C’est devant une salle de 1 500 hommes politiques, représentants de la société civile et notables de Goma que Joseph Kabila s’est exprimé. Cinquante minutes de discours pour parler de son action politique, mais surtout justifier ses choix. Celui, par exemple, d’avoir attendu un an et demi avant de lancer une offensive contre les rebelles du Mouvement du 23-Mars, mais aussi pour expliquer les retards de développement du Nord-Kivu.
« Nous avons des routes à construire, mais nous avions de l’argent pour acheter soit des chars de combat soit un bulldozer pour réparer les routes de Goma. Et jusque-là, je ne regrette rien du choix que j’ai fait et j’assume », a lancé le président de la République démocratique du Congo.
La guerre terminée, Kabila a promis, une nouvelle fois, que des moyens financiers seraient fournis à l’administration et que l’argent de la guerre irait aux infrastructures.
« Mieux vaut tard que jamais. La paix, c’est un processus »
« Hier, quand je passais, j’ai vu des gens me dire : "Président, tu as fait des promesses. Tu as dit les routes, tu as dit l’eau, l’électricité." Au fond de mon cœur, je me suis dit : "Ils ont oublié la plus grande promesse que j’ai faite au Nord-Kivu." La plus grande promesse que j’ai faite, c’est celle de la paix. »
Joseph Kabila a insisté pour dire que sans la paix, aucun autre développement n'aurait été possible. « Si une personne a 5 000 francs congolais dans sa poche, qu’il se sent malade et qu’il n’a pas de souliers pour se chausser ; il a le choix soit d’acheter des souliers, soit d’acheter un remède contre sa maladie. Moi, c’est ce dernier choix que j’ai fait. »
Une explication qui a convaincu Mathieu Batumike, président d’un parti d’opposition du Nord-Kivu : « Mieux vaut tard que jamais. La paix, c’est un processus et on ne peut pas développer une partie pendant que la maison brûle. La guerre est finie, nous allons voir dans un trimestre si les projets de développement seront réellement mis sur pied. »
En revanche, resté bloqué à l’extérieur, officiellement faute de place, Jean Maubert, avocat à Goma, n’est pas du tout convaincu. « La République a un budget, normalement, fait-il remarquer. L’armée a tant, les infrastructures ont tant. Mais ces routes ne sont pas construites, pas seulement par dysfonctionnement du gouvernement et de l’autorité... il ne s'agit pas d'un effort de guerre ! »
Dans l’immédiat, les ministres qui se sont réunis à Goma pour un conseil exceptionnel ont adopté une série de mesures vagues comme l’acquisition de camions-citernes et la construction de fontaines pour Goma, Kiwanja, Rutshuru et Bunagana, le tout sans calendrier.
Source : Rfi.fr
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