L’inauguration, lundi 6 juin, par le président gabonais Ali Bongo Ondimba et le président d’Eramet Patrick Buffet, de l’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda (est), est une nouvelle étape dans l’instauration d’une filière manganèse au Gabon, deuxième producteur mondial de ce minerai.
L’établissement, cofinancé par le Gabon et le groupe à hauteur de 20 millions d’euros, aura pour mission de former localement dès septembre les «futurs ingénieurs et techniciens supérieurs» dans le secteur des mines.
Transformation et diversification
Pendant plus d’un demi-siècle, le groupe français s’était contenté d’extraire du minerai dans la région de Moanda pour l’exporter brut vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord, où il est transformé en acier.
En accord avec les autorités gabonaises, soucieuses de diversifier une économie encore très dépendante des recettes pétrolières, le groupe a investi plus de 240 millions d’euros dans la construction d’un vaste complexe industriel dont les premiers fours ont démarré leur activité en 2014.
Sur 50 hectares, le site de Moanda accueille désormais une usine de manganèse métal d’une capacité de 20 000 tonnes par an et une usine de silico-manganèse capable de produire 65 000 tonnes. Il a permis de créer «432 emplois directs et environ autant dans la sous-traitance», selon le directeur du Complexe métallurgique de Moanda (CMM), Johan Carette.
La Gabon est le deuxième pays subsaharien, après l’Afrique du Sud, premier producteur mondial, à se doter d’une telle structure. «Nous ne voulons plus être un exportateur de matières brutes, nous voulons transformer», a martelé le président Bongo, candidat à un deuxième mandat à la présidentielle prévue fin août.
Et si la contribution du secteur minier au PIB reste modeste (environ 6 %), le gouvernement espère à long terme tirer davantage profit de l’exploitation de son riche sous-sol (fer, uranium, terres rares, zinc).
Jusqu’à présent «on ne peut clairement pas parler de rentabilité», confie une source proche du dossier, alors que la Comilog, la filiale locale d’Eramet, vient d’annoncer une perte nette de 43 milliards de francs CFA (65,5 millions d’euros), en hausse de 60 % sur un an.
C’est que la transformation a démarré au pire moment : le manganèse est en surproduction sur un marché mondial très concurrentiel, et les prix ont été divisés par trois en moins de dix ans. Ainsi le premier producteur mondial, South32, a fermé en 2015 trois de ses quatre fours de manganèse sud-africains.
Au Gabon, la question cruciale de l’alimentation du Complexe métallurgique de Moanda en électricité a été résolue grâce à la construction par l’Etat du barrage hydroélectrique de Grand Poubara (160 MW), en service depuis 2013. Mais les coûts de production restent élevés, en raison notamment de la fragilité des infrastructures, dont le réseau ferroviaire, essentiel au transport du minerai.
«Actifs stratégiques»
Dans ce contexte, l’ampleur des investissements «peut surprendre», reconnaît le représentant général d’Eramet au Gabon, Pietro Amico. Mais il s’agit selon lui de pérenniser des «actifs qui sont stratégiques» dans la mesure où l’immense gisement de Moanda, l’un des plus grands connus à ce jour, possède encore une durée de vie estimée à « cinquante ou soixante ans ».
Car si le groupe français exploite encore 90 % du manganèse gabonais, il est désormais concurrencé par les Chinois de la Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou (CICMHZ) qui exploite ce minerai à Ndjolé (centre).
Jusque-là surtout présentes dans l’exploitation du pétrole, du bois et dans le BTP, les sociétés chinoises tentent désormais de se positionner dans le secteur minier. Le projet d’exploitation des monts Belinga (nord-est) – qui abritent l’un des plus gros gisements de fer au monde estimé à plus d’un milliard de tonnes – avait ainsi été confié au groupe China Machinery Engineering Corporation (CMEC), même si la licence lui a été retirée en 2013.
Source: LeMonde.fr
L’établissement, cofinancé par le Gabon et le groupe à hauteur de 20 millions d’euros, aura pour mission de former localement dès septembre les «futurs ingénieurs et techniciens supérieurs» dans le secteur des mines.
Transformation et diversification
Pendant plus d’un demi-siècle, le groupe français s’était contenté d’extraire du minerai dans la région de Moanda pour l’exporter brut vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord, où il est transformé en acier.
En accord avec les autorités gabonaises, soucieuses de diversifier une économie encore très dépendante des recettes pétrolières, le groupe a investi plus de 240 millions d’euros dans la construction d’un vaste complexe industriel dont les premiers fours ont démarré leur activité en 2014.
Sur 50 hectares, le site de Moanda accueille désormais une usine de manganèse métal d’une capacité de 20 000 tonnes par an et une usine de silico-manganèse capable de produire 65 000 tonnes. Il a permis de créer «432 emplois directs et environ autant dans la sous-traitance», selon le directeur du Complexe métallurgique de Moanda (CMM), Johan Carette.
La Gabon est le deuxième pays subsaharien, après l’Afrique du Sud, premier producteur mondial, à se doter d’une telle structure. «Nous ne voulons plus être un exportateur de matières brutes, nous voulons transformer», a martelé le président Bongo, candidat à un deuxième mandat à la présidentielle prévue fin août.
Et si la contribution du secteur minier au PIB reste modeste (environ 6 %), le gouvernement espère à long terme tirer davantage profit de l’exploitation de son riche sous-sol (fer, uranium, terres rares, zinc).
Jusqu’à présent «on ne peut clairement pas parler de rentabilité», confie une source proche du dossier, alors que la Comilog, la filiale locale d’Eramet, vient d’annoncer une perte nette de 43 milliards de francs CFA (65,5 millions d’euros), en hausse de 60 % sur un an.
C’est que la transformation a démarré au pire moment : le manganèse est en surproduction sur un marché mondial très concurrentiel, et les prix ont été divisés par trois en moins de dix ans. Ainsi le premier producteur mondial, South32, a fermé en 2015 trois de ses quatre fours de manganèse sud-africains.
Au Gabon, la question cruciale de l’alimentation du Complexe métallurgique de Moanda en électricité a été résolue grâce à la construction par l’Etat du barrage hydroélectrique de Grand Poubara (160 MW), en service depuis 2013. Mais les coûts de production restent élevés, en raison notamment de la fragilité des infrastructures, dont le réseau ferroviaire, essentiel au transport du minerai.
«Actifs stratégiques»
Dans ce contexte, l’ampleur des investissements «peut surprendre», reconnaît le représentant général d’Eramet au Gabon, Pietro Amico. Mais il s’agit selon lui de pérenniser des «actifs qui sont stratégiques» dans la mesure où l’immense gisement de Moanda, l’un des plus grands connus à ce jour, possède encore une durée de vie estimée à « cinquante ou soixante ans ».
Car si le groupe français exploite encore 90 % du manganèse gabonais, il est désormais concurrencé par les Chinois de la Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou (CICMHZ) qui exploite ce minerai à Ndjolé (centre).
Jusque-là surtout présentes dans l’exploitation du pétrole, du bois et dans le BTP, les sociétés chinoises tentent désormais de se positionner dans le secteur minier. Le projet d’exploitation des monts Belinga (nord-est) – qui abritent l’un des plus gros gisements de fer au monde estimé à plus d’un milliard de tonnes – avait ainsi été confié au groupe China Machinery Engineering Corporation (CMEC), même si la licence lui a été retirée en 2013.
Source: LeMonde.fr
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