
Dans le cadre de l’amélioration de la santé de la femme qui a démarré depuis hier lundi 15 août, la région médicale de Tambacounda et l’Unfpa ont initié un certain nombre d’actions dont la réparation des femmes victimes de fistules obstétricales. Selon des acteurs, dans l’est du pays, plus de 90 femmes ont été prises en charge et réintégrées dans la société à travers des modules de formation génératrice de revenus.
Le médecin-chef de région de Tambacounda, le docteur Bayal Amadou Cissé, a renseigné que c’est depuis 2018, qu’ils (son équipe et lui) travaillent dans le cadre du projet d’amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal ainsi que dans l’identification, le référencement et l’accompagnement psychosocial et médical des femmes porteuses de fistule. Ainsi, depuis le démarrage du projet, plus de 94 femmes souffrant de fistules obstétricales ont été prises en charge. Ces dernières abandonnées dans la majorité des cas par leur conjoint après avoir été victimes de fistules se trouvent être laissées à leur propre sort.
Ces femmes touchées dans leur chair car étant stigmatisées à cause de la maladie, Amadou Tidiane Diaw, secrétaire général du Comité de lutte contre les violences basées sur le genre de la région de Tamba d’attester : « On parle de maladie honteuse. Déjà, le nom, l’appellation en dit long. Généralement, la jeune fille ou la dame qui a cette maladie n’est pas intégrée au sein même de sa famille. Ceci est dû sans doute à l’odeur qu’elle dégage. Elles-mêmes sont mal à l’aise. Elles s’isolent souvent pour ne pas se sentir gênantes ou être stigmatisées ». Et de poursuivre : « Ce qu’il y a de pire, c’est qu’il y a des femmes qui sont abandonnées par les maris avec leurs enfants. Ça devient dès lors un problème délicat et c’est la famille d’origine qui est obligée de prendre en charge la victime. Sur le plan économique, les femmes ne peuvent plus s’activer. Même si elles avaient un petit commerce, ça tombe à l’eau. Socialement, elles ne peuvent plus participer aux activités familiales. »
Pour rappel, la fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé et qui se produit en l’absence de soins obstétricaux rapides et de qualité.
Selon M. Diaw à renseigner : « Il y a une diminution très importante en ville, mais en village les accouchements à domicile et la non-accessibilité des structures de santé est souvent à l’origine de la fréquence de la maladie ». Et de poursuivre : « Nous sommes accompagnés dans le travail par les Badianous Gox et les relais communautaires ».
avec Le Quotidien
avec Le Quotidien
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