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La collecte des objets plastiques à la décharge d'Akouédo, au Nord-est d'Abidjan, "un business" pour des fouilleurs

Dans les débris de la décharge d'Akouédo, un village au Nord-est d'Abidjan, Aimé Sarambé, un jeune Burkinabè, collecte des objets plastiques au milieu des ordures ménagères et de leurs odeurs nauséabondes, presqu’insupportables, pour les revendre aux usines de recyclage.



Quelques mètres après le poste de pesage des bennes à ordures, une dizaine de personnes dont des adolescents, certains avec des sacs en bandoulière et des sandales aux pieds, tournent et retournent les ordures dans tous les sens à la recherche de tout ce qui pourrait leur rapporter de l’argent pour subvenir à leurs besoins ou à celle de leurs familles.

 

Toute matière plastique usagée est bonne à prendre, seaux, chaussures, bouteilles, cuvettes, sachets, poupées, sont recueillis, triés et entreposés afin d’être vendus aux intermédiaires des usines de la zone industrielle de Yopougon (Ouest Abidjan) pour leur recyclage.

 

Aimé Sarambé, la trentaine, confie être venu à l’aventure en Côte d’Ivoire depuis 2009 pour faire fortune. Très tôt à la décharge, il "reprend" les objets en plastique qu’il enveloppe dans de gros sacs et les entrepose dans un espace aménagé où chacun à "son territoire".

 

Les grandes bouteilles en plastique se négocient entre 100 Fcfa et 150, tandis que les petites sont reprises à 50 Fcfa ou 75 et les seaux entre 150 et 200 Fcfa, affirme Sarambé, vêtu d’une vieille chemise blanche avec des sandales aux pieds.

 

Une fois que les sacs atteignent une tonne, les fouilleurs les cèdent aux intermédiaires des usines entre 85 ou 90 Fcfa le kilogramme, soit une manne financière oscillant entre 85.000 Fcfa et 90.000 Fcfa, rapportent des intermédiaires des usines.

 

Mais, avant de se rendre à la zone industrielle de Yopougon, Sarambé fait peser sa marchandise à l’aide d’une balance de fortune, pour avoir une idée de la masse totale de ses sacs afin de ne pas "se faire abuser par ces intermédiaires qui leur doivent des millions de francs".

 

Chaque mois "j’arrive à me faire trois à cinq tonnes. Et avec trois tonnes, je m’en tire avec 255.000 Fcfa" (supérieur au salaire moyen ivoirien qui est de 150.000 FCFA). Cette activité sert "à payer mon loyer, à me faire soigner, à me nourrir et à épargner puis à envoyer de l’argent à la famille restée au pays", révèle-t-il.

 

"Au début, c’était vraiment difficile à cause des odeurs, mais aujourd’hui, je suis habitué à cette odeur. Il faut être chaque jour à la décharge pour récupérer  le maximum d’objets", dit-t-il.

 

La décharge qui se trouvait auparavant à Agban-village, dans la commune d’Ajamé, au Nord d’Abidjan, a été délocalisée en 1965 dans le village d’Akouédo dont elle porte le nom, sur une superficie de 150 hectares et accueille environ un million de tonnes d’ordures ménagères par an.


Rfi.fr

Dimanche 1 Mars 2015 - 11:21


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