Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

L'évolution des traitements antirétroviraux (ARV) transforme la gestion du VIH/SIDA à l'hôpital régional de Tambacounda



À la fin des années 90, la découverte des antirétroviraux (ARV), notamment la trithérapie combinant trois molécules en un seul traitement, a marqué un tournant décisif dans la lutte contre le VIH/SIDA. Cette avancée scientifique, saluée comme une bénédiction pour les personnes vivant avec le virus, a radicalement changé la perception et la gestion de cette maladie, notamment à l'hôpital de Tambacounda.

Autrefois perçu comme une condamnation à mort, le SIDA est aujourd'hui considéré comme une maladie chronique, grâce à l'amélioration continue des traitements. La trithérapie, regroupant le tenofovir, la lamivudine et le dolutegravir en une seule capsule, offre une nouvelle chance de survie aux patients. Dr. Amadou Moctar Diouf, responsable de la prise en charge des patients atteints du VIH à l'hôpital régional de Tambacounda, exprime un optimisme mesuré face à cette évolution.

« Aujourd'hui, avec une prise régulière des médicaments, les patients peuvent réduire leur charge virale et vivre comme s'ils n'étaient jamais atteints du VIH », se félicite Dr. Diouf.

Ce dernier explique que les nouvelles molécules permettent aux patients de recouvrer une bonne santé après seulement six mois de traitement rigoureux, réduisant ainsi la charge virale à moins de 1000 copies du virus dans l'organisme. L'objectif ultime est d'atteindre une charge virale indétectable, c'est-à-dire moins de 50 copies, rendant le patient incapable de transmettre le virus, à condition de maintenir une observance stricte du traitement.

Selon APS, les avancées récentes ont également simplifié la prise en charge. Les molécules tenofovir, lamivudine et dolutegravir sont désormais combinées en un seul comprimé quotidien, le tenofovir plus, offrant une plus grande efficacité et moins d'effets secondaires. Cependant, certains patients nécessitent des ajustements spécifiques, prenant le dolutegravir et la lamivudine séparément.

Le Dr. Diouf souligne l'importance d'une prise régulière et rigoureuse des ARV, en particulier pour les patients au stade avancé de l'infection. Après six mois de traitement strict, la charge virale est drastiquement réduite, permettant au patient de reprendre une vie normale et active. « Si les consignes sont respectées, le traitement contre le VIH/SIDA a si bien évolué que la maladie paraît moins dangereuse que certaines maladies chroniques, comme le diabète ou les AVC », observe-t-il.

Coumba Dabo, médiatrice à l'hôpital régional de Tambacounda, partage cette perspective positive. Elle rappelle qu'auparavant, les traitements étaient lourds et les effets secondaires importants. Aujourd'hui, avec la trithérapie, les patients peuvent non seulement mener une vie normale, mais aussi envisager des projets familiaux, comme avoir des enfants sans risque de transmission du virus.

Mme Dabo insiste sur la nécessité de changer le vocabulaire utilisé pour parler de cette maladie. Elle suggère de bannir des termes comme « sidéen », qui stigmatisent les personnes vivant avec le VIH. Humaniser le langage et sensibiliser la population peuvent encourager plus de personnes à se faire dépister et à suivre les traitements nécessaires.

Grâce à l’évolution des traitements antirétroviraux, le VIH/SIDA est désormais géré comme une maladie chronique, permettant aux patients de vivre pleinement. 

Ndeye Fatou Touré

Jeudi 23 Mai 2024 - 11:35


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter