PAYS-BAS : LA FORMULE GAGNANTE Le vice-champion 2010 a bouclé le 1er tour avec la meilleure attaque (10 buts), trois victoires (comme l'Argentine et la Colombie) et une étiquette de candidat au titre. Surtout après la raclée mémorable infligée d'entrée au roi espagnol (5-1). Même si les matches contre l'Australie (3-2) et le Chili (2-0) furent moins sexy, le 3-5-2 de Louis van Gaal s'est révélé d'une redoutable efficacité. Ses "game players", Robben et van Persie (trois buts chacun), aussi.
COSTA RICA : LA SURPRISE DU "PROFESOR"
Sorti invaincue et première du "groupe de la mort", à la surprise générale, la "sele" peut espérer les quarts de finale, ce qui serait historique (un seul 8e de finale, en 1990). Leurs victoires sans bavure sur l'Uruguay (3-1) et l'Italie (1-0) ont donné des ailes aux hommes du "profesor" Jorge Luis Pinto, avant d'affronter la Grèce en 8e, dimanche à Recife. Le 5-4-1 n'emballe peut-être pas sur le papier, mais la discipline tactique des "Ticos" a bluffé.
CHILI : UNE ROJA CHASSE L'AUTRE
Il ne reste qu'une "Roja" et ce n'est pas le champion espagnol, battu et éliminé par son homonyme chilien, l'une des sensations du 1er tour (2-0). De quoi gonfler d'ambition la sélection du duo Arturo Vidal / Alexis Sanchez, plus habituée aux accessits qu'aux honneurs (un 8e de finale en 98). Ce symbole, avec la Colombie, de la domination sud-américaine sur le Mondial, doit maintenant livrer un combat continental, samedi en 8e, contre le pays hôte.
COLOMBIE : L'ABSENCE DE FALCAO OUBLIÉE
Malgré l'absence de sa star Falcao, la Colombie a réussi un parcours parfait, dans un groupe à sa portée (9 points contre la Grèce, la Côte d'Ivoire et le Japon). Avec déjà trois buts et deux passes décisives, James Rodriguez, son coéquipier à Monaco, a signé un début canon. Juan Cuadrado (Fiorentina), trois passes décisives, est à l'unisson. Rapide et technique, El Tri disputera samedi à Rio un 8e aux faux airs de Copa America face à la désormais moins mordante Uruguay.
ESPAGNE : LA CHUTE DE LA MAISON ROYALE
La page de six ans de domination internationale s'est tournée entre la déroute face aux Pays-Bas (1-5) et la défaite fatale contre le Chili (0-2). Satiété d'une sélection gorgée de titres (Euro 2008 et 2012, Mondial 2010), génération dorée en fin de cycle, qualité des adversaires... L'Espagne a aussi été la première victime européenne d'un Mondial cruel pour le Vieux Continent. Elle a tiré sa révérence contre l'Australie (3-0) sur une bonne note.
ANGLETERRE : L'ÉTERNEL LOSER
Après l'élimination prématurée, le débat habituel a repris outre-Manche : trop d'étrangers en Premier League, trop peu de place pour aguerrir les talents maison... et trop de joueurs trop riches trop jeunes (Gerrard). Les Anglais se sont reproché un déficit tactique dans les moments critiques face à l'Italie (1-2) et l'Uruguay (1-2). Et ils n'ont pas tort. Le minuscule Costa Rica les ont même privé d'une victoire de consolation (0-0).
CAMEROUN : PRIMES ET COUP DE TÊTE
Lancée sur de mauvaises bases avec l'affaire des primes, la campagne du Cameroun au Brésil, sans Eto'o le plus clair du temps, a versé dans le grand n'importe quoi avec le coup de tête d'Assou-Ekoto à son partenaire Moukandjo, lors du 2e match contre la Croatie (0-4). Il a fallu que les Lions soient éliminés pour se montrer à hauteur de l'événement pour leurs adieux au Mondial contre le Brésil (1-4).
BRÉSIL : HEUREUSEMENT, NEYMAR
Il est sans doute exagéré de parler de contre-perf à propos d'une sélection première de son groupe, mais tout aussi abusif de la ranger parmi les plus performantes. Passe encore la pression inaugurale contre la Croatie (4-1), mais les prestations contre le Mexique (0-0) et le Cameroun (4-1) n'ont pas dissipé l'impression que sans Neymar (deux doublés), le Brésil, lâche en défense et peu inspiré dans l'animation, serait loin de la conquête de "son" Mondial.
NEYMAR, LE SAUVEUR DU BRÉSIL
Auteur d’un très bon début de compétition, Neymar a envoyé la Seleção en huitièmes presque à lui seul en inscrivant plus de la moitié des buts de son équipe (4 sur 7). A seulement 22 ans, le Brésilien est le meilleur buteur de la compétition avec 4 buts, à égalité avec Messi et Müller.
MESSI, LE BUTEUR VENU DE JUPITER
Auteur de 4 buts en trois matches, Lionel Messi a assuré la qualification de l’Argentine en huitième grâce notamment à son précieux but à la dernière minute contre l’Iran (1-0) et à son doublé contre le Nigéria (3-2). A la suite de ce match, Stephen Keshi, le sélectionneur nigérian, a affirmé en conférence de presse : « Messi, vient de Jupiter ». Rien que ça.
MÜLLER NE FAIT PAS SEMBLANT
Auteur d’un triplé dès le premier match de l’Allemagne contre le Portugal (4-0), Thomas Müller a frappé fort d’entrée. Il ne s’est pas relâché par la suite puisqu’il a été l’auteur d’une passe décisive avec un magnifique centre pour Götze lors de la rencontre contre le Ghana (2-2) et d’un autre but contre les Etats-Unis (1-0).
VAN PERSIE ET ROBBEN : DUO VITAMINÉ
Totalisant à eux deux 6 buts depuis le début de la compétition, ils permettent aux Pays-Bas d’être l’équipe qui marque le plus (10 buts). Avec 3 buts en deux matches, dont un splendide contre l’Espagne (5-1), Van Persie est le deuxième joueur le plus efficace de ce mondial (1,5 but\match), après l’allemand Thomas Müller.
CRISTIANO RONALDO N'EST PAS AIDÉ
Depuis le début de ce Mondial, l’attaquant du Real Madrid n’a pas été à la hauteur des attentes. Le Portugal, au bord de l’élimination après une lourde défaite contre l’Allemagne (4-0) et un match nul contre les Etats-Unis (2-2) n’a pas pu compter sur son capitaine perturbé par des problèmes physique et peu aidé par une équipe portugaise assez faible.
DIEGO COSTA N'A SERVI À RIEN
Après une excellente saison avec l’Atletico Madrid (27 buts), on attendait beaucoup plus de l’attaquant espagnol, finalement très décevant avec la Roja. Il n’a inscrit aucun but et a pour la plupart du temps été inexistant sur le terrain.
BALOTELLI N'A PAS CONFIRMÉ
Malgré un but marqué contre l’Angleterre (2-1), le Milanais a été très critiqué par la presse de son pays et aussi par ses propres coéquipiers notamment par le milieu de terrain Daniele De Rossi qui a comparé indirectement Mario Balotelli a « des vignettes Panini qui ne servent à rien dans cette équipe ».
GERRARD ET ROONEY TRÈS CRITIQUÉS
Au début de la compétition, les médias anglais ont beaucoup critiqué le manque d’efficacité en Coupe du monde de Wayne Rooney malgré une passe décisive pour Sturridge contre l’Italie (2-1). Mais une fois son premier but marqué contre l’Uruguay (1-2), les critiques se sont tourné vers le capitaine Steven Gerrard, passeur décisif involontaire pour Luiz Suarez, lequel a donné la victoire à l’Uruguay sur cette action.
Le Déparapage : LUIS SUAREZ A REMIS ÇA
Forfait lors de la défaite initiale de la Celeste contre le Costa Rica (1-3), puis héros du deuxième match face à l'Angleterre (2-1), où il a inscrit un doublé, Luis Suarez était particulièrement attendu lors de la rencontre décisive contre l'Italie mardi. Mais à dix minutes de la fin, alors que la Nazionale était virtuellement qualifiée, l'attaquant de 27 ans a mordu à l'épaule Giorgio Chiellini, confirmant que son surnom de "Cannibale" n’est pas usurpé. S'il a tenté de minimiser son geste après le match – «
il me donne un coup d'épaule dans la bouche et j'ai eu l'oeil touché aussi. Franchement, on ne va pas en faire toute une histoire» -
Suarez a écopé jeudi de neuf matches de suspension, sanction synonyme de fin de Coupe du monde pour lui, et de quatre mois sans jouer...
Le Plus beau But : LA MERVEILLE DE CAHILL
Pour sa troisième Coupe du monde à 34 ans, Tim Cahill a montré qu’il avait encore de beaux restes. Déjà buteur lors du premier match de l’Australie contre le Chili (3-1), l’attaquant des New York Red Bulls a récidivé contre les Pays-Bas (3-2). Et de quelle manière ! Quelques secondes après l’ouverture du score d’Arjen Robben (20e), Ryan McGowan hérite du ballon sur le côté droit et l'envoie directement dans la surface adverse. A la retombée, Tim Cahill place une somptueuse reprise du gauche qui touche la barre de Cillessen et entre dans le but. Une merveille qui le fait rentrer davantage dans l’histoire du football australien, puisqu’il a marqué cinq des onze buts des Socceroos en Coupe du Monde lors des trois dernières éditions (2006, 2010, 2014).
L’innovation : LA GOAL-LINE TECHNOLOGY
Après avoir inscrit le premier but (Lucien Laurent en 1930) et le premier but en or (Laurent Blanc en 1998), l’histoire retiendra que l’équipe de France a également marqué le premier but accordé à l’aide de la "goal-line technology" en Coupe du monde. Le procédé, déjà utilisé en Premier League, a permis de valider le second but français suite à une reprise de Karim Benzema repoussée derrière sa ligne par le gardien hondurien Noel Valladares derrière sa ligne. Une première qui a créé un début de polémique puisqu’au départ, le logiciel s’est arrêté sur le moment où la balle venait de heurter le poteau et n’avait donc pas entièrement franchi la ligne...