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Khartoum et Juba: relancer les accords de paix?

Le président soudanais Omar el-Béchir est attendu ce vendredi 12 avril à Juba, la capitale du Soudan du Sud, avec plusieurs ministres et de nombreux officiels. Nordistes et Sudistes, qui ont fait la guerre pendant 22 ans quand ils étaient dans le même Etat, ne parviennent pas réellement à faire la paix depuis qu’ils se sont séparés en 2005. De nouveaux textes signés en mars tentent de lancer l’application des précédents accords.



Le président soudanais Omar el-Béchir (G) avait accueilli son homologue du Soudan du Sud Salva Kiir à Khartoum, en octobre 2011. Reuters/ Mohamed Nureldin Abdallah
Le président soudanais Omar el-Béchir (G) avait accueilli son homologue du Soudan du Sud Salva Kiir à Khartoum, en octobre 2011. Reuters/ Mohamed Nureldin Abdallah
Après la visite qu'il avait effectuée à Khartoum, en octobre 2011, le président du Soudan du Sud Salva Kiir avait invité Omar el-Béchir à venir à Juba, capitale du tout nouvel Etat indépendant. La dégradation des relations entre les deux voisins, les vicissitudes dans l'application des accords de paix, les accrochages (même) entre troupes nordistes et sudistes ont contraint le président soudanais à reporter, plusieurs fois, la visite.
L'invitation a été relancée par Salva Kiir dans le courant du mois de mars, après la signature de textes destinés à garantir l'application des accords antérieurs. Et cette fois-ci, Omar el-Béchir a répondu positivement.
 
« Le président Béchir arrivera ce vendredi à la tête d'une délégation de 65 personnes environ : le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Défense, celui du Commerce et de l'Industrie, ainsi qu'un groupe d'officiers et de hauts représentants des autorités, a indiqué à RFI le ministre de l’Information du Soudan du Sud, Barnaba Marial Benjamin. C'est une très grosse délégation qui vient à Juba. »
Omar el-Béchir doit, au cours de ce séjour, rencontrer Salva Kiir en tête à tête. « C'est une façon de commencer une nouvelle page, estime le ministre sud-soudanais... pour que nous vivions côte à côte en paix, que nous réglions nos problèmes par le dialogue et la discussion. Les relations de guerre doivent devenir des relations de paix. »
Le prix de la méfiance
Les deux Etats ont en effet pu mesurer tout au long de l'année dernière le prix de la méfiance qui persistait entre eux. En stoppant à partir de janvier 2012 sa production de pétrole par mesure de rétorsion, le Sud-Soudan s'est privé de sa seule véritable source de revenus. Le Nord, lui, s'est un peu plus enfoncé dans les difficultés économiques, alors que la sécession l'avait déjà fragilisé (selon le FMI, le départ du Sud a privé le Soudan des trois quarts de sa production de pétrole, de la moitié de ses revenus fiscaux et des deux tiers de ses capacités de paiement international).
A Juba, les deux présidents pourront célébrer avec soulagement la reprise de la production de pétrole qui a eu lieu il y a quelques jours. « Le Soudan est dépendant du pétrole du Soudan du Sud, analyse Ali Verjee, du Rift Valley Institute, il est important qu’il y ait une relation de travail entre les deux pays, car les deux en souffrent si celle-ci n’existe pas ».
Jouer l'apaisement avec le Sud, même temporairement, a par ailleurs un intérêt militaire alors que des rébellions restent actives dans le Darfour, le Sud-Kordofan et le Nil Bleu. « Cela nous permettra d'encercler les insurgés au Darfour et nous aidera à mettre un terme à la rébellion », a estimé devant le Parlement le ministre de la Défense de Khartoum.
Source: RFI
 


Vendredi 12 Avril 2013 - 11:43


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