L'avenue Bourguiba, notamment aux abords du stade Demba Diop, un lieu qui n’échappe pas à cette frénésie de vente. Des bergeries temporaires s'y installent, où de nombreux moutons bien entretenus sont présentés aux acheteurs. Abdoulaye Seck, un vendeur de moutons d'une soixantaine d'années, se distingue parmi les vendeurs. Handicapé moteur, il dirige son commerce depuis son pick-up, aidé par trois jeunes assistants. Seck affirme que mélanger du carton avec du Ripaas (une marque d'aliment de bétail), du sel et de l'eau, puis le laisser reposer avant de le donner aux moutons, améliore la qualité de la viande.
« Le carton n’a aucune conséquence sur la santé des moutons, sauf s'il contient de la peinture, de la colle, du détergent ou de l’eau de Javel, que nous enlevons pour rendre le carton digestible », assure-t-il.
À côté de ses sacs d’aliments pour son bétail se trouve le plus grand des garçons, Babacar, qui surveille les béliers. Les plus jeunes, âgés d’une quinzaine d'années, découpent dans une bassine rouge le carton qui sera mélangé « à de l’eau et du sel pour la nourriture des moutons ».
"Aucune conséquence pour le bétail"
Pour Abdoulaye Seck, natif de Nguékhokh dans le département de Mbour, région de Thiès, « le carton est excellent pour les moutons ». Il affirme qu' « en mélangeant le carton avec du Ripaas, avec du sel, c’est comme de la viande sans os, délicieuse à consommer. En la mangeant, on sent vraiment que la viande a de la vitamine avec un excellent goût », ajoute Seck.
Mieux, Abdoulaye Seck précise : « le carton n’a aucune conséquence sur la santé des moutons sauf s’il présente des taches de peinture, de la colle, du détergent ou encore de l’eau de Javel. Nous enlevons tout ce qui est impropre pour rendre le carton digestible pour les moutons », explique-t-il.
Tout droit, non loin de lui, quatre autres jeunes gèrent un troupeau de moutons "ladoums". Ousseynou Faye, le maître des lieux, âgé de 18 ans, est un résident du quartier Grand-Dakar mais également vendeur sur l'avenue Bourguiba. De taille élancée et de teint noir, Ousseynou arbore un jean gris assorti d’une camisole blanche. En cette fin de soirée, l’équipe de l’adolescent s’apprête à donner aux moutons ce qui peut être considéré comme le dîner. Trois grandes bassines rouges contiennent un mélange de Ripaas. Il est sur le point d’être servi aux animaux. L’ambiance est joviale, les gens rient même à gorge déployée. Leurs moutons sont pour la plupart des "ladoums".
"Nous ne donnons pas de cartons à nos moutons"
Devant eux, des grandes auges s'étalent pour leur nourriture. Si les moutons semblent bien entretenus, il en va autrement de leur logis où les excréments et poils jonchent le sol. Une senteur d’urine mélangée au sable se dégage des lieux. Mais pour Ousseynou, « pas question de leur donner du carton parce qu’ils ne sont pas habitués ».
Néanmoins, il admet que « le carton est utilisé par de nombreux éleveurs pour nourrir leurs moutons ». Par précaution contre les maladies, « nous ne leur donnons que des aliments de bétail ».
Tout près de la bergerie, près d’un mur, sont rangés des sacs de paille d’arachide que le groupe de Ousseynou vend à ceux qui veulent nourrir leurs moutons avec. C’est dire qu’en dehors de leurs moutons, ils développent un véritable business en cette période de Tabaski.
Le soleil commence à se coucher, laissant place à la nuit. À cet instant, certains clients commencent à arriver, comme cet homme de taille moyenne venu acheter un mouton. Pour l’instant, il « préfère attendre jusqu’en début de semaine pour voir la conduite à tenir ». Selon lui, « les prix sont abordables » mais « ici c’est le high class », autrement dit le haut niveau, ce qui empêche les prix de baisser au-delà d’un certain seuil. Quant à la consommation de carton par les moutons, il préfère laisser cette question à Cheikh Thiam, l’éleveur.
« Le carton n’a aucune conséquence sur la santé des moutons, sauf s'il contient de la peinture, de la colle, du détergent ou de l’eau de Javel, que nous enlevons pour rendre le carton digestible », assure-t-il.
À côté de ses sacs d’aliments pour son bétail se trouve le plus grand des garçons, Babacar, qui surveille les béliers. Les plus jeunes, âgés d’une quinzaine d'années, découpent dans une bassine rouge le carton qui sera mélangé « à de l’eau et du sel pour la nourriture des moutons ».
"Aucune conséquence pour le bétail"
Pour Abdoulaye Seck, natif de Nguékhokh dans le département de Mbour, région de Thiès, « le carton est excellent pour les moutons ». Il affirme qu' « en mélangeant le carton avec du Ripaas, avec du sel, c’est comme de la viande sans os, délicieuse à consommer. En la mangeant, on sent vraiment que la viande a de la vitamine avec un excellent goût », ajoute Seck.
Mieux, Abdoulaye Seck précise : « le carton n’a aucune conséquence sur la santé des moutons sauf s’il présente des taches de peinture, de la colle, du détergent ou encore de l’eau de Javel. Nous enlevons tout ce qui est impropre pour rendre le carton digestible pour les moutons », explique-t-il.
Tout droit, non loin de lui, quatre autres jeunes gèrent un troupeau de moutons "ladoums". Ousseynou Faye, le maître des lieux, âgé de 18 ans, est un résident du quartier Grand-Dakar mais également vendeur sur l'avenue Bourguiba. De taille élancée et de teint noir, Ousseynou arbore un jean gris assorti d’une camisole blanche. En cette fin de soirée, l’équipe de l’adolescent s’apprête à donner aux moutons ce qui peut être considéré comme le dîner. Trois grandes bassines rouges contiennent un mélange de Ripaas. Il est sur le point d’être servi aux animaux. L’ambiance est joviale, les gens rient même à gorge déployée. Leurs moutons sont pour la plupart des "ladoums".
"Nous ne donnons pas de cartons à nos moutons"
Devant eux, des grandes auges s'étalent pour leur nourriture. Si les moutons semblent bien entretenus, il en va autrement de leur logis où les excréments et poils jonchent le sol. Une senteur d’urine mélangée au sable se dégage des lieux. Mais pour Ousseynou, « pas question de leur donner du carton parce qu’ils ne sont pas habitués ».
Néanmoins, il admet que « le carton est utilisé par de nombreux éleveurs pour nourrir leurs moutons ». Par précaution contre les maladies, « nous ne leur donnons que des aliments de bétail ».
Tout près de la bergerie, près d’un mur, sont rangés des sacs de paille d’arachide que le groupe de Ousseynou vend à ceux qui veulent nourrir leurs moutons avec. C’est dire qu’en dehors de leurs moutons, ils développent un véritable business en cette période de Tabaski.
Le soleil commence à se coucher, laissant place à la nuit. À cet instant, certains clients commencent à arriver, comme cet homme de taille moyenne venu acheter un mouton. Pour l’instant, il « préfère attendre jusqu’en début de semaine pour voir la conduite à tenir ». Selon lui, « les prix sont abordables » mais « ici c’est le high class », autrement dit le haut niveau, ce qui empêche les prix de baisser au-delà d’un certain seuil. Quant à la consommation de carton par les moutons, il préfère laisser cette question à Cheikh Thiam, l’éleveur.
"Pas à ma connaissance"
Devant la bergerie Fatima, Cheikh Thiam discute avec d’autres clients. Contrairement aux autres vendeurs, son espace est propre. Les moutons, principalement des "ladoums", sont de forte corpulence, tout comme leur propriétaire. Cheikh arbore un maillot de l’équipe de France, une casquette orangée et un pendentif en argent. Il explique que le carton provient de l’arachide, indispensable à la fabrication du Ripaas. Concernant les risques chimiques potentiels du carton, il affirme que cela n’a aucune conséquence sur la santé des moutons.
"Le carton ne peut pas engraisser" (vétérinaire)
Les propos d'Abdoulaye Seck, Cheikh Thiam et Ousseynou Faye ne convainquent pas le docteur Isma N’Diaye, vétérinaire, consultant et ancien président de l’ordre des médecins vétérinaires. Joint par téléphone, il révèle que « le carton n’engraisse pas comme le prétendent les vendeurs puisqu’il n’y a rien dedans qui puisse le faire ».
Selon lui, c’est une croyance populaire qui persiste car elle convient aux vendeurs.
Il précise que le carton, fabriqué à partir de bois, contient une cellulose altérée, différente de celle présente dans la paille ou les végétaux, et ne stimule pas la digestion de la même manière. Il recommande plutôt la paille d’arachide ou de l’herbe.
Isma N’Diaye met en garde contre les substances chimiques présentes dans le carton, comme la colle et la peinture, qui peuvent être nocives. Il souligne qu’il est préférable de limiter l’utilisation de produits dont on ignore les conséquences. Une étudiante de l’École Inter États des Sciences et Médecines Vétérinaires de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, souhaitant rester anonyme, affirme que les moutons sont attirés uniquement par l’odeur du carton, qui n’a aucune valeur nutritive.
En somme, l’utilisation du carton comme aliment n’a aucun apport nutritif pour les ruminants et peut présenter des risques pour leur santé. Les vendeurs continuent cette pratique par croyance populaire, malgré les dangers potentiels pour les moutons.
Devant la bergerie Fatima, Cheikh Thiam discute avec d’autres clients. Contrairement aux autres vendeurs, son espace est propre. Les moutons, principalement des "ladoums", sont de forte corpulence, tout comme leur propriétaire. Cheikh arbore un maillot de l’équipe de France, une casquette orangée et un pendentif en argent. Il explique que le carton provient de l’arachide, indispensable à la fabrication du Ripaas. Concernant les risques chimiques potentiels du carton, il affirme que cela n’a aucune conséquence sur la santé des moutons.
"Le carton ne peut pas engraisser" (vétérinaire)
Les propos d'Abdoulaye Seck, Cheikh Thiam et Ousseynou Faye ne convainquent pas le docteur Isma N’Diaye, vétérinaire, consultant et ancien président de l’ordre des médecins vétérinaires. Joint par téléphone, il révèle que « le carton n’engraisse pas comme le prétendent les vendeurs puisqu’il n’y a rien dedans qui puisse le faire ».
Selon lui, c’est une croyance populaire qui persiste car elle convient aux vendeurs.
Il précise que le carton, fabriqué à partir de bois, contient une cellulose altérée, différente de celle présente dans la paille ou les végétaux, et ne stimule pas la digestion de la même manière. Il recommande plutôt la paille d’arachide ou de l’herbe.
Isma N’Diaye met en garde contre les substances chimiques présentes dans le carton, comme la colle et la peinture, qui peuvent être nocives. Il souligne qu’il est préférable de limiter l’utilisation de produits dont on ignore les conséquences. Une étudiante de l’École Inter États des Sciences et Médecines Vétérinaires de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, souhaitant rester anonyme, affirme que les moutons sont attirés uniquement par l’odeur du carton, qui n’a aucune valeur nutritive.
En somme, l’utilisation du carton comme aliment n’a aucun apport nutritif pour les ruminants et peut présenter des risques pour leur santé. Les vendeurs continuent cette pratique par croyance populaire, malgré les dangers potentiels pour les moutons.
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