Le pouvoir joue la carte de la fermeté face à la confrérie et la stratégie de l’armée semble parfaitement fonctionner. Il n'y a pas eu de grands rassemblements ce dimanche, mais des manifestations qui, dans la meilleure des hypothèses, ont rassemblé quelque 2 000 personnes. Des manifestations qui d'ailleurs ont été ballottées au gré de mots d'ordre contradictoires. Prévues en premier lieu après la prière de midi, elles ont été reportées après celle de l’après-midi, donc 15 h 30 alors que le couvre-feu commence à 19 heures.
Il y eu effectivement des manifestations, des cortèges qui sont partis de certaines mosquées, mais ils ne sont pas allés vers les lieux de rendez-vous qui étaient annoncés, c'est-à-dire notamment la Haute Cour constitutionnelle. La raison invoquée était la présence de tireurs isolés qui pouvaient prendre pour cible les manifestants. Par contre, une marche s'est bien dirigée vers le palais présidentiel d'Héliopolis.
Ces contre-ordres donnent le sentiment de contradictions au niveau du commandement de la confrérie. La chaîne de commandement a de fait été dégarnie par l'arrestation, un peu partout en Egypte, des cadres moyens de la confrérie des Frères musulmans.
Polémique sur la mort suspecte de prisonniers
Selon le ministère de l’Intérieur, l’incident a eu lieu aux abords de la prison d’Abou Zaabal à 60 km au nord du Caire. Les prisonniers, plus de 600, étaient transférés en fourgons cellulaires des commissariats de police de Madinet Nasr au Caire. Les détenus avaient été arrêtés lors de la dispersion du sit-in de Rabaa al-Adawiya mercredi 14 août.
Toujours selon le ministère de l’Intérieur, les prisonniers ont tenté de s’évader et auraient même pris en otage un officier de police. Les forces de l’ordre ont alors tiré des grenades de gaz lacrymogènes et 36 des prisonniers, qui étaient encore dans les fourgons, meurent asphyxiés.
Les Frères musulmans accusent la police de meurtre. Selon eux, les prisonniers étaient entassés en grand nombre dans les fourgons cellulaires et ont péri étouffés par manque d’air. Il n’y aurait jamais eu de tentative d’évasion ni de tir de gaz lacrymogènes. Plusieurs organisations indépendantes de défense des droits de l’homme ont demandé l’ouverture immédiate d’une enquête pour faire toute la vérité sur le drame.
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