marqué la séance. Un étudiant, sous anonymat, a confié son mal-être face aux jugements constants sur son physique et sa personnalité, qui l’ont conduit à perdre toute confiance en lui. Astou Faye, étudiante en Licence, a révélé avoir subi du harcèlement moral.
"Le mal-être est profond à l’université"
Le professeur Giroux a tenu à rappeler aux étudiants que la réussite académique ne doit jamais se faire au détriment du bien-être.
Depuis la mort de Matar Diagne, nous avons reçu plus d'une centaine d'étudiants. Il s'avère que le mal-être est très profond à l'Université. Parfois, les étudiants ont du mal à partager leur vécu. Certains ont peur de parler parce que cela peut se retrouver sur la place publique. On s'est rendu compte qu'il n'y a pas suffisamment d'écoutes, a-t-il dit.
Cette problématique, récurrente dans l’enseignement supérieur, a été maintes fois dénoncée par le clinicien Serigne Mor Mbaye, qui plaide depuis plus de 20 ans pour la mise en place de bureaux d’écoute universitaire. Selon lui, l’absence de soutien psychologique favorise une souffrance chronique pouvant devenir toxique et entraîner des conséquences dramatiques sur la santé mentale des étudiants.
Le professeur Giroux a également souligné la difficulté de diagnostiquer la détresse psychologique en raison d’une culture de la santé mentale encore trop peu développée.
«Cela n'est pas facile à diagnostiquer dans la mesure où nous n'avons pas une culture de santé mentale évoluée. Un des symptômes de la dépression reste les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. C'est la dernière phase de la dépression. Il faut savoir qu'il y en a à l'Université », a-t-il expliqué.
Face à l’urgence de la situation, le Réseau santé mentale a annoncé la mise en place de séances hebdomadaires de thérapie collective pour continuer à accompagner les étudiants et prévenir de nouvelles tragédies.
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