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Insécurité dans les Postes de santé: de 2019 à 2021, une dizaine d’agents de santé agressés

​Une dizaine de sages-femmes et d’infirmiers ont subi des attaques physiques dans les postes de santé au cours de ces trois dernières années. Une situation qui, selon le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), doit interpeler l’Etat pour une meilleure sécurité de ces agents de santé dans leurs lieux de travail. Les chiffres parlent. De 2019 à 2021, une dizaine d’agents de santé ont été agressés dans leurs postes de santé



Insécurité dans les Postes de santé: de 2019 à 2021, une dizaine d’agents de santé agressés
 Au niveau des postes de santé, les agressions dépassent aujourd’hui le cadre traditionnel des menaces. Des agents sont victimes de comportements abusifs, d’atteinte psychique et physique impliquant un risque pour leur sécurité et leur santé. Entre cambriolages, attaques verbales, agressions physiques et tentatives de viol, le phénomène gagne du terrain.

Entre 2019 et 2021, c’est presque une dizaine d’agents qui a reçu les visites des malfaiteurs. La dernière en date, c’est le cas de la sagefemme de Fadial à Joal dans le département de Mbour. Gnima Sagna a échappé de justesse, lundi dernier, à un viol par un malfaiteur qui voulait abuser d’elle. Elle a su résister à ce viol avorté, mais n’a pas su bloquer son bourreau qui lui a déchiré la main en la poignardant sur le dos. La victime est présentement en soins intensifs à l’hôpital de Mbour pour avoir reçu des blessures assez graves.

La présidente de l’Association nationale des Sages-femmes d’Etat du Sénégal, Mme Bigué Ba Mbodj, se demande si leur collègue pourra retrouver l’usage de sa main gauche. La semaine dernière, une autre sagefemme du nom de Marième Ndoye, officiant à Gorom 2, a été victime d’une agression verbale et physique. Elle a même porté plainte contre son agresseur à la gendarmerie. Il y a de cela deux mois, l’infirmier chef de poste de Dioffior a été aussi agressé et son bras cassé.

Une situation inadmissible, mais récurrente.
Les cambriolages notés dans des postes de santé et les attaques sur des agents de santé sont récurrents. Au mois de mai dernier, le poste de santé de Boyard a été visé par des malfaiteurs qui ont agressé l’infirmier chef de poste, Mariama Cissé, emportant une somme de 80 000 Francs et son téléphone portable.

La sous-section locale du Syndicat unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas) avait même organisé un sit-in dans l’enceinte du centre de santé de Dioffior pour réclamer plus de sécurité aux autorités. Ils dénonçaient ce qu’ils qualifiaient d’ « actes odieux et indignes » et ont réclamé justice.

Ils avaient surtout demandé un renforcement de la sécurité tout en exigeant de la municipalité, l’affectation d’agents de sécurité de proximité dans les différentes structures sanitaires. N’empêche, ils continuent leurs œuvres sur les agents de santé.

Appel au renforcement de la sécurité des agents de santé
Le 06 mai dernier, des individus avaient défoncé la porte principale du poste de santé de Khogué, situé dans la commune de Thiarny dans le département de Linguère et ont ouvert l’armoire qui servait de coffrefort de la pharmacie où étaient gardés les fonds tirés de la vente de médicaments et emporté toutes les recettes.

En décembre 2019, à Mboussoubé, dans la commune de Touba, une douzaine d’hommes armés avait aussi fait une descente musclée au niveau du poste de santé. Les malfaiteurs avaient escaladé le mur de la structure sanitaire et ligoté le vigile en emportant 200 000 francs. La sage-femme de garde de Mboussoubé, comme celle de Fadial, avait échappé à un viol. Sauvée par sa grossesse. Mais la matrone ainsi que l’infirmière chef de poste avaient reçu des attouchements. Les malfrats avaient aussi violenté d’autres agents, s’emparant de l’argent de la caisse de la pharmacie ainsi que des téléphones portables.

Comme un cycle , l’infirmière chef de poste de Keur Saïb Ndoye a été violemment attaquée dans son bureau par un de ses patients, le 17 juillet 2019 alors qu’elle voulait lui porter assistance suite à des blessures sur le front à côté de l’œil gauche. N’eût été l’intervention des jeunes du quartier et du vigile, le pire se serait produit. Ces derniers avaient réussi à neutraliser l’individu qui présentait des blessures sur le front. Il avait été transféré au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès pour pouvoir bénéficier de soins.

Cette infirmière de Keur Saïb semble plus chanceuse que la sage-femme de Nguindir à Sédhiou. Elle avait été attaquée par un Kankourang à hauteur de la gendarmerie. Rokhaya Guèye se rendait en réunion à la région médicale de Sédhiou. Le Kankourang lui avait assénée un coup de coupe-coupe sur la tête. Elle a souffert de traumatisme crânien. Le tribunal de Grande instance de Sédhiou avait prononcé une peine de 20 jours de prison contre l’auteur de l’agression.

Les syndicalistes du Syntras, du Sames et du Sutsas avaient protesté contre l’agression physique, et la « violence gratuite sur leurs agents » qui semble trop duré. L’année précédente, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2020, un malade mental avait aussi asséné un violent coup de coupe-coupe à l’infirmier chef de poste de Nguer Malal de la commune de Keur Momar Sarr dans le département de Louga.

L’infirmier a été acheminé à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga où le médecin lui a délivré un certificat d’incapacité temporaire de travail de 30 jours. Le malade mental a été arrêté par la gendarmerie de Louga. Cela fait suite à l’agression d’un autre infirmier à Ndoffane, à Fatick. « Autant d’actes ignobles à régler le plus rapidement possible », selon secrétaire général du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale.

M.Mballo Dia Thiam considère que l’Etat est interpelé pour la sécurité des agents au niveau de leurs postes de travail par rapport à ce phénomène devenu courant. Pour ce syndicat de la santé, les structures sanitaires constituent aujourd’hui un danger pour les travailleurs. Comme ce fut le cas avec les pharmaciens qui étaient les cibles. Et qui n’avaient pas manquer d’arrêter de travailler la nuit pour dénoncer les multiples agressions dont ils étaient victimes.

« Nous n’arrêtons pas à nous insurger contre l’Etat, les ministères de l’Intérieur et de la santé pour les dispositions à prendre. Nous ne manquerons pas aussi de nous réunir pour statuer sur ces cas de violences et sur le renforcement de la sécurité dans ces lieux de travail » a dit M. Thiam.

Le Témoin


Jeudi 24 Juin 2021 - 13:10


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