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Meurtre d'Aboubakar Cissé: la justice enquête pour «meurtre aggravé» et non «acte de terrorisme»

Le meurtrier présumé d'Aboubakar Cissé, Olivier Hadzovic, un Français de 20 ans qui s'est livré à la police italienne, aurait été guidé par une « envie obsessionnelle de tuer une personne », selon la procureure de la république de Nîmes. Au cours d'une conférence de presse, Cécile Gensac a détaillé les raisons pour lesquelles le dossier a été confié au pôle criminel qui a ouvert une enquête pour « meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion ». Et non pas au parquet national antiterroriste, comme le réclame pourtant la famille du défunt.



La famille d'Aboubakar Cissé dépose plainte pour acte de terrorisme. Acte terroriste qui ne fait pas de doute aux yeux de Yassine Bouzrou, l'un des avocats de la famille d'Aboubakar Cissé. « Je n'ai pas vu de dossier récent où le caractère terroriste est aussi évident. Il y avait une intention de créer la terreur et de faire peur aux gens et c'est la raison pour laquelle il a filmé son acte et l'a diffusé en direct sur les réseaux sociaux. C'est ce qu'on appelle une revendication. Si ça avait eu lieu dans un autre lieu de culte, dans n'importe quel autre endroit, le caractère terroriste aurait été retenu. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la loi », plaide l'avocat.

« Là, le parquet national estime que ce n'est pas le cas. En d'autres termes, le parquet national antiterroriste considère que des fidèles dans une mosquée ou qu'une mosquée ne peut pas être victime d'un acte de terrorisme », poursuit Maître Yassine Bouzrou. « Juste pour information, la dernière fois que la justice antiterroriste a été saisie, c'était la semaine dernière pour des incendies de véhicules devant des prisons. Donc, on a aujourd'hui un parquet national antiterroriste qui ne respecte pas le droit et qui choisit ses victimes selon des critères politiques ou des critères dus à certaines religions. Et ce n'est pas normal. C'est pour ça que nous saisissons un juge d'instruction indépendant afin que celui-ci se prononce sur le caractère terroriste. »

 

Des motivations qui relèveraient de « ressorts très personnels », selon la procureure

Mais selon la procureure, si le parquet antiterroriste n'est pas saisi « à ce stade », c'est qu'il est apparu « très rapidement » que le suspect avait « agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation qui diffuserait une revendication idéologique qu'elle entendrait porter par l'intimidation ou la terreur ». Les motivations de l'assassinat relèveraient de « ressorts très personnels », « construits autour de l'envie de tuer quelqu'un, quelle que soit la cible » indique la magistrate.

Selon les premiers éléments de l'enquête, Olivier Hadzovic aurait déjà indiqué son intention de « violer des femmes », mais surtout « de tuer » il y a un an sur les réseaux sociaux, puis peu avant de passer à l'acte, comme en a témoigné une jeune femme qui a signalé ses posts.

« La témoin principale précise qu'il avait annoncé en amont qu'il allait s'en prendre physiquement à quelqu'un, sans préciser ni qui ni où, et sans faire référence à une ethnie ou une religion », indique Cécile Gensac, procureure de la République de Nîmes. « Épris d'une volonté farouche de tuer quelqu'un et à défaut de se suicider, le tout comme un acte libérateur, elle avait vainement tenté de le dissuader de passer à l'acte peu avant les faits. Sur les postes de son téléphone portable, on trouvait trace de la conversation suivante : “Je vais le faire aujourd'hui, je vais le faire dans la rue”. Et l'agresseur de poursuivre “Je vais m'attaquer à la mosquée ? Je n'ai pas trop d'idées”. Une fois sur le site : “Il est noir. Je vais le faire” ».

Le suspect devrait être extradé vers la France en fin de semaine prochaine.

 



Samedi 3 Mai 2025 - 00:32


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