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Per diem, infiltration, niveau des journalistes, formation: les professionnels listent les maux de la presse

La date du 3 mai marque la journée mondiale de la liberté de la presse dans le monde. Au Sénégal, elle est célébrée sous le thème : « Absence de politiques structurantes pour les médias au Sénégal : quelles réponses ? ». A ce sujet, plusieurs questions ont été soulevées : l’infiltration du secteur, la remise de per diem aux journalistes, le niveau du journaliste, leur formation, le code de la presse, entre autres. Des questions auxquelles la Coordination des Associations de la presse (CAP) du Sénégal a essayé d’apporter des réponses.



Per diem, infiltration, niveau des journalistes, formation: les professionnels listent les maux de la presse
Mamoudou Ibra Kane du CAP brandit la carte de presse pour barrer la route aux non journalistes qu’il qualifie de farfelus et qui constituent pour lui, de véritables bandits. « Aujourd’hui, ce problème de l’envahissement de notre profession, nous pouvons le régler en attendant que les pouvoir publics règlent le problème du cadre réglementaire, par exemple, la carte de presse. Aujourd’hui, nous avons l’APPEL, le CDEPS, la CJRS, le CORED, le SYNPICS, pourquoi pas une carte de presse en attendant que l’Etat du Sénégal prenne ses responsabilités. Pourquoi pas une carte de presse signée par le CAP. Je connais des gens qui sont là depuis des années, qui ne sont dans aucun organe de presse, qui vont dans les conférences de presse pour prendre des perdium. Et ce sont eux qui le réclament au nom de l’ensemble de la presse. Et je pense que c’est au moins une des conclusions à laquelle on pourrait aboutir en cette journée de la liberté de la presse», souligne ce dernier. 
 
Bacary Domingo Mané sur la question des per diem, conseille aux journalistes d'y renoncer. « Même si vous allez ramer pour vous rendre sur le terrain, après la conférence, le point de presse prenez votre dictaphone, votre caméra, etc. et rejoignez la rédaction », dit-il tout en demandant aux patrons de presse de mettre les reporters dans les meilleures conditions.

Pour le président du CORED, «il faut évoquer le code de la presse qui a été rédigé et qui n’a pas été jusque-là voté par les députés or dans ce code, il y a la plupart des réponses aux questions qui se posent dans le milieu". "Dans ce code, on a réglé la question du statut du journaliste, qui devient journalistes, qui ne l'est pas. Cela est la porte ouverte à toutes ces dérives que nous connaissons aujourd’hui dans la presse. Il y a beaucoup de dérives parce qu’il y a des gens qui n’ont rien à voir avec cette profession, qui font n’importe quoi", regrette le journaliste. Et de marteler: "Ils nous parlent de dépénalisation, je dis non parce qu’ils n’ont pas pris le temps de lire le contenu parce qu’il n’y a pas que cette disposition…pour permettre à la profession de vivre le fruit de son travail parce que le code règle le problème de la publicité or les organes de presse misent sur la publicité pour payer les salaires… ». 


Abordant les écoles de formation, Bacary Domingo Mané souligne: "Nous avons des filières qui doivent contenir un certain nombre d’enseignements et on ne peut pas prétendre être journalistes sans pour autant les dispenser aux apprenants. Quand on fait le tour des écoles de formation, le contenu des enseignements pose problème". 
 
Le président du CORED insiste aussi sur le comportement des journalistes, leur port vestimentaire. Selon lui, les journalistes doivent s’habiller correctement, avec une tenue descente. L'ancienne Secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics) ne rate pas les jeunes reporters. « Des jeunes filles journalistes qui vont sur le terrain avec une tenue sexy, bien maquillées, avec un bon parfum, dites-vous que vous avez envoyé un premier message à la personne que vous allez rencontrer. Vous lui montrez qu'en dehors de votre travail, vous venez pour charmer », prévient Diatou Cissé Coulibaly. 
 

«Quoi que l’on puisse dire, il y a un manque d’expérience, il y a aussi un problème de fonds, les organes de presse ne paient pas. Ce qui fait que la plupart des journalistes sont exposés à la corruption...Il y a des organes de presse qui exploitent les journalistes. Au niveau de la société également, il faut reconnaître que les gens ne sont pas prêts à porter le combat de la presse, d’autres traitent même les journalistes de menteurs, de fauteurs de troubles. Donc, dès lors que nous ne sommes pas rassurés de notre profession, nous ne sommes pas rassurés par le patronat, la société qui ne comprend pas, je n’épingle pas la société mais le message qui devait être porté à l’endroit de cette société ne l’a pas été, de ce fait, elle ne comprend pas le combat que nous menons », liste Dr Serigne Saliou Samb.
 
Pis, selon ce dernier:  «Parfois, nous n’informons pas juste et vrai. Nous prenons nos fantasmes pour la réalité, nous ne sommes pas neutres pour le «Oui» ou pour le «Non» si nous prenons l’exemple du référendum. Les journalistes étaient partagés». Pour le politologue, « dès lors que l’Etat refuse d’adopter à l’Assemblée nationale le nouveau code de la presse, avec le débat éternel entre dépénalisation, déprisonnalisation, on ne s'y retrouve plus. Les journalistes sont laissés à eux-mêmes. C’est pourquoi les sites d’information foisonnent, les radios pullulent, les télés se multiplient...».
 
 


Mardi 3 Mai 2016 - 21:34


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