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Ebola: près de 1100 morts, les mesures de protection augmentent

Le dernier bilan du virus Ebola s'élève à 1 069 morts selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sur 1 975 cas au total, soit une létalité de 54%. En deux jours, 56 nouveaux décès ont été signalés. Les pays, directement touchés ou non, multiplient les mesures, à l’image de la Guinée, qui a décrété l'«urgence sanitaire nationale» ce mercredi 13 août.



Des soldats libériens, dans le comté de Bomi, le 11 août dernier, isolent les zones les plus touchées par Ebola.
Des soldats libériens, dans le comté de Bomi, le 11 août dernier, isolent les zones les plus touchées par Ebola.

Malgré l’intensification des mesures, la maladie continue inexorablement de faire des morts. La capitale du Nigeria, Lagos, a ainsi enregistré son troisième décès et la Sierra Leone son dix-neuvième, avec la mort d'un médecin réputé dans le pays, en charge de la lutte contre le virus à Freetown. Selon le dernier bilan de l'OMS, depuis le déclenchement de l'épidémie, sur les 1 975 cas répertoriés de cas d'Ebola confirmés, suspects ou probables, 1 069 personnes sont mortes. 

■ «Urgence sanitaire nationale» décrétée en Guinée

C’est dans les pays directement concernés que les mesures se sont le plus renforcées, pour éviter l’expansion de l’épidémie. La Guinée, d'où est partie la fièvre hémorragique à virus Ebola au début de l'année, a décrété ce mercredi l'« urgence sanitaire nationale ». Celle-ci, déjà appliquée en Sierra Leone et au Liberia, autorise la réquisition des agents de santé, ainsi que les forces de sécurité et de défense.

Les mouvements de personnes en Guinée sont ainsi restreints à partir de ce mercredi 13 août, et soumis aux mesures de contrôle sanitaire, à tous les points de passage terrestres, maritimes, et aéroportuaires. Les personnes faisant partie des « contacts », ayant été en rapport avec des personnes infectées, sont formellement interdites de se déplacer hors de leurs zones de résidence jusqu’à la fin de la période de surveillance. Tout transfert de corps d’une localité à une autre est également prohibé, jusqu’à la fin de l’épidémie. Toute forme d’opposition ou d’incitation à l’opposition à la détection du virus pourra faire l’objet de sanctions.

■ La Guinée-Bissau ferme sa frontière avec la Guinée

Mais ces mesures ne semblent pas rassurer les autorités bissau-guinéennes, qui ont décidé de leur côté de fermer « par mesure de prévention et jusqu'à nouvel ordre » la frontière de plus de 300 km avec la Guinée. Une décision qui n’est pas sans conséquence sur le plan économique. Le marché de Bissau est en effet ravitaillé en denrées alimentaires et produits manufacturés provenant en grande partie de Conakry. Une fermeture trop longue des frontières entre les deux pays entrainerait une perte économique énorme pour l'Etat bissau-guinéen.

■ Les pays frontaliers relèvent le niveau de vigilance

Certains pays proches des pays touchés, comme le Cameroun, sont toujours préservés par la maladie, des mesures de précaution près des frontières ayant été mises en place dès l'apparition du virus en Guinée.

Au Burkina Faso, également cerné par la zone d’expansion du virus, a tout de même maintenu la tenue sur son territoire sommet extraordinaire de l'Union africaine, « Ouaga + 10 », centré sur l'emploi. Selon Amidou Toure, représentant permanent du Burkina Faso auprès de l'Union africaine, toutes les précautions ont été prises, notamment à l’aéroport de Ouagadougou, où ont été installés « des scanners pour vérifier les passagers qui souffrent de fièvre (et) des salles ont été libérées au niveau de l'aéroport, où on peut conduire rapidement les personnes suspectées d'avoir contracté le virus. » Un comité national a en outre été mis en place, avec pour mandat de contrôler tous les produits alimentaires importer de tous les pays au Burkina Faso, et un centre spécialisé a été installé aux abords de la capitale, où seront traitées les personnes véritablement infectées.

En Afrique du Sud, les mesures mises en place ont provoqué une polémique politique, l’opposition estimant ces dernières insuffisantes, et ont demandé la mise en place d’une campagne d’information, après que l'arrivée d'un bateau à Richars Bay ait créé un petit vent de panique dans le pays.

■ En Côte d'Ivoire, les autorités sur le qui-vive aux frontières

Malgré sa proximité avec les pays touchés par l'épidémie de virus Ebola, la Côte d'Ivoire est toujours épargnée par la maladie. Les mesures de précaution près des frontières ont démarré dès l'apparition du virus en Guinée. Dans ces zones de forêts ou de jungle, avec des routes souvent très endommagées, le dispositif de sensibilisation repose avant tout sur les autorités locales.



Ebola: près de 1100 morts, les mesures de protection augmentent

■ Guinée, Sierre Leone et Liberia

Dernière disposition remarquable sur le continent, la Confédération africaine de football s'est opposée à la tenue des rencontres éliminatoires de la CAN 2015 en Guinée, en Sierra Leone et au Liberi, pour rassurer sur le sort des joueurs dans les pays à risque.

■ Veille de pèlerinage

Aux quatre coins du monde les pays se prémunissent au maximum contre l’entrée du virus sur leur territoire. Les monarchies du Golfe se sont concertées ce mercredi à la veille du pèlerinage de la Mecque, pour réfléchir aux mesures à prendre contre le virus. Il s’agit du plus grand rassemblement musulman au monde, où deux millions de fidèles sont attendus, en provenance d'Afrique notamment.

Du côté européen, plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage aux victimes du virus Ebola, à l'occasion des obsèques du premier décédé européen. Il s'agit du prêtre espagnol qui s'est éteint hier à l'âge de 75 ans à Madrid. L'Allemagne a quant à elle demandé à ses citoyens de quitter les pays les plus touchés.


■ Retrouver les «contacts», une priorité pour endiguer l'épidémie

L’Union européenne a apporté 11,9 millions d’euros aux acteurs humanitaires sur le terrain, qui aident à endiguer l’épidémie en Guinée, en Sierra Leone, et au Liberia. Les humanitaires se heurtent à de nombreuses barrières : manque d’infrastructures, enclavement, manque de ressources humaines. C’est le constat dressé par Cyprien Fabre, le chef pour l’Afrique de l’ouest du Bureau de coordination des actions humanitaires de l’Union européenne, basé à Dakar.



Jeudi 14 Août 2014 - 10:57


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