Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Pic de criminalité au Sénégal: Misère ou crise des valeurs - quelle place pour les politiques ?

La criminalité a atteint un pic ahurissant. Les assassinats se produisent à un rythme presque régulier. Le pic du nombre de personnes tuées heurte le commun des sénégalais. Beaucoup pensent aux solutions sans analyser en profondeur les causes. Ainsi, des gens plaident pour le retour et l’application de la peine de mort. La société sénégalaise aurait-elle perdu ses repères ? Les valeurs qui ont toujours constitué le socle de la stabilité de notre jeune nation se sont-elles érodées et pourquoi ?



Un mois de novembre très macabre au Sénégal. Il y a eu une boucherie avec neuf sénégalais qui ont été froidement assassinés. Un chiffre à la fois effrayant et saisissant. Peut-on pointé du doigt la crise des valeurs ou un dénuement de plus en plus inquiétant ?

Le sénégalais qui jadis était conciliant et stoïque a désormais l’insulte à la bouche. Pire, il a maintenant, un couteau ou un pistolet caché dans le dos. Les cœurs se sont endurcis et les esprits ramollis. Le "Kersa" (pudeur) et le "Joom" (dignité) ont cédé la place à la violence et à l’hypocrisie.

Dans les foyers où la polygamie règne en maître tout le monde vivait sous le même toit et se supportait. Mais maintenant, ces valeurs que les parents, que la cellule familiale, inculquaient aux enfants ont fondu comme beurre au soleil. 
 
La crise économique aidant, les parents n’ont quasiment plus le temps de s’occuper de l’éducation de leurs progénitures. Chacun est obnubilé par le gain quotidien. Comment faire pour s’en sortir. Mais, seule, cette explication ne peut expliquer ce changement radical. La perte de la société patriarcale est aussi une des causes de ce fléau. Car, le Père, qui était le seul détenteur du «dernier mot », s’est vu ravir sa place par le facteur «argent ». Conscients du pouvoir de l’argent, les «hommes de la famille» se lancent à la recherche du profit, et tous les moyens sont bons pour l’avoir. C’est le l’ère du «Tous les moyens sont bons», poussant les uns et les autres à commettre les actes les plus inimaginables.

L’espoir de s’en sortir se réduit tel un peau de chagrin. Et finalement, aucun moyen n'est épargné. La preuve, par Samba Sow qui pour mobiliser sa dote, tue sa patronne. S'y ajoute aussi l’attaque de la pharmacie de Dioum qui s’est soldée par la mort d’un vigile et d’un vendeur, dictée par le gain facile sans parler du meurtre à Camberène où un jeune homme a poignardé son ami pour 100 francs CFA.

Pendant que la société ploie sous le coup de la pauvreté, de la misère, les politiques se livrent à des empoignades verbales et s’offrent parfois un luxe du m’as-tu vu. Ce voyeurisme des politiques a fini d'aigrir davantage des jeunes et des citoyens qui à longueur de journée se battent loyalement sans jamais voir le bout du tunnel. 

Or depuis plus d'une décennie, des gens qui ne sont connus d'aucune profession avec une compétence douteuse occupent de poste hautement important par la grâce du clientélisme politique. Pendant ce temps, des jeunes, des citoyens qui ont carburé et qui ont pu réussir un niveau d'étude supérieur et de qualification hautement appréciables peinent à trouver la queue du diable. Les hommes politiques, la société sénégalaise de manière générale a fait de l'avoir et du bien matériel seule valeur valable aux yeux des siens. 

Flashback sur les différents crimes....:

25 octobre 2016 : Un chinois Chung Hung Chen, tué à 16 couteaux à Hann Marinas par un sénégalais Papa Souleymane Sagna ; 

27 octobre 2016 : Ibrahima Samb un chauffeur de taxi abattu en pleine rue à Ouest Foire par Ousseynou Diop 

29 octobre 2016 : Yankhoba Drame un étudiant tué à Cambérène pour 100F CFA par Younouss BA ;
 Khadim Ly un peintre tué à Thiaroye pour une dose de café par Baye Kounta alias Dof le 03 novembre 2016 ;

 Un pharmacien Ibrahima Diallo et un gardien Moustapha Faye lâchement tués à Ndioum le 06 novembre 2016 par des inconnus…

Une fille de 17 ans H. Diatta, accouche et étrangle son bébé à Guinaw Rail le 06 novembre 2016
 Fatoumata Matar Ndiaye égorgée comme un mouton à Pikine Khourounar par Samba Sow le 19 novembre 2016

 Alfred Antoine tué hier le 21 novembre 2016 à Grand Yoff par son ami Benoît.                

C’est ce qui a poussé le curé de Kaolack, l’Abbé Pierre Dionne, à appeler les uns et les autres à se détourner de la recherche du matériel par tous les moyens. Car cela ne peut conduire qu’à la déperdition des valeurs. Appel réitéré par le Khalife général des Mourides lors de la cérémonie officiel du Magal de Touba.
 


Mercredi 23 Novembre 2016 - 16:11


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter