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La guerre en Ukraine ravive toutes les tensions des Balkans

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine jeudi 24 février, la Bosnie-Herzégovine retient son souffle, craignant de voir s’ouvrir un « second front », tandis la Serbie essaie de s’en tenir à une impossible « neutralité ».



La guerre en Ukraine ravive toutes les tensions des Balkans
Vendredi 4 mars au soir, plusieurs milliers de personnes sont rassemblées dans les rues de Belgrade à l’appel de la « Brigade populaire » (Narodna Brigada) et d’autres groupes d’extrême droite. Derrière des banderoles proclamant que « les soldats russes défendent l’Europe du fascisme », elles scandent : « Russie, Russie ! ».

Pour ces courants radicaux, l’Otan, qui a bombardé la Yougoslavie en 1999 demeure l’ennemi principal, et la Russie serait la seule à défendre encore le « Kosovo serbe ». Depuis plusieurs années, les relations se sont approfondies, l’extrême droite serbe relayant les thèmes des idéologues proches du Kremlin sur l’Occident « corrompu », miné par « l’idéologie des droits de l’homme » ou les revendications LGBT.

Les autorités serbes essaient pourtant de garder le cap d’une difficile « neutralité ». Candidat à l’intégration européenne, le pays n’est pas membre de l’Otan et a refusé de prendre des sanctions contre la Russie, mais il a voté la résolution des Nations unies qui condamne l’invasion russe, un choix bien sûr contesté par la droite radicale. Le fait est que la Serbie avait gros à perdre quelle que soit l’option retenue.

S’adressant à la nation au lendemain du début de l’invasion russe, le président Aleksandar Vucic a déclaré que le pays « devait d’abord veiller à ses propres intérêts ». En clair, pas question pour la Serbie de risquer de perdre le soutien de la Russie sur le dossier sensible du Kosovo. Moscou est en effet, avec la Chine, le seul membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies qui refuse de reconnaître l’indépendance proclamée par l’ancienne province serbe en 2008. En revanche, le choix effectué risque fort de compliquer sérieusement ses relations avec l’Union européenne, qui est pourtant son principal partenaire économique, bien loin devant la Russie.

Le Monténégro divisé, le Kosovo ne veut pas être oublié
C’est néanmoins dans le petit Monténégro que les divisions internes sont le plus directement projetées sur le conflit ukrainien. À l’appel de l’opposition pro-serbe, des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Podgorica derrière une banderole faisant le parallèle entre « les Serbes au Monténégro et les Russes en Ukraine » qui seraient pareillement « discriminés ». Une autre banderole proclamait même : « le monde entier est russe, seul le Kosovo est serbe »…

D’autres manifestations sont prévues dans tout le pays dans les prochains jours, alors que le Monténégro se débat dans une interminable crise politique. Un accord a été trouvé jeudi pour former un gouvernement minoritaire pro-occidental, mais le président du Parlement, Strahinja Bulajic, issu du Front démocratique (DF), une coalition pro-serbe et pro-russe, refuse de convoquer l’Assemblée pour voter son investiture. Le DF appelait à un grand rassemblement ce dimanche soir, faisant craindre une convergence des tensions politiques internes et de la thématique du soutien à la Russie.

Rfi

Dimanche 6 Mars 2022 - 14:37


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