« Restez chez vous, ne sortez pas. C’est plus facile à dire quand ta famille est à l’abri du besoin », s’étrangle presque de rage Modou Samb qui ne comprend pas qu’on essaie de leur imposer des réalités d’ailleurs. Ce chauffeur de car rapide qui sillonne le trajet Dior-Université pense que le gouvernement doit prendre conscience de la condition de ces personnes comme lui qui vivent — ou plutôt vivotent ! — au jour le jour. A en croire, ce chauffeur qui se considère comme un « Goorgorlu », le président de la République doit essayer de trouver des réponses à la situation de personnes comme lui qui ne peuvent se payer le luxe de s’offrir la dépense quotidienne en temps de confinement.
Assis dans la cabine du conducteur, ce père de famille soutient qu’il n’est point contre l’idée d’un confinement. Cependant, il pense qu’il ne faudrait pas transposer des réalités d’ailleurs pour les imposer aux sénégalais. « Les situations ne sont pas pareilles. Ici, il y a des pères de famille qui gagnent de quoi la dépense quotidienne au jour le jour » insiste-t-il. Tout en appuyant tantôt sur l’accélérateur, tantôt sur le frein en maniant le levier de vitesses, Modou, visage fermé et crispé, se lance dans sur une série d’auto-interrogations. En effet, il se demande comment on peut demander à un père de famille de rester chez lui, que va-t-il faire à la maison sous le regard de ses enfants et de son épouse, comment la famille va-t-elle vivre alors qu’il tire ses revenus de la rue ? Toutes ces interrogations doivent, selon lui, être solutionnées par le gouvernement avant de demander aux citoyens de se confiner.
Samba sow soutient lui aussi être contre l’idée d’un confinement. Ce marchand de chapelets, la soixantaine, habillé d’un boubou bleu, rencontré au niveau de la poste de la Médina, s’inscrit dans la même logique que le chauffeur de car rapide Modou samb. Il assure n’envisager en aucun cas de se confiner à moins d’y être forcé. « Pourquoi me confiner ? » s’interroge-t-il. N’empêche, ce vieil homme se dit être conscient du danger qui guette le pays. « Je sais que le coronavirus est en train de faire des ravages dans le monde. Raison pour laquelle, je suis à la lettre toutes les mesures de prévention qui ont été recommandées. Comme vous le constatez, je porte un masque et des gants. Mais je ne vais pas m’enfermer à la maison. Si je le fais, c’est ma famille qui va mourir de faim » déclare-t-il. Selon lui, un pays comme le Sénégal ne peut se permettre de suivre cette mesure mise en œuvre en Europe, car c’est un pays pauvre. Et s’il arrive que le gouvernement en arrive à cette mesure restrictive, beaucoup de familles n’auront pas de quoi se nourrir. « Si l’Etat, qui me demande de me confiner, peut subvenir aux besoins des miens, alors je resterais tranquille chez moi sans faire de bruit » dit-il avec humour. Les avis de nos interlocuteurs rejoignent ceux de plusieurs experts. selon eux, le continent africain ne peut se payer le luxe de se barricader. « Et si les gouvernant de ces pays en venaient à adopter cette mesure, comment confiner la vielle veuve qui vend quelques Soumbala au marché pour subvenir à ses besoins ? Comment confiner le réparateur de moto qui a besoin de son chiffre d’affaires journalier pour assurer la popote du lendemain ? Comment confiner la restauratrice qui tient son petit restaurant et qui, sans chiffre d’affaires, ne pourra pas payer le loyer, le courant et l’eau de son local ? » s’interroge M. Mika Barsall dont le post est largement partagé dans les réseaux sociaux.
Selon lui, l’Occident peut se permettre un confinement total, mais pas l’Afrique. Il appelle ainsi à une prise de conscience collective afin de respecter les mesures de prévention pour le bien commun. Cependant, le confinement général pourrait bien s’imposer si le nombre de contaminés venait à atteindre un certain nombre. Reste à savoir à partir de quel seuil…
Le Témoin
Assis dans la cabine du conducteur, ce père de famille soutient qu’il n’est point contre l’idée d’un confinement. Cependant, il pense qu’il ne faudrait pas transposer des réalités d’ailleurs pour les imposer aux sénégalais. « Les situations ne sont pas pareilles. Ici, il y a des pères de famille qui gagnent de quoi la dépense quotidienne au jour le jour » insiste-t-il. Tout en appuyant tantôt sur l’accélérateur, tantôt sur le frein en maniant le levier de vitesses, Modou, visage fermé et crispé, se lance dans sur une série d’auto-interrogations. En effet, il se demande comment on peut demander à un père de famille de rester chez lui, que va-t-il faire à la maison sous le regard de ses enfants et de son épouse, comment la famille va-t-elle vivre alors qu’il tire ses revenus de la rue ? Toutes ces interrogations doivent, selon lui, être solutionnées par le gouvernement avant de demander aux citoyens de se confiner.
Samba sow soutient lui aussi être contre l’idée d’un confinement. Ce marchand de chapelets, la soixantaine, habillé d’un boubou bleu, rencontré au niveau de la poste de la Médina, s’inscrit dans la même logique que le chauffeur de car rapide Modou samb. Il assure n’envisager en aucun cas de se confiner à moins d’y être forcé. « Pourquoi me confiner ? » s’interroge-t-il. N’empêche, ce vieil homme se dit être conscient du danger qui guette le pays. « Je sais que le coronavirus est en train de faire des ravages dans le monde. Raison pour laquelle, je suis à la lettre toutes les mesures de prévention qui ont été recommandées. Comme vous le constatez, je porte un masque et des gants. Mais je ne vais pas m’enfermer à la maison. Si je le fais, c’est ma famille qui va mourir de faim » déclare-t-il. Selon lui, un pays comme le Sénégal ne peut se permettre de suivre cette mesure mise en œuvre en Europe, car c’est un pays pauvre. Et s’il arrive que le gouvernement en arrive à cette mesure restrictive, beaucoup de familles n’auront pas de quoi se nourrir. « Si l’Etat, qui me demande de me confiner, peut subvenir aux besoins des miens, alors je resterais tranquille chez moi sans faire de bruit » dit-il avec humour. Les avis de nos interlocuteurs rejoignent ceux de plusieurs experts. selon eux, le continent africain ne peut se payer le luxe de se barricader. « Et si les gouvernant de ces pays en venaient à adopter cette mesure, comment confiner la vielle veuve qui vend quelques Soumbala au marché pour subvenir à ses besoins ? Comment confiner le réparateur de moto qui a besoin de son chiffre d’affaires journalier pour assurer la popote du lendemain ? Comment confiner la restauratrice qui tient son petit restaurant et qui, sans chiffre d’affaires, ne pourra pas payer le loyer, le courant et l’eau de son local ? » s’interroge M. Mika Barsall dont le post est largement partagé dans les réseaux sociaux.
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