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Entre vecteurs de paix et acteurs de conflits : les journalistes de la Sous région prêchent la bonne parole à Dakar

En Afrique, il y a un déficit de formation aux techniques de « reportage sensible aux conflits » pouvant permettre aux journalistes d’informer librement et objectivement, sans attiser l’incompréhension, la haine et le rejet de l’autre. Ce qui, non seulement, sape la neutralité des acteurs des médias, mais participe à l’exacerbation des conflits qui minent déjà le continent. Fort de ce constat, le Gorée Institute qui accorde une attention particulière au traitement de l’information sensible a organisé un atelier de formation à l’intention d’une trentaine de journalistes venus des pays de la sous région, afin d’inciter ces derniers à contribuer à la prévention des conflits et la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest.



Entre vecteurs de paix et acteurs de conflits : les journalistes de la Sous région prêchent la bonne parole à Dakar
« Qui mieux que les journalistes pour prêcher la bonne parole consistant à travailler à rompre le cycle de conflits en Afrique ? » La réponse à cette question du représentant du Directeur exécutif de l’Institut de Gorée explique la pertinence de la tenue de l’atelier de formation sur l’Île de Gorée, du 2 au 4 novembre, sous le thème « Liberté de la presse et responsabilité des médias dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix en Afrique ». Pour Abdou Salam Wane, même si « on est loin des formes classiques de guerre, il faudrait arriver à comprendre quels sont les éléments perturbateurs qui font que notre société ne vive plus en paix. Et une fois qu’on arrive à les identifier, travailler à les anéantir ». C’est donc dans cette perspective que des activités ont été menées pendant trois jours pour aider les acteurs des médias à devenir des vecteurs de paix plutôt que des acteurs de guerre. Ainsi, journalistes et professionnels des médias du Sénégal et des autres pays d’Afrique de l’Ouest se sont penchés sur la problématique générale des conflits en Afrique en définissant les concepts et typologies des conflits, mais surtout en indiquant les comportements professionnels adéquats pour un journalisme de paix.

L’objectif, comme le précise M. Wane, est de « ne pas donner une chance au conflit, c’est-à-dire que ce ne soit pas les journalistes qui soient les propagandistes ». Pour lui, « la prévention des conflits et la consolidation de la paix n’exclut pas la critique quand elle est nécessaire en faisant fi de tout ce qui est appartenance sociale ethnique ». Toutefois, il estime qu’ « il faut aussi éviter les éloges flatteurs car la paix vaut pour tout le monde ». A cet effet, le problème des terminologies, le poids des mots, le choc des images, les clichés, les idées reçues…sont indexés par les facilitateurs comme étant les facteurs qui promeuvent le journalisme de haine.

« Un atelier très participatif avec des professionnels des médias et dont la perspective a été d’avoir une masse critique des médias », note le chargé du programme « Médias et Prévention des Conflits ». Rappelant qu’il y a une évolution du contexte avec les problèmes qui se sont accentués dans certains pays, Frédéric Ndecky voit ainsi l’intérêt de revenir sur le terrain pour non seulement approfondir, mais actualiser la connaissance. Pour lui, le présent atelier vise l’approfondissement de la recherche car « les journalistes souhaiteraient avoir davantage d’outils comme un guide du professionnel ». « Des recommandations fortes vers lesquelles nous devons aller dans la prochaine mise en œuvre des actions du projet », conclut-il.

Matar SENE

Lundi 7 Novembre 2016 - 10:16


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