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Côte d’Ivoire: l’enquête «piétine» sur la disparition de Kieffer

Le 16 avril 2004, le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer disparaissait à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Le reporter indépendant enquêtait sur des malversations, notamment dans la filière cacao. L'enquête menée en France s'est orientée vers des cercles proches de l'ancien président Laurent Gbagbo. Mais dix ans après, les investigations n'ont toujours pas abouti. Reporters sans Frontières (RSF) déplore le manque d'avancées dans l'enquête.



Un panneau dans les rues d'Abidjan rappelant les six ans de disparition de Guy-André Kieffer.
Un panneau dans les rues d'Abidjan rappelant les six ans de disparition de Guy-André Kieffer.

L’organisation non gouvernementale RSF a déploré mardi 15 avril que l’enquête sur la disparition du journaliste Guy-André Kieffer n’ait pas abouti et appelle à poursuivre la mobilisation afin que justice soit faite dans cette affaire. RSF organisera dès aujourd'hui une campagne d’affichage à Abidjan jusqu’au 1er mai pour demander au président ivoirien Alassane Ouattara de respecter sa promesse faite en avril 2012 de « ne protéger personne ».

Journaliste indépendant, Kieffer a disparu le 16 avril 2014 sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo.

Jointe par RFI, Cléa Kahn-Sriber, responsable du Bureau Afrique de Reporters sans Frontières, constate que l’enquête a très peu avancé.

« La plupart des personnes appelées à témoigner n’ont pas pu être auditionnées soit parce qu’elles n’ont pas pu être localisées, n'ont pas pu quitter le territoire de la Côte d’Ivoire, ou encore parce qu’on a été empêchés de les joindre. Il y a donc beaucoup de questions qui restent ouvertes sur la bonne volonté des autorités des différents pays de faire en sorte que cette enquête trouve une résolution et que la justice puisse être rendue à la famille de Guy-André Kieffer. Dans les faits, on ne voit pas vraiment d’évolution positive », a-t-elle souligné.

« Depuis la fin 2013, ce sont de nouveaux juges d’instruction du côté français – qui s’occupent aussi de l’affaire – et là encore, pour relayer les paroles des proches de Guy-André Kieffer. Je sais qu’ils se sentent peu impliqués et peu pris en compte dans le traitement du dossier ».

Le travail du juge d’instruction Patrick Ramaël a en effet longtemps alternativement suscité espoir et déception, avant qu’il ne soit déchargé de ses fonctions en septembre dernier. Des témoins ont été entendus et les inculpés ont changé de version. Le juge français, qui avait effectué plusieurs voyages en Côte d’Ivoire, a convoqué, sans succès, pour témoigner Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. L’audition de l’ancien chef de la garde rapprochée de Simone Gbagbo, le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, après son arrestation fin 2011, n’a rien donné.

Patrick Ramaël a même cru être sur le point d’identifier le corps de Guy-André Kieffer début janvier 2012, mais les analyses ADN d’un échantillon prélevé sur un squelette découvert près d’Issia, à 360 km au nord-ouest d’Abidjan, se sont avérées négatives.

Les proches de Guy-André Kieffer organiseront, mercredi 16 avril, une cérémonie en l'honneur du journaliste, place Gambetta, devant la mairie du 20e arrondissement de Paris.

Source : Rfi.fr
 



Mercredi 16 Avril 2014 - 14:52


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