Selon plusieurs sources concordantes, Ali Kushayb a passé quelques temps dans la ville de Birao dans une famille de notable au début de l’année, avant de repartir dans la brousse. Mais des contacts avaient été pris et le message était passé. Le chef janjaouid souhaitait se rendre à la justice internationale.
Il aura fallu du temps notamment pour s’assurer de son identité. Et c’est finalement dimanche que le procureur général de Centrafrique, Eric Didier Tambo avec le soutien de la CPI et de la Minusca notamment s’est rendu à Birao pour procéder à son arrestation officielle. Des témoins ont trouvé Ali Kushayb âgé d’environ 70 ans fatigué mais alerte.
Eric Didier Tambo assure que le chef janjawid s’est rendu contraint. « Il n’avait plus le choix », affirme-t-il. Ali Kushayb a fait savoir au procureur qu’il préférait être jugé par la CPI plutôt qu’au Soudan craignant que ses droits n’y soient pas respectés. Il aurait aussi eu peur que des familles des victimes puissent le traquer jusqu’à Birao éloigné d’une petite centaine de kilomètres de la frontière. Accompagné jusqu’à Bangui par deux de ses fils, c’est à 7h25 mardi matin qu’Ali Kushayb a été remis aux autorités judiciaires de la CPI.
Après cette reddition, la procureure générale de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda a salué une « étape décisive » pour que justice soit rendue aux victimes de la guerre menée au Darfour. Dans son briefing au Conseil de sécurité de l'ONU mercredi, elle s'est dite « optimiste » sur l'avenir et appelle Khartoum au « dialogue », même si le sort futur des autres prévenus soudanais inculpés par la CPI est encore incertain.
D'autres prévenus soudanais dans le viseur de la CPI
Depuis des mois, les civils partageant le pouvoir à Khartoum avec les militaires font passer des messages à la CPI. D'une part, disent-ils, les inculpés seront bel et bien jugés, mais de préférence au Soudan, dans un tribunal hybride dont il reste à définir les contours. D'autre part, le moment décisif ne pourra advenir qu'après la conclusion des négociations avec les groupes rebelles qui se déroulent à Juba, et avec lesquels, d'ores et déjà, le principe d'une livraison des prévenus à la CPI a été convenu.
Concrètement, sur les cinq personnes recherchées par la CPI, quatre sont désormais derrière des barreaux, dont Ali Kushayb, désormais à La Haye. L'ancien président Omar el-Béchir est détenu à la prison de haute sécurité de Kober, à Khartoum-Nord, dans un quartier désolé au bord du Nil. De même que ses anciens ministres Ahmed Haroun et Abdulraheem Mohammed Hussein, tous deux d'ailleurs actuellement soignés du virus Covid-19 en détention.
Un seul manque à l'appel : un ancien chef de la rébellion du Mouvement pour la justice et l'égalité, le JEM, Abdallah Banda, qui serait aujourd'hui actif avec des mercenaires entre le Darfour et la Libye, selon le Groupe d'experts de l'ONU. Or le JEM fait partie des groupes armés qui négocient actuellement à Juba les conditions de leur retour pacifique dans la vie politique soudanaise
Il aura fallu du temps notamment pour s’assurer de son identité. Et c’est finalement dimanche que le procureur général de Centrafrique, Eric Didier Tambo avec le soutien de la CPI et de la Minusca notamment s’est rendu à Birao pour procéder à son arrestation officielle. Des témoins ont trouvé Ali Kushayb âgé d’environ 70 ans fatigué mais alerte.
Eric Didier Tambo assure que le chef janjawid s’est rendu contraint. « Il n’avait plus le choix », affirme-t-il. Ali Kushayb a fait savoir au procureur qu’il préférait être jugé par la CPI plutôt qu’au Soudan craignant que ses droits n’y soient pas respectés. Il aurait aussi eu peur que des familles des victimes puissent le traquer jusqu’à Birao éloigné d’une petite centaine de kilomètres de la frontière. Accompagné jusqu’à Bangui par deux de ses fils, c’est à 7h25 mardi matin qu’Ali Kushayb a été remis aux autorités judiciaires de la CPI.
Après cette reddition, la procureure générale de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda a salué une « étape décisive » pour que justice soit rendue aux victimes de la guerre menée au Darfour. Dans son briefing au Conseil de sécurité de l'ONU mercredi, elle s'est dite « optimiste » sur l'avenir et appelle Khartoum au « dialogue », même si le sort futur des autres prévenus soudanais inculpés par la CPI est encore incertain.
D'autres prévenus soudanais dans le viseur de la CPI
Depuis des mois, les civils partageant le pouvoir à Khartoum avec les militaires font passer des messages à la CPI. D'une part, disent-ils, les inculpés seront bel et bien jugés, mais de préférence au Soudan, dans un tribunal hybride dont il reste à définir les contours. D'autre part, le moment décisif ne pourra advenir qu'après la conclusion des négociations avec les groupes rebelles qui se déroulent à Juba, et avec lesquels, d'ores et déjà, le principe d'une livraison des prévenus à la CPI a été convenu.
Concrètement, sur les cinq personnes recherchées par la CPI, quatre sont désormais derrière des barreaux, dont Ali Kushayb, désormais à La Haye. L'ancien président Omar el-Béchir est détenu à la prison de haute sécurité de Kober, à Khartoum-Nord, dans un quartier désolé au bord du Nil. De même que ses anciens ministres Ahmed Haroun et Abdulraheem Mohammed Hussein, tous deux d'ailleurs actuellement soignés du virus Covid-19 en détention.
Un seul manque à l'appel : un ancien chef de la rébellion du Mouvement pour la justice et l'égalité, le JEM, Abdallah Banda, qui serait aujourd'hui actif avec des mercenaires entre le Darfour et la Libye, selon le Groupe d'experts de l'ONU. Or le JEM fait partie des groupes armés qui négocient actuellement à Juba les conditions de leur retour pacifique dans la vie politique soudanaise
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