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Les vraies raisons du départ de Samuel Sarr du gouvernement

Samuel Amète Sarr a finalement rendu hier, lundi 4 octobre le tablier du département de l’Energie qui commençait à lui peser. Les crises répétitives du secteur qui semble rétif à ses solutions ont fini elles, d’accabler les pauvres populations. Celles-ci sont irritées au plus haut point en effet, par des délestages intempestifs et sans fin de la Sénélec. Tout comme elles n’en peuvent plus d’une pénurie quasi entretenue du gaz butane, de la flambée des denrées de premières nécessités, des pénuries d’eau potable, des inondations, de l’insécurité accentuée par une paupérisation grandissante. Depuis, elles manifestent bruyamment leur colère à travers certaines artères des grandes villes, surtout à Dakar et notamment dans ses quartiers périphériques et même dans certaines localités parfois éloignées à l’intérieur du territoire national.



Les vraies raisons du départ de Samuel Sarr du gouvernement
On peut penser que l’expression de leur ras-le-bol a eu raison du ministre d’Etat, ministre de l’Energie, Samuel A. Sarr avec son remplacement hier à la tête du département par Karim Wade qui a trouvé là argument pour pousser vers la sortie son « ami ». On a certainement tenu compte en haut lieu d’une opinion de plus en plus révoltée par ce qui passe à ses yeux pour une gestion nébuleuse et incompétente du secteur ainsi que les déficits énergétiques entraînés qui affectent gravement son vécu quotidien au point de l’amener à l’exprimer tapageusement. Il n’en demeure pas moins que le désormais ancien ministre d’Etat, ministre de l’Energie reste dans le giron du pouvoir comme ministre d’Etat, conseiller financier du président de la République, apprenait-on de sources généralement bien informées. C’est-là, le compromis tout trouvé au sein du « clan » pour l’amener à céder la place au « fils », renseignent en effet les mêmes sources.

Faut-il chercher cependant dans la querelle à fleurets mouchetés, mais non moins féroce des deux « amis » qui se regarderaient en chien de faïence depuis plusieurs mois maintenant, querelle entretenue par presse interposée, les véritables raisons d’une démission attendue depuis longtemps ? Samuel Sarr a-t-il été sacrifié comme les autres sur l’autel des ambitions successorales prêtées à Karim Wade ? Paye-t-il plutôt le « trop plein » de ses montages financiers, lui qui « est le seul à pouvoir lever au pied levé, des milliards sur toutes les places financières du monde », Wade dixit, rapportent nos confrères du Quotidien « l’As » dans leur édition d’hier, lundi 4 octobre ? Un peu de tout cela indubitablement. A la suite d’Idrissa Seck, Macky Sall, Cheikh Tidiane Gadio et tant d’autres fils d’emprunt broyés par le système Wade depuis 2000, Samuel Sarr risque de passer à la trappe. D’autant plus que selon les sources, on aurait actionné non pas depuis le 6è étage du ministère de l’Economie et des finances, la tutelle, la terrible Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) contre lui, mais depuis…les abords du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Certaines de ses transactions seraient suspectes, indique-t-on pour l’heure en attendant que l’enquête aboutisse. Sa proximité avec le président de la République semble même l’avoir desservi dans cette affaire. Certains dossiers concernant pourtant des personnalités aux premiers rangs de l’Etat qui ont leur entrée au palais et qui feraient même partie de ceux-là qui ont actionné la cellule contre Samuel Sarr ont été distraits cependant du champ d’investigation de la Centif, renseignent des sources avisées. Samuel Sarr agneau de sacrifice ou véritable coupable ? L’avenir le dira. Mais, l’opinion avalera difficilement qu’il est le seul coupable, d’autant plus que l’on avance dans les milieux informés que d’importantes « commissions » ont été versées dans l’affaire de la recapitalisation de la Sar et de la création de la société de stucage « Senstock ». On parle d’une dizaine de millions de dollars.

On rapporte par ailleurs, de sources généralement bien informées, que « la famille au palais, à l’unisson, s’est mobilisée depuis quelques jours pour obtenir sa tête ». Hier, même, avancent les mêmes sources, la tribu est (re) montée au créneau et aurait même invité le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye à soumettre ses propositions pour le remplacement de Samuel Sarr. Poudres aux yeux si ça se trouve avec la nomination au finish de Karim Wade. Tous ceux qui font montre d’une proximité certaine avec le président de la République deviennent suspects pour le fils et ses affidés. Demandez à Pape Samba Mboup dont on avance qu’il devra bientôt céder son poste de ministre, chef de cabinet du président de la République à un proche de Karim.

Pour l’heure Samuel Sarr qui s’était rendu le week-end à Touba, certainement pour en informer son marabout, a laissé entendre à des proches « qu’il n’en voulait plus et même n’en pouvait plus ». Il a à plusieurs reprises mis sa démission sur la table du chef de l’Etat, informe-t-on dans son entourage. Il s’est étonné également de l’intérêt grandissant de son « ami » Karim pour le secteur qu’il avait en charge au point de le voir s’immiscer dans tous les projets du département. Que ce soit pour les deux centrales à charbon de 125 Mégawatts chacune que la République de Chine populaire va financer pour enrichir le parc de la Sénélec ou encore le projet de la Boucle de Dakar de restauration du circuit de distribution de la même société d’électricité de près de 58 milliards de Fcfa. Ou encore la recapitalisation et le renforcement de la Société africaine de raffinage (Sar) d’un montant de 250 milliards de Fcfa de la part du groupe saoudien Bin Laden, il y a la main de Karim Wade. Tout comme il s’inquiétait de voir un échange épistolaire qui daterait du mois de juin dernier remis au goût du jour ces temps derniers. Dans les milieux proches du ministère de l’Energie, on signale que « c’est parce que les réformes institutionnelles du secteur ont été mises en branle et qu’elles commencent à donner des fruits qu’on cherche à s’en accaparer ». Si les délestages d’ici à février 2012 devenaient de simples souvenirs, on serait amené à croire à une telle assertion.



Madior Fall (Sud)

Mardi 5 Octobre 2010 - 10:35


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