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Lutte contre le terrorisme : les américains dissèquent les failles du Sénégal

Ces failles ont pour noms : Absence de législation globale contre le terrorisme, des forces de sécurité qui manquent de capacités à détecter les menaces et enfin un déficit de coordination entre les services de lutte contre le terrorisme. Voilà en gros ce que le rapport annuel du Gouvernement américain le 2 juin dernier sur le terrorisme et le contre-terrorisme a décelé. Le rapport fait ainsi le point sur les forces et faiblesses des pays dans la lutte contre le terrorisme. Toutefois les américains citent le Sénégal comme un pays qui a certes des acquis en matière de lutte contre le terrorisme mais trainent aussi beaucoup de failles.



Lutte contre le terrorisme : les américains dissèquent les failles du Sénégal
Le rapport révèle que le Gouvernement du Sénégal a continué à prendre une position ferme contre le terrorisme, au moment ou  les activités terroristes au niveau international et régional indiquent  que le Sénégal lui-même pourrait devenir de plus en plus une cible pour des attaques terroristes. Il montre en outre que l’Etat du Sénégal a travaillé en étroite collaboration avec l'armée et des services de répression Américains pour renforcer ses capacités de lutte contre le terrorisme.
Autre chose que le rapport souligne c’est que le risque d'extrémisme violent et l'activité terroriste au Sénégal proviennent  de menaces transnationales en raison de la présence des militaires sénégalais dans plusieurs théâtres d'opérations, y compris la Mission des Nations Unies pour la stabilisation multidimensionnelle intégrée au Mali (MINUSMA).

Défaut de cadre légal répressif 

Concernant le cadre légal l’étude renseigne qu’en matière de législation, de l'application de la loi et la sécurité des frontières : Le Sénégal ne dispose pas d’une législation globale de lutte contre le terrorisme. Par contre en 2007, cependant, le gouvernement a modifié le Code criminel pour établir des infractions pénales pour des actes terroristes tels que définis dans la Convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme de l'Union Africaine. Le résultat de cet amendement, l'article 279 du code pénal, permet à l'Etat de poursuivre un individu ou un groupe qui «engage volontairement un acte de trouble à l'ordre public ou le fonctionnement normal des institutions nationales et internationales, par l'intimidation ou la terreur." La peine maximale est la prison à vie.

Une autre faiblesse et pas des moindres, c'est la non adoption par le Sénégal de nouvelles lois ou réglementations sur la lutte contre le financement du terrorisme en 2015, ni  poursuivi toute personne en vertu de leurs règlements de LBC / FT 2009. Pour plus d'informations sur le blanchiment d'argent et les crimes financiers, voir le contrôle international des stupéfiants Rapport sur la stratégie 2016 (Inscr), Volume II, le blanchiment d'argent et les crimes financiers: http://www.state.gov/j/inl/rls/nrcrpt/index  .htm.

Autres failles décelées par les américains, c’est la capacité de réaction de nos forces de sécurité. Sur ce point le rapport renseigne que la Gendarmerie du Sénégal, la police nationale, des douanes, et les organisations nationales de renseignement manquent de capacité à détecter, dissuader et prévenir les actes de terrorisme dans leur propre territoire. Toutefois, ils précisent que le Sénégal travaille à améliorer sa capacité d'application de la loi en participant à des efforts multilatéraux, tels que le Forum mondial antiterroriste (de la GCTF) Initiative et les programmes de l'UA et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la sécurité des frontières. Le Sénégal a également participé à la lutte antiterroriste du gouvernement Américain sur des programmes de renforcement des capacités, tels que le Département du Programme d'aide Antiterrorisme de l'État, et a reçu un financement conséquente et une formation importante du gouvernement français.
                                                                                                                                                      
Le rapport trouve que les autorités sénégalaises ont identifié aussi, le manque de ressources aux frontières et la coopération régionale comme les principales failles de sécurité. Les zones dans la partie méridionale et orientale du pays ont beaucoup moins de ressources pour détecter et dissuader les extrémistes de voyager à travers cette zone. En outre, il y a un manque de coopération inter-institutions et une coordination entre plusieurs des entités gouvernementales qui traitent avec le terrorisme.
 
Ainsi d’importantes mesures d'application de la loi prises contre les terroristes en 2015 comprenaient l'arrestation de plusieurs chefs religieux qui ont été accusés d'avoir des liens avec des organisations terroristes telles que Boko Haram et Al-Qaïda. En Octobre, la police a procédé à plusieurs arrestations afin de maîtriser un réseau d'extrémistes violents  associés avec le chef présumé de Boko Haram Makhtar Diokhané.

S’agissant de la lutte contre le financement du terrorisme : Le Sénégal est membre du Groupe Intergouvernemental d'Action contre le Blanchiment d'Argent en Afrique de l'Ouest, un organisme régional d'action financière. L'unité du renseignement financier du Sénégal, l'Unité nationale de traitement des informations financières, est un membre du Groupe Egmont. Au niveau régional, le Sénégal met en œuvre le plan de lutte contre le blanchiment d'argent et le terrorisme (LAB / CFT) cadre utilisé par les Etats membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Parmi les pays de l'UEMOA, le Sénégal a été le premier à utiliser le cadre juridique régional de LAB / CFT.
 
L'Islam confrérique: un rempart contre le radicalisme 

Sur le plan de la lutte contre l'extrémisme violent : les américains trouvent que les traditions culturelles et religieuses fortes ont fait que la société sénégalaise résiste aux idéologies extrémistes violentes. L'Islam au Sénégal est organisé autour de plusieurs confréries influentes qui sont généralement tolérantes et ne prêchent pas une  idéologie extrémiste. Ces confréries sont également assez résistantes face aux influences extérieures. Le gouvernement a tendu la main à ces confréries pour combattre l'extrémisme violent.
 
Sur le plan de la Coopération internationale et régionale : Le Sénégal est membre de l'ONU, l'UA, la CEDEAO, l'OCI, et le Partenariat Trans-Sahara de Countre-terrorisme. Le gouvernement participe également à la capacitation du Sahel Groupe de travail régional du Sahel du GCTF et a accueilli le Sommet des forces terrestres d'Afrique 2015,  en collaboration avec le Commandement africain des Etats-Unis. Sénégal a accueilli un deuxième Forum international annuel sur la paix et la sécurité en Novembre. En mai, le président Macky Sall a été élu en tant que président de la commission de la CEDEAO et a mis la coopération de sécurité régionale au sommet de son agenda.
 
 
 
 
 


Jeudi 9 Juin 2016 - 08:45


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