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Turquie: le métro sous-marin, un rêve de sultan devenu réalité

C’est ce mardi 29 octobre que les deux rives du détroit du Bosphore, qui sépare les continents européen et asiatique, seront reliées par un métro sous-marin. Il est inauguré dans l’après-midi par le président Abdullah Gül et le Premier ministre turc Tayyip Erdogan en présence du chef du gouvernement japonais Shinzo Abe. Un projet qui a une longue histoire.



Turquie: le métro sous-marin, un rêve de sultan devenu réalité
Marmaray, c’est le nom de ce que l’on appelle ici le « projet du siècle ». C’est en fait un rêve de 150 ans qui avait été esquissé dès 1863 par le sultan ottoman Abdülmedjid Ier. C’est dans les années 1990 que le projet a été relancé, et il a véritablement débuté fin 2004 avec l’attribution de l’appel d’offre à une équipe japonaise. Le Japon garantissait également une partie importante du crédit nécessaire à sa réalisation.
 
C’est la raison bien sûr de la visite du Premier ministre japonais, M. Shinzo Abe, qui confirme l’étroitesse des relations entre la Turquie et le Japon sur le plan économique tout d’abord, et notamment énergétique (la future seconde centrale nucléaire turque sera pilotée par les Japonais), mais aussi en matière de prédiction du risque sismique – des navires scientifiques sont régulièrement à l’œuvre en mer de Marmara – et en matière de secours aux victimes des tremblements de terre : les Japonais ont été parmi les premiers et les plus présents à intervenir lors du séisme de 1999 qui avait fait plus de 20.000 morts à l’est d’Istanbul.
 
Un métro sous-marin adapté au risque sismique

 
Il faut rappeler que l’un des premiers métros sous-marins au monde était japonais. Il remonte aux années 50, et chacun connaît bien sûr la longue expérience du Japon en matière de secousses sismiques, et son expertise en la matière.
 
C’était un argument de poids dans le montage de ce projet particulièrement risqué puisque tous les spécialistes s’accordent pour dire que la ville d’Istanbul connaîtra dans les prochaines décennies un séisme d’au moins 7,5 sur l’échelle de Richter. Selon le ministre des Transports turc, le tunnel du métro sous le Bosphore peut résister à une secousse d’intensité 8 voire 9.
 
La technique employée est la suivante : le boyau est posé sur le fond du Bosphore, ou plutôt à moitié enfoui dans une sorte de gouttière. Il ne s'agit donc pas d'un tunnel creusé dans la roche. En outre, les différents segments de ce conduit sont articulés et isolés par des joints, de manière à ne pas se briser ni à ne pas être envahis par l’eau. Certains architectes et ingénieurs émettent des doutes quant à sa sécurité, mais les autorités sont formelles : Marmaray est quasiment indestructible.
 
Des découvertes archéologiques à l'origine du retard

 
Il y a cinq ans presque jour pour jour, le Premier ministre Tayyip Erdogan traversait à pied le Bosphore et c’est seulement aujourd’hui que le métro entre en service. La raison de ce retard ce sont des découvertes archéologiques absolument exceptionnelles faites lors du creusement des stations de ce métro, surtout au sud de l’embouchure du Bosphore, sur la côte de la mer de Marmara.





Les fouilles sur le site du métro de Marmaray ont mis à jour les restes d'un ancien port construit par l'empereur Romain Constantin. AFP/Mustafa Ozer
Les fouilles sur le site du métro de Marmaray ont mis à jour les restes d'un ancien port construit par l'empereur Romain Constantin. AFP/Mustafa Ozer
Un port entier, appelé Eleuthérion, a été mis au jour, livrant un ensemble unique de 35 navires datant du VIe au XIe siècle. On a par ailleurs retrouvé de nombreux restes humains datant de 8 500 ans. Il s'agisssait des premiers habitants d’Istanbul. Tous ces restes humains vont être exposés dans une station de métro qui deviendra un musée.

Dépéche

Mardi 29 Octobre 2013 - 14:39


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