Il s'agit d'un nouvel épisode dans l'instabilité que connaît le pays depuis un an. Fin 2014, une insurrection populaire avait balayé le régime de Blaise Compaoré qui tentait de s'octroyer une nouvelle prolongation. Après vingt-sept ans de pouvoir, le chef de l'Etat espérait briguer un cinquième mandat par une nouvelle modification de la Constitution avant d'en être empêché par la rue, l'opposition et l'armée. Après qu'un officier, le lieutenant-colonel Isaac Zida, s'était autoproclamé chef de l'Etat, un nouveau président de transition, civil cette fois, Michel Kafando, avait été désigné pour mener le pays à des élections en novembre 2015. Michel Kafando prendra ainsi ses fonctions vendredi.
Le cas du Burkina est à bien des égards singulier, mais sur le continent, sa situation est suivie avec intérêt par ceux qui tiennent les clés des palais présidentiels et par ceux qui voudraient les en déloger. D'autant que les événements qui se sont produits à Ouagadougou trouvent une résonance dans plusieurs Etats africains.
Petits et grands arrangements avec la Constitution
En 2010, au Niger, le président Mamadou Tandja, au pouvoir depuis onze ans, avait été renversé par un coup d'Etat militaire après avoir dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle et fait adopter par référendum une réforme de la Constitution lui permettant de se maintenir au pouvoir trois ans au-delà de la limite de son mandat.
Si l'onde de choc partie de Ouagadougou a déjà provoqué des remous chez un voisin du Burkina, le Bénin, où ont eu lieu fin octobre des manifestations exigeant la tenue d'élections municipales repoussées sine die depuis 2013, le président béninois, Thomas Boni Yayi, a juré qu'il ne toucherait pas à la Constitution. En revanche, quatre autres chefs d'Etat africains envisageraient, à l'instar de l'ancien dirigeant burkinabé Blaise Compaoré, de se maintenir au pouvoir grâce à des modifications d'ampleur ou à de simples petits arrangements avec les règles constitutionnelles :
- Pierre Nkurunziza au Burundi ;
- Joseph Kabila en République démocratique du Congo ;
- Paul Kagamé au Rwanda ;
- Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville.
Arrivé au pouvoir pour la première fois en 1979, Denis Sassou Nguesso ne l'a, depuis lors, quitté que pendant cinq ans, entre 1992 et 1997, et a sans cesse été réélu depuis, lors de scrutins boycottés par une partie de l'opposition. A 71 ans, il souhaiterait, selon plusieurs sources, faire adopter une nouvelle loi fondamentale pour contourner la Constitution, qui l'empêche de se représenter en 2016.
Source:Lemonde.fr
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