Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Réinsertion sociale : le programme PROMESSE identifie 400 enfants de la rue au Sénégal



L’atelier de clôture du programme de coopération PROMESSE (2021-2025) a eu lieu ce jeudi marquant la fin d’un partenariat quinquennal majeur entre la Wallonie-Bruxelles et le Sénégal. Jean-François Pacula, Délégué général Wallonie-Bruxelles au Sénégal, a souligné l'importance de ce programme, axé sur la protection de l’enfance, un domaine jugé « le plus important » en termes de valeurs par la délégation.

Le programme PROMESSE s'est concentré sur des problématiques sensibles et fondamentales, notamment la maltraitance, les violences subies par les enfants, et l'épineuse question de l'enfance en situation de rue, considérée comme une forme de violence exercée à l’encontre des mineurs. Selon M. Pacula, la « richesse et la grandeur » de PROMESSE résident dans sa capacité à avoir réuni une synergie de partenaires autour d’une même ambition.

« La richesse, voyez-vous, et la grandeur de ce programme, c'est qu'il a réuni de manière en synergie, de manière collective, en travail d'équipe, des partenaires aussi divers que le collectif COSAET, Dynamo International, qui est une ONG présente en Belgique également, le Centre de formation judiciaire (CFJ), et l'École nationale pour les travailleurs sociaux (ENTSS) », a-t-il détaillé.

Le Délégué général a salué la réussite de cette collaboration, souvent difficile au départ, mais qui a porté ses fruits : « Ils ont appris à travailler ensemble, à discuter, à échanger autour de cette thématique [...] et ils ont donné des résultats. » Alors que ce premier programme touche à sa fin, Jean-François Pacula a appelé « de tous ses vœux » au renouvellement de l’initiative pour la période 2026-2030, afin de « poursuivre le travail qui a été accompli ». La délégation attend désormais les conclusions de l’atelier de clôture pour les « porter à Bruxelles » et les intégrer au prochain programme de coopération.

L’ambition, réaffirmée pour les années à venir, reste de « protéger l'enfance » conformément à la stratégie nationale sénégalaise. M. Pacula a conclu en assurant que ce projet est « très important et auquel nous tenons énormément d'amour. »

Le Dr Siaka Boulibaly, Coordonnateur du Conseil des collectifs, des instituts et des organisations, a dressé le bilan du projet PROMESSE, un programme de coopération qui vient de s'achever. Axé sur la protection de l’enfance en situation de rue, le projet a mis l’accent sur le retour et la réinsertion des enfants dans leur famille, tout en soulignant les lacunes dans la prise en charge des jeunes filles.

Le processus de réintégration : de la rue à la famille

Le Dr Boulibaly a rappelé que l’objectif essentiel de PROMESSE était de « protéger l'enfant » et de le ramener à sa place légitime qui est la famille. « La place de l'enfant, ce n’est pas la rue, c'est la famille », a-t-il insisté.

Le processus de réintégration, complexe, passe par plusieurs étapes clés : Descentes de rue et identification., médiation familiale pour préparer l’accueil, appui à la famille pour recevoir l'enfant, scolarisation de l'enfant quand le besoin se présente, sensibilisation et information de la communauté, réinsertion sociale par l'initiation à un travail, pour que l’enfant puisse « prendre goût à un travail ».

Le Coordonnateur a précisé que ces actions ont été menées grâce au soutien financier des partenaires belges et à la confiance de l’État sénégalais, qui a reconnu le rôle essentiel du collectif et du travail social de rue. Le Dr Boulibaly, qui est également médecin, a mis en lumière une difficulté majeure : les enfants en situation de rue sont « rarement atteints par les programmes de l'État » classiques (programmes nationaux de lutte contre la tuberculose, le paludisme, etc.).

Selon lui, cette exclusion s’explique par le fait que l’enfant de la rue n'est pas « demandeur » d’aide. « Nous, dans notre stratégie, nous allons vers quelqu'un qui n'est pas demandeur, pour susciter une demande. C'est une stratégie qui se déplace, souvent les gens viennent demander, on les aide. Mais nous, c'est le processus inverse », a-t-il expliqué.

C’est pour cette raison que l'État a placé le collectif au-devant pour la prise en charge de cette partie de la société, notamment lors de la période de la Covid-19 et du couvre-feu, où les enfants en rupture familiale n'avaient « aucun problème » d’abri grâce au dispositif mis en place. Le Dr Boulibaly a révélé avoir identifié plus de 400 enfants dans plusieurs villes (Dakar, Tamba, Sédhiou, Ziguinchor, Pout).

Il a toutefois soulevé la problématique spécifique des filles, affirmant que le besoin de structures d'accueil et de passage pour elles est criant. « Aujourd'hui, c'est une autre démarche. Autant on a des structures pour accueillir les garçons, autant on a très peu de structures pour accueillir les filles », a-t-il regretté.

Les filles, elles aussi consommatrices de stupéfiants, sont particulièrement vulnérables. Le Coordonnateur a alerté sur une forme d'exploitation où, à la place de la mendicité, elles sont utilisées et exploitées comme domestiques en échange d'argent, ce qui les rend d’autant plus vulnérables.

« Les filles, elles doivent être protégées. » Le Dr Boulibaly a conclu en exprimant l'espoir de créer prochainement un cadre pour pallier ce manque.


Vendredi 28 Novembre 2025 - 16:52


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter