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Éducation : le SAEMS annonce une intensification de la lutte et menace de durcir le bras de fer avec le gouvernement



​Réuni ce samedi 27 décembre 2025 à Dakar, le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen Secondaire (SAEMS) a procédé à l’évaluation de sa feuille de route annuelle. Face à ce qu'il qualifie de « provocations » du gouvernement et de « politiques utopiques », le secrétaire général national, Elhadj Malick Youm, annonce une intensification de la lutte dès la rentrée.

​L’heure est à la mobilisation générale chez les enseignants du moyen secondaire. Profitant des vacances du premier trimestre, les responsables du SAEMS se sont retrouvés en conclave pour passer au crible la mise en œuvre de leur feuille de route 2025-2026. Le constat est sans appel : le fossé se creuse entre les revendications syndicales et les réponses de l'État.

Un « passif social » qui s'alourdit

​Au cœur des échanges, l’apurement du passif social reste la priorité absolue. Pour Elhadj Malick Youm, le Secrétaire Général National du syndicat, l’attitude actuelle des autorités est source d’inquiétudes majeures. Il dénonce une absence de solutions concrètes face aux questions nodales qui paralysent le secteur de l’éducation.

​Le point de rupture semble avoir été atteint lors du récent passage du Premier Ministre à l’Assemblée Nationale. « Le gouvernement nous a dit qu’il ne peut rien faire pour la prise en charge de nos préoccupations et que sa seule offre est le bras de fer », a déploré M. Youm. 

Un défi que le SAEMS se dit prêt à relever : « Nous sommes tout à fait prêts à engager ce bras de fer. Les enseignants ne sont pas prêts à être les dindons de la farce ».

Problèmes des abris provisoires

​Le leader syndical n'a pas mâché ses mots à l'égard de la gestion actuelle du Ministère de l'Éducation. Tout en rappelant le rôle historique des enseignants dans la construction du pays et la survenue de la troisième alternance politique, il a fustigé une déconnexion entre les discours officiels et la réalité des classes.

​« On nous parle tout le temps d’Intelligence Artificielle (IA) et de formation au numérique, alors que nous n'avons pas encore réglé les fondamentaux », a martelé Elhadj Malick Youm.

​Le syndicat pointe du doigt des chiffres alarmants : ​Près de 7000 abris provisoires toujours présents dans le système éducatif. Des centaines de milliers d'enseignants dont l'avenir est hypothéqué par un manque de formation.

​Pour le SAEMS, parler de « chimères » technologiques alors que les besoins de base ne sont pas satisfaits est une erreur stratégique. Le syndicat exige un recentrage immédiat de la politique éducative vers le « réel » et le « présent ».


Après les plans d'action menés en octobre et novembre, le SAEMS s'apprête à passer à la vitesse supérieure. Ce conclave de décembre devrait déboucher sur des « décisions fortes » pour contraindre le gouvernement à placer l'école au cœur des politiques publiques.

​« Sans école, il n’y aura point de développement », a conclu le Secrétaire Général, avertissant que le mouvement de contestation allait se corser dans les semaines à venir. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, dont le silence ou la fermeté détermineront la stabilité de l'année scolaire 2025-2026.
 



Samedi 27 Décembre 2025 - 14:42


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