Alors que le Sénégal s'apprête à commémorer le 81em anniversaire du Massacre de Thiaroye, Professeur Mor Ndao, président de la Commission sénégalaise d'histoire militaire, a souligné ce dimanche que le travail sur ce drame, qui a coûté la vie à de nombreux tirailleurs africains revenus du front, « reste un chantier largement inachevé, marqué par l'opacité et l'urgence de la transmission».
M. Ndao a confirmé les réserves émises par le chef de l'État, Bassirou Diomaye Faye, concernant l'accès aux archives françaises. Selon lui, les documents transmis, notamment sous la présidence de François Hollande, sont lacunaires et ne permettent pas de reconstituer fidèlement les faits. L'historien a également remis en question l'authenticité même de ces archives, dont « les chiffres et les descriptions s'avèrent être en décalage total avec la réalité du terrain ».
Cette opacité s'explique d’après lui, par le fait que de nombreux dossiers cruciaux sont restés classifiés, gérés « depuis le plus haut niveau, entre l'Élysée et la Rue Oudinot (siège du ministère des Outre-mer). Ce verrouillage a -t-il souligné « explique la pauvreté des séries aux Archives nationales du Sénégal, en particulier celles relatives aux affaires militaires ». Néanmoins, Mor Ndao a estimé que « cette situation ne doit pas décourager la recherche, mais au contraire encourager une diversification méthodique des sources ».
Face à ces blocages documentaires, M. Ndao a préconisé d'élargir le champ de la recherche au-delà des fonds français traditionnels. Il a suggéré « d'explorer les fonds conservés à Aix-en-Provence, à La Courneuve (archives centrales) ou aux archives diplomatiques de Nantes ». L’historien, qui s’exprimait lors de son passage à l’émission « Point de vue » sur la Rts, a insisté sur l'importance cruciale d'étudier les archives britanniques et américaines, car leurs « troupes stationnaient à Dakar au moment des faits et disposaient d'un système de renseignement particulièrement affûté ».
« L'histoire africaine ne repose pas uniquement sur l'écrit. Les témoignages oraux, comme celui, poignant, de Doudou Diallo restent indispensables », a-t-il souligné. De plus, il a salué le rôle croissant de l'archéologie et de la médecine légale. Pour lui, « les fouilles menées par des équipes universitaires sénégalaises ouvrent de nouvelles pistes pour localiser les fosses communes et reconstituer le déroulé exact des événements ».
Pour Mor Ndao, la commémoration annuelle s'articule autour de trois exigences fondamentales. Il s’agit de : « reconnaître et honorer le sacrifice des tirailleurs, car la liberté d’aujourd’hui résulte des souffrances d’hier; assurer la transmission de cette histoire d'une génération à l'autre, évitant que la société ne soit « orpheline de son histoire; s’inscrire dans une projection vers l'avenir pour consolider les acquis et empêcher l'oubli des sacrifices passés ».
Il a, par ailleurs, rappelé la dimension universelle du drame. « Thiaroye n'est pas un cas isolé, mais un épisode s'inscrivant dans la longue série des répressions coloniales, de Sétif à Saïgon. La mémoire des tirailleurs doit donc s'intégrer dans une démarche durable, nationale et africaine ».
A en croire le Professeur, le massacre de 1944 concernait des tirailleurs issus de dix-sept nationalités africaines. La présence de délégations étrangères lors de la commémoration est donc un moment essentiel de reconnaissance collective et que les victimes venaient du Sénégal, mais aussi du Tchad, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Niger, et d'autres pays engagés dans l’effort de guerre.
Le Pr Ndao a félicité les avancées récentes pour structurer cette mémoire. Il a salué le travail du comité scientifique (recherches menées en France, données consignées dans le Livre blanc) et surtout la décision majeure du ministère de l’Éducation nationale d'instaurer une « Grande Leçon » consacrée au massacre, diffusée en direct et organisée dans toutes les écoles du pays. « Cet exercice est considéré comme un acte citoyen majeur, essentiel pour restaurer la dignité des victimes, sensibiliser la jeunesse et maintenir un récit historique cohérent ».
Pour garantir l'inscription durable de cette mémoire, l'historien a souligné les recommandations formulées par le gouvernement et le comité scientifique, notamment, l’érection d’un mémorial national et création d’un centre de documentation sur les tirailleurs, l’intégration accrue de cette histoire dans les programmes scolaires, l’inscription du 1ᵉʳ décembre dans le calendrier républicain, le développement d’équipes de recherche multinationales, la poursuite de l'archéologie et engagement d’une réflexion juridique pour requalifier les faits et l’utilisation des arts (cinéma, théâtre, peinture, hip-hop) pour vulgariser cette mémoire auprès du grand public.
La finalité de toutes ces démarches reste, selon le Pr Ndao, d'une importance capitale qui est de « restaurer la vérité historique et rendre dignité aux martyrs de l’arbitraire colonial ».
Pour rappel, le 1er décembre 2025, le Senegal commémore le 81e anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais survenu à Thiaroye en 1944. Sous la présidence du Chef de l'Etat Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, cette journée de mémoire sera marquée notamment par le dépôt de gerbes de fleurs au Cimetière militaire de Thiaroye et la cérémonie officielle prévue au Camp de Thiaroye. L'événement sera un moment de recueillement pour honorer le sacrifice et la dignité de ces héros africain.
M. Ndao a confirmé les réserves émises par le chef de l'État, Bassirou Diomaye Faye, concernant l'accès aux archives françaises. Selon lui, les documents transmis, notamment sous la présidence de François Hollande, sont lacunaires et ne permettent pas de reconstituer fidèlement les faits. L'historien a également remis en question l'authenticité même de ces archives, dont « les chiffres et les descriptions s'avèrent être en décalage total avec la réalité du terrain ».
Cette opacité s'explique d’après lui, par le fait que de nombreux dossiers cruciaux sont restés classifiés, gérés « depuis le plus haut niveau, entre l'Élysée et la Rue Oudinot (siège du ministère des Outre-mer). Ce verrouillage a -t-il souligné « explique la pauvreté des séries aux Archives nationales du Sénégal, en particulier celles relatives aux affaires militaires ». Néanmoins, Mor Ndao a estimé que « cette situation ne doit pas décourager la recherche, mais au contraire encourager une diversification méthodique des sources ».
Face à ces blocages documentaires, M. Ndao a préconisé d'élargir le champ de la recherche au-delà des fonds français traditionnels. Il a suggéré « d'explorer les fonds conservés à Aix-en-Provence, à La Courneuve (archives centrales) ou aux archives diplomatiques de Nantes ». L’historien, qui s’exprimait lors de son passage à l’émission « Point de vue » sur la Rts, a insisté sur l'importance cruciale d'étudier les archives britanniques et américaines, car leurs « troupes stationnaient à Dakar au moment des faits et disposaient d'un système de renseignement particulièrement affûté ».
« L'histoire africaine ne repose pas uniquement sur l'écrit. Les témoignages oraux, comme celui, poignant, de Doudou Diallo restent indispensables », a-t-il souligné. De plus, il a salué le rôle croissant de l'archéologie et de la médecine légale. Pour lui, « les fouilles menées par des équipes universitaires sénégalaises ouvrent de nouvelles pistes pour localiser les fosses communes et reconstituer le déroulé exact des événements ».
Pour Mor Ndao, la commémoration annuelle s'articule autour de trois exigences fondamentales. Il s’agit de : « reconnaître et honorer le sacrifice des tirailleurs, car la liberté d’aujourd’hui résulte des souffrances d’hier; assurer la transmission de cette histoire d'une génération à l'autre, évitant que la société ne soit « orpheline de son histoire; s’inscrire dans une projection vers l'avenir pour consolider les acquis et empêcher l'oubli des sacrifices passés ».
Il a, par ailleurs, rappelé la dimension universelle du drame. « Thiaroye n'est pas un cas isolé, mais un épisode s'inscrivant dans la longue série des répressions coloniales, de Sétif à Saïgon. La mémoire des tirailleurs doit donc s'intégrer dans une démarche durable, nationale et africaine ».
A en croire le Professeur, le massacre de 1944 concernait des tirailleurs issus de dix-sept nationalités africaines. La présence de délégations étrangères lors de la commémoration est donc un moment essentiel de reconnaissance collective et que les victimes venaient du Sénégal, mais aussi du Tchad, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Niger, et d'autres pays engagés dans l’effort de guerre.
Le Pr Ndao a félicité les avancées récentes pour structurer cette mémoire. Il a salué le travail du comité scientifique (recherches menées en France, données consignées dans le Livre blanc) et surtout la décision majeure du ministère de l’Éducation nationale d'instaurer une « Grande Leçon » consacrée au massacre, diffusée en direct et organisée dans toutes les écoles du pays. « Cet exercice est considéré comme un acte citoyen majeur, essentiel pour restaurer la dignité des victimes, sensibiliser la jeunesse et maintenir un récit historique cohérent ».
Pour garantir l'inscription durable de cette mémoire, l'historien a souligné les recommandations formulées par le gouvernement et le comité scientifique, notamment, l’érection d’un mémorial national et création d’un centre de documentation sur les tirailleurs, l’intégration accrue de cette histoire dans les programmes scolaires, l’inscription du 1ᵉʳ décembre dans le calendrier républicain, le développement d’équipes de recherche multinationales, la poursuite de l'archéologie et engagement d’une réflexion juridique pour requalifier les faits et l’utilisation des arts (cinéma, théâtre, peinture, hip-hop) pour vulgariser cette mémoire auprès du grand public.
La finalité de toutes ces démarches reste, selon le Pr Ndao, d'une importance capitale qui est de « restaurer la vérité historique et rendre dignité aux martyrs de l’arbitraire colonial ».
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