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Le Congo sous tension à la veille du référendum constitutionnel

La campagne sur le référendum constitutionnel de ce dimanche au Congo-Brazzaville s’est achevée ce vendredi. Depuis l’annonce de cette consultation populaire qui pourrait permettre au président Denis Sassou-Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016, le climat est très tendu dans le pays. Quatre personnes sont mortes, selon les autorités, une vingtaine selon l’opposition.



S’il n’y avait qu’une seule image à retenir de cette campagne, ce serait celle des affrontements qui ont opposé manifestants et forces de l’ordre en début de semaine à Brazzaville, mais aussi dans d’autres villes du pays. Les autorités assurent que le calme est revenu, mais la campagne s’est soldée vendredi, par une interdiction pure et simple de tout rassemblement dans la capitale pour raison de sécurité, et la peur reste bien présente au sein d’une population qui garde en mémoire le souvenir de la guerre civile.

Sur le fond, une question a dominé les débats : celle d’un éventuel troisième mandat pour le président Denis Sassou-Nguesso  au point d’éclipser tous les autres aspects du projet de Constitution  pourtant très différent de l’actuelle loi fondamentale. Le texte lui-même n’a d’ailleurs été rendu public que cinq jours après le début de la campagne et a très peu circulé depuis.

A l’international, cette campagne a suscité des réactions contrastées. De la plus ferme, celle des Etats-Unis qui ont demandé un report du scrutin, à la plus confuse, peut-être celle du président français François Hollande  qui après avoir provoqué un tollé au sein de l’opposition congolaise en soutenant le droit du président Denis Sassou-Nguesso à consulter son peuple, a finalement rendu public vendredi un nouveau communiqué dans lequel Paris rappelle son attachement à la liberté d’expression et au respect des Constitutions.

Saisie du matériel à Radio Forum

 

Autre signe de crispation : la saisie du matériel de Radio Forum. Cette radio de défense des droits de l'homme, basée dans le quartier de Bacongo n'émet plus depuis vendredi 23 octobre. Le Conseil supérieur de la liberté de communication reproche à la station de diffuser, notamment, des informations mensongères.

Parfait est journaliste dans la station. Il était à l’extérieur du bâtiment lorsque les policiers sont arrivés.

« Il y en a qui sont venus par ici, d’autres qui sont venus par là. Ensuite, ils sont rentrés et comme j’étais dehors, je ne pouvais plus avoir accès. Je leur ai dit que je faisais partie du personnel mais ils m’ont répondu que plus personne ne rentrait », a témoigné auprès de RFI, le journaliste de Radio Forum

A l’étage dans le studio, il y a encore un téléphone, quelques micros et un banc de copie, mais tout le reste a été emporté.

« Ils m’ont montré la décision et ils ont pris les appareils, les ordinateurs, les tables de mixage… en fait, notre matériel de diffusion. Ils avaient des armes et on ne pouvait rien faire. On était obligés d’obéir », a, pour sa part, raconté un technicien de Radio Forum.

Massengo-Tiassé, directeur de la station, conteste la légalité du geste. Il assure ne pas avoir été notifié de la décision d’interdiction et juge les accusations des autorités infondées.

« Lorsqu’on nous dit que nous diffusons des informations mensongères, mais c’est ce que les gens vivent. On nous reproche de donner la parole aux gens, l’expression des citoyens. Nous, nous faisons échec à la désinformation. Nous allons continuer à nous battre », a-t-il déclaré à RFI.

Massengo-Tiassé demande, par ailleurs, aux autorités de lui rendre son matériel. Si ce n’est pas fait dans la semaine, il promet de se débrouiller pour recommencer, coûte que coûte, à émettre.

Source : Rfi.fr



Samedi 24 Octobre 2015 - 09:41


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