Les avocats de François Mancabou ont annoncé vendredi que des procédures ont été initiées et qu'une plainte visant le commissaire Sangaré, le président de l’observatoire des libertés, le directeur de l’hôpital principal et le ministre de l’Interieur a été deposee aux Etats Unis, en France et en Allemagne. Cette plainte a été introduite en collaboration avec 20 associations des droits de l’homme en Europe, en attendant que la procédure judiciaire avance au Sénégal.
« Nous avons entamé depuis la semaine dernière des échanges avec l’ensemble des organisations des défenses des droits de l’homme et de lutte contre la torture qui se trouvent en Europe et aux États-Unis. C’est suite à ces procédures et concertations qu’il a été décidé de déposer des plaintes au niveau des États-Unis ou Mancabou a de la famille en France et en Allemagne où il y a des juridictions compétentes universelles. Ces plaintes ont été déjà introduites en collaboration avec des associations des droits de l’homme en attendant que la procédure avance ici au Sénégal », a informé Me Kabou.
Selon ce dernier, ce que François a relaté à ses proches et à tous ceux qui venaient le voir est assez précis et que dans le code pénal, il y a une définition assez claire de ce qu’on appelle la torture. « J’ai été surpris que l’autorité judiciaire qui s’appelle procureur de la république puisse orienter la torture juste sur 13 minutes en disant qu’une personne s’est cognée. Il est important pour tous ceux qui sont dans le droit civil d’être sérieux parce qu’il y a un avant un pendant et un après (...) Mais ces circonstances doivent être élucidées. Ça valse de tous le sens. Cette affaire doit être jugée et la sûreté urbaine en fait partie. L'affaire doit être donnée à quelqu’un d’autre comme la gendarmerie. Ça pourrait permettre de maintenir le calme et de donner plus de poids à cette procédure afin de permettre à la famille et aux Sénégalais du défunt de pouvoir comprendre ce qui s’est passé », a-t-il expliqué.
Le médecin de la famille de Francois Mancabou, Diallo Diop a affirmé qu’il a été informé de l’état de santé de son patient que lorsqu’il se trouvait en réanimation. « Ma première démarche a été de m’informer sur les circonstances de son arrestation. Nous avons essayé dans un premier temps d’aller à la Sûreté urbaine, nous n’avons jamais pu trouver le commissaire Sangaré sur place. Donc nous lui avons fait un courrier. De l’autre côté, notre démarche avec le directeur de l’hôpital était veine. Celui-ci refusait de nous informer de l’état de santé du malade et l’accès à la salle où était interné Mancabou. Il nous a dit que nous ne pouvons y avoir accès que sur une réquisition du procureur », a dénoncé M.Diop.
François Mancabou, considéré comme un des éléments de la "force spéciale", avait été arrêté lors du rassemblement de l'opposition le 17 juin. Il était en garde à vue au commissariat central de Dakar. Mancabou est décédé le 13 juillet à l'hôpital principal de Dakar. Selon les résultats de l'autopsie, sa mort est due à « une fracture du rachis cervical ayant entraîné des complications neurologiques». Mais sa famille conteste estimant qu'il a été «torturé et brutalisé» par la police.
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