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Affrontements communautaires entre Peuls et Dogons : la manœuvre macabre du JNIM

Le peuple malien est encore aujourd’hui sous le choc du massacre perpétré le 1er janvier dernier contre la population peule du village de Koulogon. Alors que les plus hautes autorités politiques maliennes appellent au calme dans le centre du Mali, toute la lumière reste à faire sur les auteurs de ces attaques. Dans un communiqué de presse, les chasseurs Dogons ont démenti leur possible implication. Sur fond de conflits interethniques, les véritables coupables sont tapis dans l’ombre : le JNIM d’Iyad Ag Ghaly pourrait-il être à l’origine de ce génocide communautaire ?



Affrontements communautaires entre Peuls et Dogons : la manœuvre macabre du JNIM
C’est un massacre, barbare et dramatique, qu’ont vécu les habitants du village peul de Koulogon ce mardi 1er janvier. Une attaque meurtrière faisant 37 tués, parmi lesquels des femmes et des enfants, et de nombreux blessés graves. Malgré les démentis, des témoins indiquent que ce sont les Dogons qui auraient donné l’assaut, tous armés, de kalachnikov pour certains, et habillés en tenue de chasseurs traditionnels Dozos. Face à cette tragédie, c’est tout d’abord le président de la République qui a effectué un déplacement sur le site, mais ce sont aussi plusieurs chefs de partis politiques qui ont réagi en s’inquiétant de cette situation, qui témoigne d’une insécurité grandissante et généralisée dans le centre.
 
Pourtant, les liens entre les deux communautés s’inscrivaient dans une logique d’apaisement depuis quelques temps, et même si elle restait instable, chacun avait pris la sage décision de cesser les hostilités sur le terrain et de s’en référer aux autorités militaires en cas de menaces ou d’attaques. Le mouvement d’autodéfense Dozo assure s’être engagé dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) du gouvernement. Peuls et Dogons avaient abouti à un accord, en mettant de côté leurs conflits ancestraux pour laisser place à la justice et à la solidarité. C’est à ce titre que ces derniers ont formellement démenti toute implication dans cette attaque.
 
L’ombre du JNIM s’est immiscée dans cette fragile entente ; l’organisation djihadiste trompe ses combattants pour en faire des terroristes, des soldats se fondant dans la masse, s’insérant dans toutes les tribus et les villages, enrôlant de force la jeunesse et portant atteinte à la liberté des familles et des clans. Sa volonté de transformer le pays en un Etat appliquant la charia est sérieusement entravée par les progrès de l’Accord de paix et de réconciliation et la mise en œuvre des Mécanismes opérationnels de coordination (MOC) qui prennent l’ascendant sur l’action des terroristes. Iyad Ag Ghaly tente malgré tout de semer la terreur dans le centre, en créant des dissensions entre les communautés, qui finissent par déstabiliser la région. En instrumentalisant les tensions entre ethnies et en faisant de celles qui sont les plus vulnérables des viviers de recrutement, il poursuit sa feuille de route macabre et participe aux massacres de plusieurs centaines d’innocents.
 
Au-delà de la traque promise par l’Etat contre les commanditaires de l’attaque, c’est toute une Nation qui devra ne pas faire l’amalgame face à la conspiration des terroristes : tous les Peuls ne sont pas des jihadistes et tous les chasseurs ne sont pas des miliciens Dogons.

malijet

Mardi 15 Janvier 2019 - 14:54


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