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Madagascar: à sept mois de la présidentielle, le gouvernement restreint le droit de manifester

La tension monte autour des nouvelles « règles du jeu » en matière de manifestation à Madagascar. Ce vendredi 31 mars au soir, à la télévision nationale malgache, le ministre de l’intérieur a annoncé que toutes les manifestations à caractère politique dans un lieu public sont désormais interdites et devront se tenir uniquement dans un endroit clos afin « de préserver l’ordre public ». « Cette mesure s’applique à tous les partis politiques et à tous les parlementaires », a précisé le ministre, sauf aux membres de l’exécutif, « qui ont besoin de rencontrer et d’écouter la population ». Une décision qui n’a pas tardé à faire réagir politiciens et société civile, qui voient en cette nouvelle interdiction, une violation des libertés publiques et un durcissement de l’offensive répressive du gouvernement, à sept mois de l’élection présidentielle.



Certains ont d’abord cru à un « poisson d’avril » avant de comprendre que l’annonce du ministre n’avait vraiment rien d’une blague. Pour Faraniaina Ramarosaona, figure éminente de la société civile, ces nouvelles règles édictées sont « surréalistes » et marquent un « deux poids deux mesures ».
 
« Inconcevable »
« Il est inconcevable qu’on puisse interdire l’organisation d’événements politiques. Parce qu’on fait une entorse sur la liberté de manifester pacifiquement, qui est le corollaire de la liberté d’expression. Et l’exécutif se place au-dessus des autres et peut faire ce qu’il veut. D’après la note du ministre, monsieur le président, lui, sera autorisé à parler, à inaugurer, à haranguer la foule. Il y a une situation inégalitaire là. C’est un très mauvais signal », dit encore Faraniaina Ramarosaona.
 
De son côté, Hajo Andrianainarivelo, le président du parti malgache MMM et ancien ministre du président Rajoelina, est la première personnalité politique à s’être indigné publiquement ce week-end contre cette interdiction de manifester dans les lieux publics : « C’est un déni de démocratie. Nous condamnons fermement cette déclaration et cette décision, surtout à la veille d’une élection cruciale. La Constitution n’est plus respectée. Comment voulez-vous avoir confiance aux futures échéances si dès maintenant le gouvernement fait tout pour empêcher la voix des partis politiques et de la société civile de s’exprimer ? Ce qui intéresse ce régime, c’est de rester en place. Rien ne les arrête. Et aujourd’hui on s’achemine vers la dictature. C’est extrêmement grave. »
 
« Garantir la paix et la stabilité »
« Cette mesure a été prise afin de garantir la paix et la stabilité en cette période préélectorale », soulignent les autorités, qui assurent par ailleurs que « les politiciens réuniront leurs partisans dans un lieu public en temps voulu ».

RFI

Lundi 3 Avril 2023 - 08:54


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